On se connaît, non ?
Je viens me glisser de nouveau chez madmoiZelle le temps d’un article pour venir partager avec toi quelque chose qui me paraissait parfaitement insurmontable jusqu’à ce que je l’expérimente : voyager toute seule.
Voyager toute seule, ça me faisait peur
Honnêtement, c’est une pratique qui m’a toujours parue admirable… chez les autres.
J’étais impressionnée par toutes mes amies qui enfilaient leur sac à dos de randonnée pour partir au bout du monde, assouvir leur soif de découvrir tout ce que le monde a à offrir.
Mais de mon point de vue : quelle angoisse cela représente !
Je n’étais pas forcément à l’aise de les imaginer livrées à elles-mêmes, face à des gens qui ne parlent pas forcément ne serait-ce que l’anglais, à devoir déchiffrer seules les menus des restaurants pour être sûres de savoir ce qu’elles mangent !
Voyager seule en Serbie pour l’Exit Festival 2019 en Serbie
Et puis un jour, on m’a proposé d’aller en Serbie. Une contrée pour laquelle je n’avais pas d’autres références que celle de Zarko et Zelko.
En toute transparence, j’avais même une espèce de méfiance vis-à-vis de ce pays, sans doute à cause de la guerre qui l’a secoué dans les années 1990 ?
Et surtout à cause du visage fermé de mes proches et de leurs recommandations au niveau de ma sécurité quand je leur ai annoncé le projet…
Pourtant, j’ai accepté de partir en Serbie.
Si j’ai dit oui, c’est parce que c’était dans le cadre d’un festival de musique, et cela change tout !
Je n’ai pas peur de faire l’Exit Festival en Serbie
L’Exit Festival m’attendait donc en Serbie, dans la toute charmante ville de Novi Sad, et dans le cadre superbe de la forteresse de Petrovaradin.
Il est animé par l’idée que là-bas, il n’y a qu’une seule nationalité, une seule langue, voire même une seule religion : celle de la musique.
Aller à un festival, c’est y aller pour les mêmes raisons que l’ensemble des festivaliers : celle de profiter d’artistes que tu apprécies, de faire la fête, et de te libérer l’esprit de tout ce qui l’occupe à tort.
Un festival seule, ça ne me fait pas peur !
Si la perspective de voyager seule me rebute, par peur de m’ennuyer voire de me perdre (et de croupir dans un coin sans réseau, sans possibilité d’appeler de l’aide, jusqu’à ce que mon corps soit découvert en pleine décomposition, rendant difficile l’identification), je n’ai aucun problème à aller à un festival seule, à l’étranger ou non !
Par rapport à un voyage touristique, mon programme est plutôt très facile à définir, puisqu’il repose sur une liste d’artistes à aller voir et à découvrir.
J’ai donc l’assurance de ne pas me tourner les pouces sans savoir quoi faire : c’est le concert qui va se décarcasser pour me distraire.
Et l’un des avantages majeurs dans le fait d’aller à un festival seule, que Dorothée développe d’ailleurs dans sa vidéo ci-dessus aux Eurockéennes, c’est que tu es l’unique personne décisionnaire de ton programme !
Tu peux aller voir qui tu veux, le temps que tu veux, et à l’emplacement que tu veux. Aucun compromis à faire, tu es seule capitaine à bord, et donc exemptée de toute contrariété éventuelle.
Rencontrer des gens quand on est seule en festival
Bien sûr, les rencontres sont tout à fait possibles en festival, et même plutôt très simples à réaliser.
Si tu es du genre à parler naturellement aux festivaliers, ces derniers sont très avenants lors de ce type d’événement.
Mais si tu es un peu timide, aucune crainte à avoir : nombreux sont les festivaliers à repérer les personnes solitaires et à leur proposer de rejoindre leur groupe, sans compter celles et ceux qui voyagent en solo également.
Le lien peut être tissé de façon formelle par la discussion, mais il peut aussi se faire naturellement : en partageant le chant d’une de tes chansons préférées ou un bootyshake remarquable (ou en rejoignant une chenille, ça peut le faire aussi).
L’Exit Festival 2019, ou la découverte de la Serbie
L’une des particularités des festivals, c’est qu’ils ont lieu absolument partout autour du monde, que ça soit dans de grandes capitales ou dans des coins plus reculés.
Lorsqu’un festival a une programmation qui te plaît, cela peut vraiment donner envie de faire sa valise pour aller voir du pays.
Aurais-je eu l’idée d’aller en Serbie si je n’avais pas eu l’opportunité d’aller à l’Exit ? Très sincèrement, je n’en suis pas sûre. Et quelle perte cela aurait été !
Grâce à un festival à l’étranger, j’ai pu découvrir un État où les gens sont d’une gentillesse débordante, sincère.
Ils ont qu’une envie : que tu découvres ce que leur pays a à offrir dans ses paysages, dans sa gastronomie (tout à fait succulente), et dans sa musique, avec un enthousiasme communicatif.
L’Exit Festival 2019 m’a aidée à dépasser mes préjugés
Je suis revenue de l’Exit Festival la tête remplie de super souvenirs — notamment ceux des sets de Paul Kalkbrenner, Peggy Gou, Lost Frequencies.
J’ai découvert Lee Burridge avec son set au petit matin du dernier jour de festival et il a fait une entrée fracassante dans la liste de mes DJ favoris.
Ce sont des artistes électro que je n’ai pas forcément l’habitude d’écouter toute seule en culotte chez moi mais qui, dans le cadre d’un festival, prennent une dimension festive exceptionnelle.
Je me suis laissée porter par le rythme d’un festival qui commence vers 19h et où les sets peuvent commencer jusqu’à 8h du matin, sans pouvoir imaginer une seule seconde que mon corps accepterait avec autant d’évidence une telle folie.
Je suis revenue avec la fierté de pouvoir dire « J’ai vu The Cure en concert, je me suis dandinée sur Boys don’t cry et Lullaby ! ».
J’ai découvert un festival qui offre à ses festivaliers un éventail incroyablement large de concerts, allant de l’électro à la musique metal, en passant par la trap.
Sans oublier l’inégalable et hilarant Silent Disco (où deux DJ s’affrontent et mixent en même temps tandis qu’avec un casque, tu peux passer d’un set à l’autre) !
Mais surtout, surtout, je suis revenue de l’Exit festival avec une autre image des Serbes.
J’ai compris que c’était un pays alourdi par son Histoire, laquelle lui octroie parfois une image faussée — celle de gens froids, distants, méprisants, pour ne pas dire odieux, ou même mafieux.
Alors que pas du tout.
Les Serbes, ce sont des amoureux inconditionnels du karaoké (et des performers de très grand talent, je n’ai même pas osé prendre une chanson tellement le niveau était élevé), des gens respectueux (j’ai rarement commandé des bières en recevant autant de sourires de la part des gens du bar), profondément gentils, accueillants, soucieux d’être dans une démarche de transmission et de partage.
Alors je suis revenue en France animée par deux envies : celle de retourner en Serbie dès que possible, mais aussi celle d’aller faire un saut dans les pays que je connais mal, pour dépasser mes préjugés fondés, finalement, sur du vent.
Et si je dois voyager seule, alors j’irai à un festival !
À lire aussi : Guide de survie du camping en festival (par une pro)
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Les Commentaires
Je parlais des pubs dans la rue, et j'en ai profité pour rebondir sur la tv.