Fani, Lovena et Anousha vivent toutes les trois sur l’Île Maurice, et elles appartiennent à l’ONG DIS-MOI (Droits Humains dans l’Océan Indien). Elles nous racontent comment leurs quotidiens s’articulent sur l’île, leurs aspirations, les problématiques sociales multiples qu’elles y ont constaté – notamment au sujet des femmes -, et leur engagement pour améliorer la vie sur leur île.
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Fanirisoa Razanatovo, 23 ans, assistante de recherche pour l’ONG DIS-MOI (Droits Humains dans l’Océan Indien)
Je suis originaire de Madagascar, mais j’ai vécu pratiquement toute ma vie à l’Île Maurice où je suis arrivée alors que je n’avais que six mois. Je suis retournée dans mon pays natal pour la première fois l’an dernier. Avant ce voyage, je me sentais totalement Mauricienne car je ne connaissais pratiquement rien de mon île d’origine même si j’entendais parler de choses et d’autres. Depuis mon retour aux sources je sais d’où je viens… et Maurice c’est où je vais ! Aujourd’hui, je me sens Mauriciano-Malgache.
L’Île Maurice et le vaste monde.
Je me sens plus à l’aise pour parler le français au quotidien mais je maitrise aussi très bien le créole mauricien et le malgache. À la maison, on parle surtout malgache et français. À l’école, c’était plutôt le créole qui prédominait, mais aussi parfois le français et l’anglais.
J’ai été scolarisée dans une école publique gratuite pour filles. Ma scolarité s’est bien passée mais je dois avouer que petite, j’ai été victime de discrimination de la part de certains de mes camarades parce que je n’avais pas la même nationalité qu’eux. Heureusement, au fil des ans, j’ai su me faire une place dans la société et je me sens totalement à l’aise dans ce pays qui est toute ma vie.
À l’école et au lycée, l’accent était vraiment mis sur l’éducation académique. Je me souviens encore du côté très scolaire et de la compétition entre les différents élèves, mais aussi de la complicité et du partage lorsqu’il fallait s’entraider. On y étudiait des matières comme les sciences, les mathématiques, la comptabilité ou l’économie. On allait à l’école entre 8h30 et 14h30. Certains élèves prenaient des cours particuliers l’après-midi, d’autres trainaient dans les rues, s’amusaient entre amis ou encore rentraient à la maison pour réviser sérieusement. Ce qui m’a personnellement le plus marquée, ce sont les évènements sportifs où on allait faire des compétitions inter-collèges et on mettait nos talents en jeu pour représenter l’école.
J’ai ensuite intégré l’Université de Maurice où j’ai étudié les sciences politiques avec une spécialisation en relations internationales pendant trois ans. Ici, il n’y a pas spécialement de soirées étudiantes mais les jeunes vont en boîte de nuit pour s’amuser et évacuer les stress.
Mon travail consiste à faire des recherches sur les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien pour connaitre la situation des droits humains dans ces pays. En ce moment notre ONG se concentre surtout sur l’éducation aux droits humains et à la citoyenneté auprès des Mauriciens, ainsi que sur le plaidoyer auprès des gouvernements.
« DIS-MOI (DroItS huMains Océan Indien) a vu le jour en 2012 à l’Ile Maurice autour d’un projet pour une société plus juste et plus équitable qui ne sera possible que dans le respect des droits humains. La culture des droits de l’homme est encore relativement faible dans la République de Maurice, même après 45 ans d’indépendance. Nous sommes convaincus que la plupart des maux dont souffre notre société relève justement de la méconnaissance et du non-respect des droits humains.
Maurice est signataire de nombreuses conventions et protocoles des droits humains et est membre de l’Union africaine, qui encourage la coopération entre les nations indépendantes d’Afrique, membre de la SADC et de l’ONU. Pourtant, nos dirigeants politiques peinent encore à sensibiliser la population sur les valeurs des droits de l’homme. Par conséquent, il est essentiel qu’il y ait une organisation forte et crédible des droits humains dans le pays.
DIS-MOI veut être cette organisation. Elle a pour vision une région (le sud-ouest de l’Océan Indien et l’Afrique sub-saharienne) où les droits humains sont respectés et protégés, et par extension d’un monde où les citoyen-nes jouissent des droits fondamentaux tels qu’ils sont consacrés dans la Charte africaine et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme.
Notre mission est d’aider à créer une solide culture des droits de l’Homme parmi les populations de la région, notamment à l’île Maurice, Rodrigues, Madagascar, les Comores et les Seychelles. »
Au début, je n’avais pas forcément conscience de ce qu’étaient les droits humains. Ici, cette notion est connue mais les gens ne s’y intéressent pas forcément. Je m’étais engagée il y a quelques années auprès de la section locale d’Amnesty International, quand elle existait encore, pour pouvoir approfondir mes connaissances dans ce domaine. Je voyais que les droits fondamentaux des gens étaient bafoués tous les jours. Quand je croisais par exemple des personnes en train de mendier sur le chemin, je me demandais pourquoi dans une société moderne comme la nôtre, la pauvreté existait encore.
Cet engagement a eu beaucoup d’influence sur ma vie. J’aime les gens et je ne supporte pas de les voir en difficulté. Cela m’a donc permis de savoir quoi faire pour pouvoir aider ceux qui ont des soucis : quelles démarches entreprendre pour sortir une personne de la rue, pour aider une autre à se réintégrer dans la société après être sortie de prison, comment enseigner aux jeunes les valeurs humanistes pour qu’ils soient les leaders de demain. Certaines causes me tiennent particulièrement à cœur : la réduction de la pauvreté et la lutte contre le harcèlement de rue, l’amélioration du droit des personnes âgées et des personnes handicapées.
La situation des femmes à l’Île Maurice commence peu à peu à s’améliorer. Ça fait toujours plaisir de constater qu’on est mieux représentées en politique, de voir des femmes qui travaillent comme pompistes ou encore dans les bus comme contrôleurs. De nos jours, les femmes sont présentes dans de nombreuses sphères de l’économie mauricienne et de la classe travailleuse. Ce qu’il faudrait changer, c’est la mentalité de certains. Il y a un dicton qui dit en créole « Femme bizin reste dans lakaz » (la femme doit rester à la maison).
C’est ce qu’on va voir
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Il y a encore ce genre de mentalité ici mais c’est en bonne voie pour changer. Je m’intéresse au féminisme parce que je veux que les femmes comprennent qu’elles ont des droits et qu’elles ont un mot à dire dans ce qui se passe autour d’elles et dans leurs vies.
Sinon j’aime beaucoup passer du temps avec les jeunes de l’Église et parler de Dieu, et j’adore le chant, la danse, profiter de la vie. La foi est importante pour moi : je crois en Dieu et je le respecte. Je pratique aussi le handball et j’aime ça. Quand je ne travaille pas le week-end, je sors un petit peu avec mes amis. Le dimanche matin, je vais à l’église et l’après-midi, je vais à la mer ou je me repose.
Ce qui est le plus réaliste sur les brochures touristiques montrant l’Île Maurice, ce sont les plages que je reconnais bien. D’ailleurs, j’associe spontanément l’île au « dholl puri » : c’est une galette de pois cassés aromatisée au cumin qu’on fourre avec différents ingrédients comme des légumes. Si une lectrice de madmoiZelle venait me rendre visite et voulait faire un truc typiquement mauricien, je l’emmènerais direct au bazar de Port-Louis, le grand marché de la capitale, et je lui conseillerais d’écouter la chanson mauricienne L’Immensité l’amour de Laura Beg.
https://youtu.be/uP7-q44TmPM
Le métier de mes rêves serait d’être ambassadrice, d’avoir une carrière dans les relations internationales ou de travailler avec les enfants. Du côté de ma vie personnelle, j’espère être un exemple pour mes futurs enfants et je fais confiance à Dieu pour l’époux qu’il placera sur mon chemin !
Lovena Babajee, 25 ans, secrétaire juridique dans une entreprise publique
Je suis devenue secrétaire juridique il y a six ans après une maîtrise en droit que j’ai passée à distance via le programme d’une université du Royaume Uni – je n’ai jamais quitté l’Île Maurice. Je prépare maintenant un diplôme en affaires internationales.
J’appartiens à la communauté Marathi qui représente 1,3% de notre population. Je considère que ce qu’on appelle « communauté », c’est un ensemble de personnes qui poursuivent le même idéal religieux. C’est une culture qui découle d’une expérience de foi. La religion est importante pour moi : nos textes sacrés offrent une manière de vivre, un chemin à suivre, une morale ou un sens à l’existence. Cela me permet de me relever quand je tombe, de résister quand cela ne va pas bien, d’aider les autres, sans les juger, au-delà de leurs différences.
Les liens entre ma religion et la vie sociale de ma communauté sont très étroits et s’expriment de diverses manières. Elle est présente partout et en tout. Et en tant qu’institution, elle façonne la structure sociale. La culture mauricienne est caractérisée par une grande diversité de langues et de religions. Affirmer que l’Île Maurice a une seule culture ne serait pas la réalité : on dit que nous vivons dans un pays arc-en-ciel.
Chaque communauté a son importance et toutes les communautés doivent se respecter mutuellement. Ce n’est pas partout dans le monde que vous verrez une île aussi colorée et variée, avec tant de sons et de rythmes.
Le créole mauricien est parlé par la majorité de la population de notre petite Île Maurice et est considéré comme la langue nationale. Notre Constitution ne mentionne aucune langue officielle mais l’anglais est généralement reconnu de facto. Dans le cadre professionnel c’est le français qui domine car c’est la langue la plus parlée après le créole. Vu que notre population mauricienne est multilingue, la plupart des Mauriciens parlent couramment le créole, mais également le français et l’anglais.
Je suis une passionnée de lecture, plus précisément de romans avec de l’action et du réalisme. Ça me fait réfléchir à la vie. J’adore aussi la randonnée et la danse, tout particulièrement notre danse folklorique, le séga. Je ne perds jamais une occasion de danser ! Au cours de mes années d’études de droit, j’ai acquis un savoir qui pourrait être utilisé au service des autres, pour qu’ils puissent avoir une vie plus juste. C’est pour cela j’ai voulu m’engager pour les droits humains.
Notre Constitution garantit à tou-tes les Mauricien-nes le droit à l’égalité sans discrimination. L’Île Maurice a ratifié les principaux traités et conventions internationales des droits humains. Malgré tout, il y a encore un long chemin à faire et le gouvernement doit maintenant s’engager un peu plus à appliquer la loi. Ne serait-il pas formidable qu’un petit pays comme Maurice atteigne les objectifs établis en matière de droits humains ?
Les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits en vertu de la Constitution, notre Présidente de la République (un poste honorifique) est une femme comme la « Speaker » du Parlement, et nous avons un Ministère de l’égalité des Sexes, du Développement de l’Enfant et de la Famille qui a pour mandat de promouvoir les droits des femmes. Malgré tout, les barrières culturelles et sociales freinent la possibilité pour les femmes de jouer un rôle plus actif dans la société. Ce sont des préceptes ancrés depuis des centaines d’années qu’il faut remettre en cause.
La loi mauricienne interdit heureusement le viol et la violence domestique, mais il n’existe aucune disposition pour le viol conjugal. De plus, la police et le système judiciaire n’appliquent pas efficacement la loi. Beaucoup de victimes choisissent de ne pas porter plainte contre leurs agresseurs en raison de pressions culturelles et de la crainte de représailles. Il faut un changement radical de mentalité. Il y a toute une éducation à faire.
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Aujourd’hui, beaucoup d’hommes comprennent que nous n’avons pas encore la place que nous méritons, malgré les grandes avancées. Ils sont nombreux à revendiquer cette place avec nous. Malheureusement, certains extrémistes n’en sont pas encore arrivés à cette réflexion.
Quand je vois des images touristiques de l’Île Maurice dans les magazines, je ne reconnais presque pas les paysages : c’est si bien présenté ou si original que je me dis qu’il me reste beaucoup à découvrir. Pour moi, le plus typique ici est la gastronomie du pays. L’un des plats nationaux est le briani, c’est un plat à base de riz mélangé à du poulet, des légumes et des épices.
On mange beaucoup de mines, des pâtes fines aux légumes et au poulet ou à la viande, de la vindaye, de la rougaille, et bien sûr, les incontournables curries appelés cari chez nous. Les repas sont souvent accompagnés de piments confits et pâte de piment, de chutneys, appelés chatignis ou d’achards de fruits comme les mangues, les limons (de tous petits citrons verts) ou les pommes. À chaque coin de rue, on peut aussi acheter toutes sortes d’amuse-gueules : gâteaux, piments, samoussas…
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Sinon, bien sûr, il y a nos lagons et nos plages, nos forêts naturelles et les montagnes où l’on peut faire de la randonnée. L’Île Maurice possède deux sites historiques inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO : la Montagne du Morne, en mémoire des esclaves, et l’Apravasi Ghat qui commémore l’arrivée des premiers laboureurs indiens « engagés » dans l’île. Pour finir, on ne peut pas visiter l’Île Maurice sans avoir bougé au rythme du séga Mauricien, la musique folklorique de notre pays.
Si je devais conseiller aux lectrices d’écouter une chanson mauricienne, ce serait Li tourner d’Alain Ramanisum.
Anousha Duva Pentiah, 27 ans, travaille au Ministère de l’Éducation
Ma langue natale est le créole mauricien qu’on écrit « kreol », et c’est celle avec laquelle je me sens le plus à l’aise au quotidien. J’ai appris le français avec mes parents puis à l’école. Je ne m’identifie à aucune communauté, je me considère comme Mauricienne avant tout. C’est mon identité, peu importe mon origine, j’appartiens avant tout à Maurice.
J’ai découvert ma passion pour les langues et la littérature au collège, ce qui m’a menée à l’université de Maurice où j’ai étudié la littérature anglaise pendant trois ans. Ensuite, je suis partie en Angleterre, où j’ai obtenu un master en droits de l’enfance et politiques d’intervention de l’université de Birbeck à Londres. J’aimerais peut-être faire un doctorat plus tard, mais pour l’instant je me concentre sur mon expérience de terrain.
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Après mes études, j’ai travaillé un moment en Angleterre comme coordinatrice dans une organisation qui intervenait en Afrique du Nord, en Amérique du Sud et en Inde. On menait des programmes pour les enfants qui n’avaient pas accès à l’éducation à cause de la pauvreté ou de la guerre. Il fallait trouver des financements auprès des bailleurs de fonds.
Je travaille maintenant au Ministère de l’Éducation de Maurice. Je gère des projets liés à la petite enfance ainsi que des projets de recherche. Je suis aussi responsable du suivi des étudiants : je dois m’assurer que tous les enfants en âge d’être scolarisés le sont bien et de retracer ceux qui ne le sont pas pour les mettre en relation avec la protection de l’enfance.
Un de mes souhaits, ce serait de voyager à travers le monde ! J’ai déjà visité plusieurs pays d’Europe mais maintenant, je voudrais découvrir l’Égypte, l’Inde, la Chine, le monde entier quoi ! Je fais un métier passionnant mais dans mes rêves, j’aimerais un jour travailler pour l’ONU, fonder une famille, et surtout avoir des enfants.
La religion est importante pour moi dans le sens où je crois en l’existence d’une force supérieure, mais je n’ai pas de religion particulière et je ne pense pas que la religion devrait définir les rapports entre les gens. À l’Île Maurice nous vivons dans un pays où toutes les religions se côtoient au quotidien, et c’est un vrai miracle que nous arrivions à le faire dans le respect de l’autre.
Je suis impliquée dans le combat pour les droits humains parce que Maurice en tant que pays a un long chemin à faire. Beaucoup voient leurs droits lésés au quotidien, en particulier les travailleurs migrants. Nous disons que nous sommes tous égaux, et pourtant, cela ne semble pas s’appliquer à ces travailleurs pour la simple raison qu’ils ne sont pas Mauriciens ! Il est impardonnable que nous ayons toujours cette mentalité-là aujourd’hui.
Pour moi, l’esclavage n’a pas été aboli : nous exploitons toujours des gens, ils vivent toujours dans des conditions déplorables. Il y a aussi la question des droits des handicapés qui ne sont pas respectés. Dans notre monde, les handicapés doivent se battre pour ce qui devrait leur être dû et ce n’est pas normal ! Je suis très impliquée dans la cause de l’enfance parce qu’une société se juge à la façon dont elle traite les plus faibles de ses membres ; si nous ne pouvons protéger nos petits, quel genre de société sommes-nous ?
Ici, les femmes sont de plus en plus au courant de leurs droits. Beaucoup sortent de leur silence si elles sont victimes de violences ou d’abus : être une femme battue n’est plus le tabou d’autrefois. Pourtant, il nous reste beaucoup à faire, la mentalité change mais c’est très lent. Les femmes et les filles se font toujours insulter dans les rues de Maurice. Les hommes se sentent parfois tout permis, sifflant la jeune fille qui porte un short ou l’interpelant parce que son haut est un peu décolleté, alors qu’il fait tout simplement chaud. On manque d’ouverture d’esprit sur ce sujet : les gens devraient pouvoir porter ce qu’ils veulent sans se faire juger !
Si je devais faire visiter Maurice à une madmoiZelle, je l’emmènerais au bazar de Port-Louis pour commencer, puis je lui ferais visiter le sud du pays, plus précisément Mahébourg. C’est pour moi le plus beau village de l’île et je pense qu’on peut dire que c’est « typiquement mauricien ».
Ma chanson mauricienne préférée, c’est Le Morne de Cassiya. C’est une chanson qui parle de l’esclavage, de liberté, de sacrifice.
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Les Commentaires
Tout pareil que @Wildation : je suis franco-mauricienne et je dois dire que c'est une chance de voir que d'aussi nombreuses communautés peuvent cohabiter ensemble sans - trop - de problèmes !
J'y ai vécu dans ma plus tendre enfance et d'y faire un stage de 2 mois en 2011 au jardin botanique de Pamplemousses.
Merci pour ce chouette article et ces témoignages qui (re)donnent foi en la jeunesse