Un nouvel accord-cadre vient d’être signé entre l’actuel Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, Bruno Racine (président de la Bibliothèque Nationale de France), René Ricol (commissaire général à l’investissement du gouvernement), Antoine Gallimard (président du Syndicat National de l’Édition) et Jean-Claude Bologne (président de la Société des Gens de Lettres) : d’ici 5 ans, près de 500 000 livres du XXè siècle, épuisés et non-disponibles sur le marché, seront numérisés et mis en vente. Lirons-nous les œuvres de Balzac et Maupassant sur un écran d’ici 2016 ?
En novembre 2010, Hachette Livres l’avait joué solo en signant un contrat avec Google : ce dernier s’est alors engagé à numériser quantité de bouquins d’auteurs français appartenant encore à Hachette. Frédéric Mitterrand, en entendant la nouvelle, a jugé la méthode dangereuse (« Il ne faut pas laisser la numérisation de notre patrimoine à un acteur unique ») et a donc décidé d’intervenir. Il faut dire que le vieux bougre a les moyens, avec les 4.5 milliards d’euros que le Gouvernement a mis de côté dans le cadre du programme de développement de l’économie numérique.
La perspective de lire sur un écran ne m’enchante guère. Sachant qu’un e-book peut contenir environ 1500 bouquins en moyenne, niveau gestion de l’espace et tout le tremblement, c’est sûr que c’est pas mal. Mais sans vouloir être vieux jeu, je travaille déjà toute la journée devant un écran, j’en ai rien à cirer d’avoir un smartphone (j’aime l’idée de sortir de chez moi sans être connectée, et les gens qui passent leur temps devant n’ont pas toute ma sympathie), et je lis un à deux livres par semaine, sans compter la presse. La plupart de mes articles naissent sur papier avant d’être retranscrits. La première chose que je sauverais si mon appartement venait à brûler, ce serait mes livres préférés. Bref vous saisissez l’affaire : j’aime le papier.
Mais j’aime encore plus la littérature. Alors si un tel accord peut permettre à près d’un million de livres français de ne pas tomber complètement dans l’oubli, et d’être lus – ce qui est un peu leur vocation de départ – je suis pour.
C’est grâce à la BNF, qui garde une copie d’absolument tout ouvrage, que le projet sera réalisé : la numérisation se fera à partir de cet exemplaire déposé à la BNF, puis c’est le site Gallica qui « présentera l’intégralité des références bibliographiques et renverra à des sites marchands pour l’acquisition des livres numériques » (source : Yahoo News).
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Les Commentaires
On est tellement souvent devant l'écran (au boulot, sur Internet ...) que c'est bien d'avoir un livre qu'on peut trimballer partout !