— Publié initialement le 17 décembre 2014
Au départ, je ne connaissais d’Into the Woods que les photos de tournage qui avaient circulé il y a quelques mois, et un vague souvenir d’une partie du casting. Je savais que Disney préparait la version cinéma d’une comédie musicale célèbre qui adaptait elle-même à sa sauce des contes très connus. Ça s’arrêtait là.
La bande annonce promet une réappropriation des contes et quelques bouleversements de ces célèbres histoires, avec tout plein de chansons. Les personnages seront tiraillés entre leurs désirs et le devoir, leurs rêves et la réalité…
Avant que les lumières ne s’éteignent, j’étais à la fois très curieuse et plutôt sceptique : je ne suis pas particulièrement fan des films avec beaucoup de passages chantés, j’ai tendance au mieux à m’ennuyer, au pire à ressentir un certain malaise. Pourtant, le casting promet du lourd entre habitués des comédies musicales comme Meryl Steep (Mamma Mia!) et Anna Kendrick (Pitch Perfect), grosses stars type Johnny Depp et découvertes intéressantes du genre « tiens, Chris Pine (Star Trek) sait chanter ? ».
Je me suis donc calée dans mon fauteuil, toute ouïe et lunettes sur le nez, à la fois impatiente, curieuse et un peu sur la réserve.
Il était une fois…
Au début, dans la longue introduction à l’histoire et à l’univers du film, j’ai été à la fois impressionnée par les effets visuels, scotchée par la transformation de certains acteurs (dont Meryl Streep, assez renversante en sorcière-harpie à la crinière bleutée), happée par le tourbillonnement de personnages dont les histoires s’entrelacent et un peu surprise par un aspect du film que j’avais mal appréhendé : le côté chanté.
Meryl tufépeur.
Je savais que c’était un film musical, à la Disney. Je m’attendais donc à une alternance plus ou moins rapide de passages chantés et de dialogues parlés. Au bout d’un quart d’heure, je me suis résignée : les personnages n’arrêtent quasiment jamais de chanter ! Ce temps d’adaptation a été un peu long pour moi, mais tout relatif comparé au malaise que j’avais ressenti devant Les Misérables (que je n’ai jamais fini). Il a duré le temps de placer l’histoire, le temps du « il était une fois… », en gros.
C’est une partie introductive plutôt classique, agréable à regarder, qui a le mérite de bien mettre en place les très nombreux éléments de l’intrigue.
Un peu d’humour dans l’univers des contes
Une fois entrée dans le film, j’ai été davantage enthousiasmée. L’action s’enchaîne bien, les images sont très belles, les acteurs-chanteurs assez bluffants et les chansons ont plusieurs niveaux de lecture : un destiné au public adulte et un autre facilement compréhensible par les plus jeunes. Certains passages comportent, certes, quelques longueurs, vite compensées par d’autres moments qui sont très drôles. Je me suis surprise à éclater de rire à ne plus en pouvoir lors d’une scène absolument mémorable dans laquelle Disney moque ses propres codes dans la dérision la plus totale !
Cette distance installée par le côté comédie de ce film musical permet au spectateur de rentrer tout à fait dans l’intrigue, quelque soit son intérêt pour le merveilleux, le fantastique ou féerique. Le mélange de références connues de tous, de passages comiques et de chansons avec un petit fond de réflexion mature crée un savant mélange qui m’a fait passer un moment très agréable et tout à fait divertissant.
Chris Pine en Prince Charmant ? Un vrai p’tit comique.
Le troisième et dernier temps d’
Into the Woods, plus dramatique, développe davantage l’univers parfois sombre de ces contes avec des accents un peu effrayants. D’avantage basé sur l’action et moins sur le comique, avec des scènes très belles, il offre une dimension supplémentaire à l’œuvre. Je suis partagée sur cette tranche du film : certains passages m’ont énormément plu et d’autres un peu moins. Le côté conte merveilleux et film d’action me plaît finalement moins que la dimension quête et recherche de soi, plus nuancée, de la deuxième partie !
Une agréable promenade dans les bois
Au final, j’ai passé un très bon moment. Si le côté chanté peut être un peu perturbant pour ceux et celles qui ne sommes pas habitué•e•s à ce genre, je pense que beaucoup peuvent passer outre ce premier sentiment et apprécier le divertissement.
Les contes sont un sujet, certes intemporel, mais tout de même omniprésent depuis plusieurs années : le filon va peut-être s’épuiser… Heureusement, ce film oscillant entre comédie et drame évite l’écueil du kitsch et du ringard pour toucher un public assez large, enfants comme adultes, avec un regard moins ¡« premier degré ».
Le côté un brin tendancieux de la relation petit chaperon rouge-grand méchant loup illustré en chanson.
J’ai été impressionnée par la qualité des chansons et les talents vocaux des ¾ du casting, et même si je trouve que certains passages sont un peu longs ou de moins bonne qualité que d’autres, j’ai au final eu une très agréable surprise ! Je me suis promenée dans le bois, et j’ai aimé la balade.
Into the Woods sera sur vos écrans le 28 janvier 2015 !
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