Initialement publié le 19 avril 2015
Un jour, quand j’avais six ans, je regardais Eurosport pour m’endormir et je suis tombée sur une compétition de gymnastique artistique. Ce fut un coup de cœur : quand j’ai vu à l’écran la célèbre championne olympique Nadia Comãneci réaliser un score parfait aux barres asymétriques, j’ai averti mes parents que quand je serais grande, je serais gymnaste !
La gymnastique artistique féminine : la découverte
Le jour même de ma rentrée en CE1, j’ai enfilé mon justaucorps en vitesse et j’ai couru vers le gymnase où j’allais vivre mon tout premier cours de gym.
J’imaginais à l’époque qu’un entraînement de gymnastique se déroulait d’une manière extrêmement stricte, mais il s’est avéré que l’ambiance de mon club était relativement détendue. On s’était retrouvés sur place avec mes parents pour faire connaissance avec les entraîneurs•euses et m’inscrire. J’étais très intimidée, notamment par le nombre de « grandes » qui étaient là depuis des années.
Mais qu’est-ce qu’elle fait elle ?
Dans mon club, il y a plusieurs niveaux, de 1 à 7, et j’ai naturellement été placée dans le groupe des niveaux 1 à 2, où on devait être une dizaine. Les débuts étaient plutôt difficiles, même si je savais déjà faire la roulade (ou la galipette, c’est comme tu veux) — cela me donnait une longueur d’avance par rapport à plusieurs autres filles du groupe.
Le premier cours s’est déroulé de la même façon que tous les autres : après s’être changées, on a commencé par trottiner autour de la salle, fait trente minutes d’échauffements divers, puis chaque groupe s’est réuni et s’est dirigé vers un agrès (un équipement sportif indispensable en gym artistique).
Le cours est passé très vite, et m’a beaucoup plu ! J’ai en plus rapidement sympathisé avec une fille de mon âge. C’était parti pour sept années de pratique — il faut dire qu’il y a de quoi apprendre !
À lire aussi : La Gymnastique Rythmique – Les madmoiZelles & leur sport
La gymnastique artistique féminine
La gymnastique artistique féminine (la version masculine étant différente) est un sport individuel qui se pratique aussi en équipe lors de compétitions régionales ou nationales. On en fait en club, et il y en a un peu partout en France.
Il s’agit de réaliser des enchaînements de figures sur quatre différents agrès : le saut, les barres asymétriques, la poutre et le sol. La tenue la plus adaptée est le justaucorps assorti d’une paire de collants ou d’un legging, mais c’est très peu pratique pour faire pipi ; je préfère m’entraîner avec un simple t-shirt et un legging.
Mon agrès de prédilection s’est révélé au bout de quelques séances être les barres : l’objectif est de réaliser des figures en suspension ou à l’appui sur deux barres parallèles situées à différentes distances du sol.
En effet, à chaque agrès ses objectifs et ses figures : la poutre (sur laquelle je n’arrive d’ailleurs toujours à rien après sept ans de pratique) fait dix centimètres de large et cinq mètres de long, et il faut y réaliser des figures en équilibre pendant maximum une minute trente. L’élégance, la maîtrise de soi et l’équilibre sont les clés d’un passage réussi.
Au sol, les gymnastes doivent suivre une chorégraphie aussi bien avec des passages gymniques et acrobatiques qu’avec des passages un peu plus dansés, le tout en musique et avec le plus de légèreté possible. Les filles virevoltent, sautent et tournent avec grâce et virtuosité, pendant environ une minute.
À la table de saut, enfin, les gymnastes doivent courir, sauter sur le mini-trampoline ou tremplin, puis réaliser une figure très rapide, dynamique et bien réceptionnée.
Petit aperçu des agrès et des figures possibles.
Dans mon club, on a une compétition par an. On est classées par niveau, chacune participant à la compétition de façon individuelle. Il y a un enchaînement par niveau et par agrès, on est notées par comparaison avec les autres filles de notre niveau qui ont choisi le même agrès. Cela n’a cependant pas d’incidence sur notre évolution dans le club : on change automatiquement de niveau d’une année à l’autre.
À lire aussi : La natation synchronisée – Les madmoiZelles & leur sport
Faire de la gymnastique artistique et l’importance de l’entraîneur•euse
La coach de mon groupe de l’époque était malheureusement la plus sévère de toutes. Elle aimait bien nous crier dessus quand on ne réussissait pas bien une figure et ça nous effrayait un peu. Les deux-trois premières années, je bossais à fond pour être la meilleure, boostée par la compétition de fin d’année (et j’ai tout de même obtenu deux médailles d’or et une d’argent).
Les années suivantes, les hurlements de l’entraîneuse commençaient à vraiment nous énerver : pour y échapper, on participait à l’échauffement, on passait une ou deux fois aux agrès, et on allait ensuite se cacher ni vu ni connu dans « la cabane », l’endroit du gymnase où étaient rangés tous les immenses tapis que mes amies et moi escaladions. On y discutait pendant le reste de la séance. Mes cours de gym se sont limités à cela pendant environ trois ans.
Mais cette année, nous avons une nouvelle entraîneuse et je me suis remise au travail, me disant que quitte à faire un sport depuis sept ans, autant essayer d’y être douée ! Le fait que mon amie et moi sommes désormais les « grandes » du cours est de plus moins décourageant.
À lire aussi : Les pires conseils qu’on m’a donnés – Le sport
La gymnastique artistique : un sport très physique
La gymnastique artistique est un sport très physique et complet, où on travaille autant les bras que les jambes, le dos que les abdos. Ce n’est donc pas le genre de sport à commencer si on a peur d’avoir des courbatures pendant deux jours ou des mains en piteux état… car aux barres asymétriques, des bouts de paume partent régulièrement en lambeaux si on n’a pas de protections adaptées. On appelle ça des « steaks ».
Ma main droite, vue d’artiste.
Malgré ces quelques points négatifs, je suis toujours en extase quand je vois les enchaînements d’une gymnaste professionnelle, tant ils sont beaux. Leur souplesse, leur grâce, et leur capacité à cacher leur souffrance (que je maîtrise tout à fait) (non) m’étonnent à chaque fois. Je suis fière des figures que j’ai appris à réaliser au fil des ans, et j’ai envie de continuer à en apprendre, pour réaliser des enchaînements plus complexes.
C’est un sport que je recommande à toutes les personnes qui recherchent un sport exigeant, qui peut améliorer leur posture et bien développer leur souplesse, et qui sont motivées et prêtes à s’investir.
Pour aller plus loin :
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires