En France, il existe d’importantes différences de salaire entre les médecins libéraux. Dès 2009, l’Insee publiait des chiffres révélant que chez les généralistes, le salaire des femmes est inférieur de 17 % à celui de leurs confrères. Cet écart s’élève à 30 % dans le cas des médecins spécialistes. Comment expliquer cette inégalité ?
Des consultations plus longues, pour des salaires plus bas
En octobre 2020, la revue médicale américaine The New England Journal of Medicine (NEJM) a mené une étude visant à expliquer ces écarts de salaire parmi les médecins libéraux. Pour cela, les observateurs ont calculé la durée de 24 millions de visites en 2017 aux États-Unis.
Il en est ressorti que les consultations avec des femmes médecins duraient en moyenne 2,4 minutes de plus que celles de leurs confrères. Si ce chiffre peut sembler dérisoire, il engendre pourtant des conséquences réelles. En effet, des visites plus longues impliquent d’accepter moins de consultations. Cette étude de 2020 révèle en effet qu’additionnées à l’échelle d’une année, ces 2,4 minutes représentent une différence salariale de 11%.
Plutôt qu’une prédisposition au care, une demande des patients
Comment expliquer alors cette différence dans la durée d’une visite, que le praticien soit un homme ou une femme ? Selon le NEJM, les femmes médecins consacreraient plus de temps à communiquer avec la patientèle sur leur état de santé. S’agirait-il d’une disposition naturelle commune aux femmes médecins ? La réponse est évidemment non.
L’autre information essentielle délivrée par l’étude est en effet que les patients auraient plus d’attentes envers les docteures. Un patient souhaitant passer plus de temps lors d’une visite médicale aurait ainsi tendance à prendre rendez-vous avec une femme plutôt qu’avec un homme. Ainsi, la prégnance de préjugés selon lesquels les femmes auraient un sens inné de l’écoute simplement parce qu’elles sont des femmes semble jouer un rôle déterminant dans les inégalités de genre chez les médecins.
Par ailleurs, les résultats du NEJM ne sont pas isolés. En 2009, une autre étude publiée sur ScienceDirect révélait que les patients ayant bénéficié de ces minutes supplémentaires avec une femme médecin étaient plus satisfaits par leurs soins.
Finalement, toutes ces données témoignent de l’importance de l’écoute en médecine, indépendamment du genre du ou de la praticienne.
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Crédit de l’image à la Une : © Luke Jones / Unsplash
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Les Commentaires
La féminisation de la médecine, c'est "assez" récent (fin des années 90 / début 2000 de mémoire)
Les "anciennes" générations de médecins de famille, j'ai toujours eu que des hommes en généraliste (en spécialiste et milieu hospitalier, ça dépend... mais sur les générations actuelles, c'est beaucoup plus souvent des femmes.)
Après, quand j'ai le choix, je préfère une femme pour des raisons personnelles (surtout dans certains cas très personnels justement ^^), mais en généraliste, faut se lever tôt pour pouvoir choisir....
Parmi les exemples de manque de considération: les rendez vous.
Fini les journées sans rendez vous: maintenant c'est 5 rdv par heure, 15 minutes max chacun, et "on" compte qu'une des personnes viendra pas. Si elle vient... bah tant pis, on le case dans le créneau de l'heure quand même, on réduit le temps passé avec les autres, peu importe le temps nécessaire.