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Les petits Français ont du mal à lire et ce ne serait pas (seulement) la faute aux écrans

53,4 % des élèves de CM2 n’auraient pas le niveau de lecture attendu. Au-delà des clichés véhiculés sur une nouvelle génération accro aux écrans, ces lacunes pourraient s’expliquer par des méthodes d’apprentissage inadaptées au cerveau de l’enfant.

Les petits Français seraient-ils tous des cancres accros aux écrans ? Leur niveau de lecture fait régulièrement l’objet de critiques et le sujet est souvent brandi (et déformé) par des politiciens désireux de conquérir un auditoire inquiet pour l’avenir de sa progéniture. 
Pourtant, si les nombreux chiffres qui paraissent chaque année révèlent bien des lacunes, elles pourraient être liées aux méthodes d’apprentissages appliquées en France depuis les années 1970.

Les enfants français savent-ils bien lire ?

En 2018, le PISA (Programme international pour le suivi des acquis) a placé la France à la 26e place du classement (sur 70) dans la section compréhension de l’écrit. Ce résultat tempère l’idée d’un niveau scolaire national catastrophique, bien que de grandes inégalités subsistent sur le territoire puisque selon les chiffres officiels, seuls 53,4 % des élèves de CM2 auraient le niveau de lecture requis pour entrer en sixième.

Le ministère de la Défense est lui chargé de recenser les acquis des adolescents lors des journées d’appel : parmi eux, 77,3 % savaient lire correctement en 2020. Au total, l’illettrisme concernerait aujourd’hui 7 % de la population âgée de 18 à 65 ans et ayant été scolarisée en France.

Quand les méthodes d’apprentissage font polémiques

Les causes pouvant expliquer ces lacunes sont nombreuses et ne vont pas toujours dans le sens d’un nivellement par le bas d’une population adepte aux écrans (clichés, bonjour). La méthode d’enseignement de la lecture, largement appliquée depuis les années 1970, est aujourd’hui remise en question par les autorités. Cette méthode dite « globale » mise sur la reconnaissance de certains mots et sur la mémoire visuelle, plutôt que sur le déchiffrage de syllabes, alors jugé trop strict. Selon le Conseil Scientifique de l’Éducation nationale, la méthode globale serait pourtant inadaptée aux capacités cognitives des enfants, et entrainerait des difficultés d’apprentissage. Elle s’avèrerait même délétère pour les petits allophones, peu exposés au quotidien à ces mots sélectionnés.

Aujourd’hui, les professeurs sont autorisés à choisir leur matériel pédagogique et la quasi-totalité d’entre eux combinent les méthodes syllabique et globale. Parfois malgré eux. La liberté de choisir son propre support est toute relative et dépend avant tout du matériel et des moyens à disposition. Dans les faits, ils n’ont souvent pas le choix que d’utiliser les manuels disponibles, qu’ils répondent ou non aux nouvelles recommandations éducatives.

Communiquer des consignes, c’est bien. Donner aux enseignants les moyens de les appliquer et d’accompagner leurs élèves, ce serait encore mieux.

À lire aussi : Des écoles alternatives soupçonnées de dérives sectaires

Crédit photo image de une : Getty Images


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Les Commentaires

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Avatar de Mlle Cassandre
28 novembre 2022 à 23h11
Mlle Cassandre
@DianeSeleneHecate J'allais te répondre la même chose que @Matilda Verdebois puisque j'ai connu ça. Du moins, lorsque j'étais au collège, il y a bien eu une partie étude basé sur le volontariat des élèves qui pouvaient venir après les cours - sans nous déplacer hors du collège - afin d'avoir de l'aide sur les devoirs. Néanmoins, si ce n'est pas déjà fait, il serait bon que ce soit disponible dès le CP ; ne serait-ce que pour les parents qui ne sont pas capables d'assurer l'aide aux devoirs pour quelque raison que ce soit.
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'il faut le rendre obligatoire, puisque cela va dépendre des parents qui vont peut-être préférer s'en occuper d'eux-mêmes ou selon les enfants qui à partir du collège au moins, sont normalement capables d'être un minimum autonome sur leurs devoirs et donc, de savoir s'ils veulent être aidé ou non. Tout l'intérêt pour moi d'aller en étude était précisément parce que je n'y étais pas forcée et que j'y étais donc plus attentive que si cela avait été obligatoire.
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