Le dimanche, j’aime aller au cinéma. Plus il est exigu, plus mon plaisir est grand. Car souvent, les petites salles d’art et d’essai sont peu fréquentées.
Alors je me fais des tartines de kif, et j’inspire profondément l’air de la SOLITUDE. (Bon en vrai, je suis toujours accompagnée de mon mec, d’une copine, ou d’une personne à l’âme charitable.)
Seulement voilà, parfois les films sont excellents mais passent complètement inaperçus. Donc en bonne justicière, je mets de côté mon égoïsme légendaire et j’agis.
Aujourd’hui, j’enfile mon masque, ma cape, et un slip tout confort pour aller défendre les films au succès trop timide.
Certains membres de cette liste comptent parmi mes préférés.
DONC TU VAS LES AIMER, OKAY ? Merci. Jtm.
Une Belle Fin, LE MEILLEUR FILM
Une Belle Fin est sorti en 2013 et a signé ma rencontre avec Uberto Pasolini, un réalisateur italien au style pourtant très british.
Il met en scène Eddie Marsan (Atomic Blonde) dans son rôle le plus touchant, et évoque des problématiques existentielles : la solitude, l’amour, et la mort.
J’étais inconsolable à la « fin ». Déjà parce que ces thématiques m’ont bouleversée, mais aussi car j’aurais voulu qu’Une belle fin dure toujours.
Regarde Une belle fin. Parce qu’il est extraordinaire mais surtout parce que j’en ai marre de ne pouvoir en parler à personne. Mes potes ne l’ont pas vu, mes parents non plus, et mes voisins sont des connards.
Pitié, ne me laisse pas seule à nager dans mon amour pour Une belle fin. Il mérite un public. Il mérite ton amour.
L’Ultime Souper, ou « tuer les méchants, est-ce gentil ? »
Coucou, ici QueenCam !
Si tu avais eu l’occasion de tuer Hitler avant son élection… l’aurais-tu fait ?
Partant de ce dilemme moral, cinq potes (dont Cameron Diaz à 23 ans), étudiants de gauche, décident d’inviter les PIRES personnes à leur dîner traditionnel du dimanche soir.
L’idée : tuer les gens dont la mort fera du monde un endroit meilleur…
Pour les empêcher de nuire à la société dans le futur, la bande convie un révérend homophobe, un campagnard bien raciste et autres plaies sociales à débattre autour de leur table. Attention, ça tourne mal.
Ce sanglant rituel va bientôt créer la discorde entre les cinq amis et éveiller les soupçons de la police locale. Souspansssse.
A Ghost Story, manger des tartes et mourir
A Ghost Story, c’est LA claque esthétique de fin 2017.
Créatif et d’une sensibilité sans équivalent (je suis sérieuse), ce film signé David Lowery est une réflexion sur le deuil et le temps qui passe.
Finalement assez loin des codes du cinéma horrifique, A Ghost Story est un OVNI
.
David Lowery crée son propre genre et parvient à imposer son univers.
Un conseil : accroche-toi ! Les 15 premières minutes du film sont d’un ennui quasi-mortel. Mais une fois cet ennui dépassé, on accède à une proposition magistrale, à couper le sifflet.
De quoi ça parle ?
Le fantôme d’un homme rend visite à sa femme en plein deuil. Recouvert d’un drap blanc, il erre dans son ancienne demeure comme une âme en peine.
Il va vite découvrir que dans ce nouvel état spectral, le temps n’a plus d’emprise sur lui…
Dogma, divinement con
Coucou, ici Manu ! Ce film est une merveille signée Kevin Smith, avec les trublions Matt Damon et Ben Affleck — à l’époque où ils étaient effectivement des trublions.
L’histoire est un peu barrée donc accroche-toi.
Loki et Barthleby sont deux anges déchus qui s’ennuient mortellement (sans jamais mourir) sur Terre. Ils découvrent un vide juridique dans la loi divine qui leur permettrait de remonter au Paradis, semant ainsi une zizanie de type chaotique.
Bethany, une humaine divinement pragmatique, est choisie par nul autre que Métatron pour empêcher ces deux imbéciles de provoquer l’Apocalypse.
Elle est aidée par deux autres idiots et des figures bibliques débauchées.
Voilà, c’est très irrévérencieux, plein d’humour noir et servi par un joli casting. Comprendre : il y a Alan Rickman.
C’est tout pour moi !
Oncle Boonmee, des errances expérimentales
Apichatpong Weerasethakul ose tout le temps. Il repousse les frontières du récit. Les mauvaises langues diront qu’il repousse surtout les frontières de l’ennui.
Je leur donne tort, même si ce cinéma peut certes être très lent. Oncle Boonmee l’est particulièrement, mais c’est pour mieux exprimer la sagesse du héros, et l’étendue de sa patience.
Oncle Boonmee, c’est l’histoire d’un homme qui souffre d’insuffisance rénale. Sa belle-soeur lui rend visite dans la ferme familiale, car elle le sait : il ne lui reste plus longtemps à vivre.
Jen découvre le dur labeur de l’homme, rythmée par les récoltes de miel et le soin porté aux abeilles.
Un soir, sous la véranda, la défunte épouse de Boonmee apparaît. Suit le fils disparu de Boonmee, transformé en singe, puis un primate fantôme.
Cette fable fantastique peut paraitre un peu sévère parfois. Un peu difficile d’accès peut-être. Mais elle s’inscrit dans la liste des films précieux, qui méritent une longue vie sous le soleil chaud de ton coeur.
The Florida Project, le Disney d’à côté de chez vous
Bon ok, ce film n’est pas vraiment passé inaperçu. Peut-être même que tu l’as vu. Mais je crevais d’envie d’en parler.
The Florida Project rassemble en à peine 2h tous les éléments indispensables au drame social réussi.
Une situation de base qui captive, des acteurs FANTASTIQUES (et je pèse mes mots), et une photographie aux couleurs acidulées.
Moonee et sa mère sont les oubliées de l’Amérique. Celles que l’on ne regarde pas, que l’on ne regarde plus.
Livrées à elles-mêmes dans une Floride aux couchers de soleil rosés, elles affrontent l’existence avec une candeur touchante et s’aiment fort, en dépit des circonstances.
Sean Baker a confié dans un dossier de presse qu’il serait heureux si, après avoir vu le film, les spectateurs se ruaient sur Internet pour voir combien d’Américains vivent dans ces conditions.
C’est exactement ce que j’ai fait. Pari réussi !
Nói Albínói, une oeuvre immersive
Coucou, ici Elise !
Voici un film que j’ai découvert grâce à mon club cinéma du lycée. C’est l’histoire de Nói qui se fait chier dans sa vie et sur son île : l’Islande.
Tout dans ce long-métrage t’immerge dans la vie du jeune homme de 17 ans : la lenteur, la lumière bleue et le froid.
M’ennuyer avec Nói et être la témoin de ses tentatives d’extraction, c’est ce qui m’a plu dans ce film.
Voilà ma bonne dame. J’espère que tu pourras ajouter quelques uns de ces films sur ta liste des longs-métrages à mater ! On en serait toutes très fières.
N’oublie pas de parler des films que tu aimes autour de toi. C’est notamment grâce à ça, à ce bouche-à-oreille, qu’ils ne mourront jamais.
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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