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J.K Rowling
Culture

Fan d’Harry Potter mais anti-transphobe, ce musée bannit le nom de J.K Rowling de son expo

Le directeur du musée, lui-même transgenre, a expliqué dans un texte particulièrement éclairant qu’il était nécessaire de s’engager face aux reculs inacceptables que connaissent les droits des personnes LGBTQIA+.

« Il existe une entité froide, sans cœur et qui aspire de joie dans le monde de Harry Potter et, cette fois, il ne s’agit pas d’un Détraqueur »… mais bien de la créatrice d’Harry Potter, J.K Rowling.

Tels sont les mots employés par Chris Moore, le directeur des projets d’expositions du célèbre Museum of Pop Culture de Seattle. Dans un long post particulièrement éclairant publié samedi, ce dernier a expliqué que toute référence à la créatrice de la saga serait bannie de l’exposition Harry Potter qui a actuellement lieu au musée.

À lire aussi : Transphobie : 5 dates clés pour comprendre la polémique autour de J.K Rowling, de 2018 à 2023

J.K Rowling est « trop bruyante avec ses opinions haineuses et discriminantes pour qu’on puisse l’ignorer »

Au début du post, Chris Moore indique qu’il est lui-même transgenre. Il raconte qu’en tant qu’ancien jeune fanatique d’Harry Potter, il a vécu la même désillusion que de nombreux Potterhead en découvrant la quantité de propos discriminatoires tenus par J.K Rowling. ll explique :

Nous aimerions bien suivre la théorie d’Internet selon laquelle ces livres ont été écrits sans auteur, mais cette personne est un peu trop bruyante avec ses opinions haineuses et discriminantes pour qu’on puisse l’ignorer.

Oui, nous parlons de J.K. Rowling, et non, nous ne voulons pas lui faire de publicité, donc c’est la dernière fois que vous verrez son nom dans ce post. Nous l’appellerons désormais Vous-Savez-Qui, parce qu’ils ont des caractères assez proches.

Évoquant l’épisode Hogwarts Legacy, le directeur revient notamment sur un bref historique des prises de positions transphobes de « Vous-Savez-Qui », rappelant qu’elle est également problématique à cause de son « soutien à des créateurs antisémites, les stéréotypes raciaux qu’elle a utilisés lors de la création de personnages, d’un monde des sorciers incroyablement blanc, et le manque de représentation LGBTQIA+ ».

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Rendre hommage à Daniel Radcliffe, Emma Watson, et à toutes les personnes liées à Harry Potter qui le méritent

Aux personnes qui jugeraient cette décision comme futile, Chris Moore rappelle : « D’un point de vue extérieur, cela peut sembler stupide, mais ces personnes et leurs idées s’accumulent ». Il explique : « Actuellement, il y a plus de 400 projets de loi dans 43 États distincts (…) qui restreindraient ou interdiraient les soins de santé et les droits des jeunes et des adultes trans ».

D’utilité publique, le texte met aussi en avant le nom de différentes associations auxquelles les personnes cis alliées peuvent apporter leur aide.

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Enfin, l’auteur du texte explique la volonté du musée de rendre hommage au travail des autres personnes impliquées dans la saga, à commencer par son trio d’acteurs principaux. Il qualifie Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint « d’alliés dont la voix est particulièrement résonnante. »

L’objectif de l’exposition est de leur rendre l’hommage qu’ils méritent tant, sans l’entacher des prises de positions problématiques de l’autrice.

À propos d’Hagrid, dont l’interprète Robbie Coltrane avait apporté son soutien à J.K Rowling, Chris Moore confie d’ailleurs : « Je ne pourrai plus jamais profiter purement de Hagrid (…) à cause de son soutien à l’autrice. »

Forcément, on a toutes eu mal en apprenant qu’en 2020, l’acteur de Hagrid assurait dans les colonnes de Radio Times : « Je ne crois pas que ce qu’elle a dit est offensant. Je ne sais pas pourquoi, mais il y a toute une génération de gens sur Twitter qui traîne en attendant d’être choqués par quelque chose. »

Les Commentaires

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Avatar de Esquisse rose
13 août 2023 à 15h08
Esquisse rose
@Bibici : je pense, comme @Pipistrelle., qu’il s’agit d’une forme de provocation. Je participe rarement aux « Réactions aux articles », par contre je les lis, et je peux t’assurer que Solsticedivers n’en est pas à son coup d’essai. Il a l’art et la manière de formuler des énormités avec un calme olympien. Ainsi, il n’est jamais « inquiété », car poli en surface. Il ne dépasse jamais assez les limites pour avoir des ennuis. C’est récurrent et fatigant pour les lecteur·rice·s (j’ai bondi en lisant « on parle d'un écrivain assez mineur »).
9
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