« C’est toujours quand on a le droit à une grasse matinée que les travaux commencent chez les voisins ! »
Quelle drôle d’observation réalisée par la comédienne Michèle Bernier ! Mais qui n’a jamais vécu cela ? Après une semaine éreintante, où nous finissons sur les rotules, nous espérons souvent pouvoir faire une belle grasse matinée durant notre week-end… Et merci, les voisins et leurs travaux, nos enfants ou nos chats surexcités dès l’aube qui nous empêchent de nous laisser aller à notre loisir préféré : dormir !
Mais d’après des chercheurs américains, se reposer en se levant plus tard sur notre temps libre ne serait pas la meilleure solution pour récupérer et prendre soin de notre corps.
Les grasses mat’ augmenteraient de 11% les chances d’avoir une maladie cardiaque
Un rapport scientifique américain, réalisé par des chercheurs de l’Université d’Arizona Health Sciences, et publié dans la revue Sleep, a mis en lumière les effets néfastes des grasses matinées, renommées alors « décalage horaire social ». Autrement dit, c’est l’écart entre les heures de coucher de la semaine, celles du week-end et le fait de dormir plus longuement en fin de semaine.
Cette étude repose sur l’analyse des données de 984 adultes, âgés entre 22 et 60 ans. Tous ont dû répondre à de nombreuses questions sur leur état de santé, la durée de leur sommeil, leurs insomnies, leur fatigue, ou encore leurs envies de dormir.
À la suite de leurs réponses, les scientifiques ont calculé ce « décalage horaire social » en soustrayant le point médian du sommeil de tous les sondés en semaine et celui du week-end. Selon les conclusions des chercheurs, chaque heure de décalage social serait liée à une augmentation de 11% de la probabilité de développer une maladie cardiaque.
Décaler son sommeil, un jet-lag qui pourrait entraîner des dépressions
Abuser des grasses matinées, d’après l’étude, déclencherait aussi de la mauvaise humeur, une somnolence omniprésente, et contrairement à ce que l’on pense, une fatigue importante. Ces changements de rythme du sommeil entraîneraient un stress comparable… À celui généré par un aller-retour Paris-New-York ! Un véritable « jet-lag » qui mettrait à mal notre organisme.
Ces résultats ont surpris les scientifiques, comme l’a expliqué l’autrice principale du rapport, Sierra B. Forbush, assistante de recherche de premier cycle dans le programme de recherche sur le sommeil et la santé au UA College of Medicine-Tucson :
« Il était particulièrement surprenant que ces effets soient indépendants de la durée du sommeil et des symptômes d’insomnie. Ces résultats indiquent que la régularité du sommeil, au-delà de la seule durée du sommeil, joue un rôle important dans notre santé. »
L’étude scientifique constate aussi, qu’en plus du risque de développer des maladies cardiaques ou encore de l’irritabilité, cette irrégularité du sommeil offrirait une disposition particulière à la dépression.
Sans surprise, pour préserver notre bonne santé, il faudrait essayer d’être régulier dans son sommeil, soit se coucher et se lever à des heures fixes. Tout serait une question d’équilibre et de rythme stable du sommeil. Alors, ne maudissons plus nos voisins de faire des travaux, ou encore nos enfants ou nos chats de gâcher nos grasses matinées si précieuses… Au final, ils se dévouent seulement pour préserver notre bonne santé (parait-il !)
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Image en Une : © Kinga Cichewicz – Unsplash
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