Ceci est une bouteille à la mer, un bateau à la rivière, un Kinder sorti de son emballage. Généralement je ne parle pas en mon nom, mais pour une fois je menace mon anonymat, embrassant la panique de mon instinct de survie. Je ne peux vous dire qui je suis rapport à la protection de moi-même, mais disons que mon prénom commence par un M, se finit par un A et compte, entre les deux, deux fois la lettre suivant le r dans l’alphabet, deux voyelles qui ne sont pas un deuxième a, un o ou un u, et un l.
Depuis des semaines je ne mange (presque) plus, oubliant de saupoudrer mes pâtes de fromage, de mettre mon pot de crème dans ma dose de carbo. J’en perds le goût de la vie (et puis je me souviens que L’Amour est dans le Pré revient dans quelques mois). Je ne peux plus m’approcher d’un Agatha Christie tellement je suis prise de panique et convaincue que je suis la prochaine sur la liste. Halp, SOS, ayuda, je vous jure, je suis pas (que) folle.
Une balade… pas si banale
Il y a deux jours, j’étais sortie me balader dans la solitude de la foule parisienne pour réfléchir à la transcendance de ma vie, et il y avait quelqu’un qui marchait derrière moi. Je n’ai pas vu qui, car pour être tout à fait honnête il y avait beaucoup de monde qui me suivait (l’invitation à la méditation est forte le samedi). Mais je suis quasiment certaine que c’était une femme, et alors… combien de chances que ce soit elle ?
N’écoutant que mon courage, je suis rentrée chez moi en longeant les caniveaux du métro, et j’ai vu beaucoup d’autres femmes, comme si elle les avait placées là pour faire diversion. Mais on me la fait pas à moi, j’ai vu tout Alias
trois fois et je connais le pouvoir d’une perruque bien placée.
Une fois à l’abri, j’ai regardé par ma fenêtre et vu qu’il n’y avait personne dans la rue. Pas la moindre poussette… Rien du tout… Dois-je vous faire un dessin ?
Oserez-vous me dire qu’elle n’était pas là après ça ?
Une correction pas si correcte
Il y a trois jours, un de mes articles a été modifié sans qu’on m’en parle. Quelqu’un a remplacé « les employées » par « la cheffe ». Le génie dans tout ça, c’est que dans le film en question il n’y avait bien qu’une cheffe et pas d’employées. Puis je me suis rendue compte que mon article avait été supprimé. A-t-il jamais existé ?
De plus, mes goûters ne cessent de disparaître. Elle fait l’innocente, elle reste impassible, mais je sens bien dans quel estomac ils sont passés… Pas le mien, et c’est une preuve suffisante ! On sait comment ça commence tout ça, on fait d’abord disparaître un œuf puis c’est le bœuf tout entier qui est introuvable. Alors d’accord, le champ est grand, mais si on cherche bien et qu’il n’y a rien, c’est bien que quelque chose se trame, non ?
Pour ma sécurité, j’ai donc décidé de vous alerter ici-même en secret. Je sais qu’elle a l’air ultra sympa, affriolante et pleine de blagues, mais sous ses doux cheveux se cache un plan machiavélique. Je vois dans le reflet de ses yeux qu’elle me veut. Parfois elle me propose un thé et je le refile à quelqu’un d’autre car je sais qu’elle y a glissé de quoi me faire taire. MAIS ON NE ME FERA PAS TAIRE, JAMAIS JE NE ME TAIR
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