Invité de la matinale de France Inter ce lundi 3 janvier et premier candidat à se soumettre à l’interview spéciale présidentielle de Léa Salamé et Nicolas Demorand, Jean-Luc Mélenchon a fait part de sa volonté de faire entrer la France dans la sixième République.
Une idée pas toute neuve, et déjà portée par le passé par bien des candidats à la présidentielle issus de tous bords politiques, de Jean-Marie Le Pen en 1995 à Benoit Hamon en 2017 en passant Christiane Taubira en 2002.
Et cela passe entre autres par protéger le droit à l’IVG.
Inclure l’IVG dans la Constitution : tout un symbole
Pour consacrer la sixième République, il faudra passer par une révision de la Constitution et c’est sur ce point que le candidat de la France Insoumise a voulu insister, estimant que certaines libertés fondamentales devront y être incluses :
« Je voudrais que les libertés fondamentales de la personne humaine soient réinscrites dans la constitution : l’IVG. Qu’on arrête de rediscuter de ce sujet à chaque élection. Ou le droit de mourir dans la dignité. Et la liberté de genre.
La déclaration des droits de l’homme va dans des précisions qui sont grandes, quand on vous dit que les êtres humains naissent libres et égaux en droits, c’est précis. »
En effet, la Constitution contient des règles sur le fonctionnement des institutions mais aussi celles « relatives aux droits garantis aux individus, comme la liberté d’expression par exemple (mais aussi les valeurs, comme l’égalité entre les citoyens et citoyennes, ou encore la souveraineté nationale) », rappellent Les Décodeurs.
C’est parfois par « nécessité juridique » que l’on décide d’inscrire une mesure dans la Constitution, mais cela permet aussi de faire valoir des symboles et des grands principes fondamentaux dans notre société.
En affirmant que s’il est élu, Jean-Luc Mélenchon protégera le droit à l’IVG ou bien la « liberté de genre », on est donc bien dans ce cas de figure.
C’est une façon pour le candidat de continuer à se positionner sur les enjeux féministes et plus globalement sur les questions de société : le droit à l’avortement, la question de l’euthanasie, mais aussi – à travers la « liberté de genre » – la question de l’autodétermination pour les personnes trans.
L’autodétermination de genre dans la Constitution, une nécessité pour Jean-Luc Mélenchon
Inscrire dans la Constitution la liberté sans conditions d’obtenir leur changement d’état civil pour les personnes trans, c’est une mesure que le candidat La France Insoumise avait justement déjà évoqué mi-novembre devant des étudiants et étudiantes de l’université de Lille.
En ce qui concerne la protection de l’IVG, la tentative n’est pas exactement nouvelle, puisque l’idée d’inscrire l’interdiction de l’entrave à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution était portée en 2019 par 50 députés de gauche, ou encore en 2018, sans pour autant aboutir.
Lors de la campagne de 2017, Jean-Luc Mélenchon portait déjà cette conviction, mais vient aujourd’hui d’y ajouter la question du respect des droits fondamentaux des personnes trans.
La mesure est symbolique, mais aux dernières nouvelles, Jean-Luc Mélenchon souhaite ne pas s’arrêter aux belles paroles : selon Têtu, une loi est en préparation pour faciliter les démarches administratives afin d’obtenir des papiers conformes à son identité de genre.
À lire aussi : Comment défendre le droit à l’IVG en France ? (Eh non, la lutte n’est pas terminée)
Crédit photo : ActuaLitté, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons
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