Après les annonces de Jean-Michel Blanquer sur France Inter, c’était la prise de parole de Frédérique Vidal qui était particulièrement attendue cette semaine pour connaître les mesures prises afin d’assurer la sécurité des étudiants et des professeurs à la rentrée universitaire de janvier 2022.
Invitée de France Info, la ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé que les examens prévus à partir du 3 janvier seront maintenus. Et ce, en présentiel.
Des choix raisonnables de la part de la ministre de l’Enseignement supérieur ?
Des examens maintenus en présentiel, et ce malgré le contexte de hausse des contaminations au Covid-19, est-ce vraiment responsable ? A fortiori dans des amphithéâtres souvent difficiles à aérer correctement ? Ou qui ne disposent pas de capteurs de CO2 ? Avec des étudiants rarement équipés de masques FFP2, plus filtrants et protecteurs en cette période où la propagation du variant Omicron galope ?
Frédérique Vidal a par ailleurs ajouté :
« Lorsqu’ils sont cas contact et vaccinés, ils peuvent se rendre aux examens, puisqu’ils ne sont plus considérés comme cas contact car leur vaccination est complète. »
La ministre prévoit des possibilités d’ajustement :
« Si un enseignant voit que la majorité de sa promotion est touchée, il peut repousser. C’est sa responsabilité. Ce sera du cas par cas. »
Du côté des syndicats, on est désabusé face à ce qui ressemble à du mépris de la part de la ministre de l’Enseignement supérieur : « Il faut ouvrir et mettre de l’argent, investir. Là, les conditions ne sont pas optimales, il n’y a eu aucun plan d’investissement matériel ou humain. On fait comme ci cela n’avait aucune importance » déplorait par exemple Jean-Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges auprès du Figaro, à la veille des ces annonces.
Ne pas ajouter de stress supplémentaire, vraiment ?
« C’est aussi un facteur de stress en moins que d’arriver à maintenir ces examens en présentiel » a fait savoir la ministre.
Moins de stress ? De nombreuses études ont déjà montré à quel point les populations jeunes ont été particulièrement éprouvées par les confinements successifs et les restrictions sanitaires. Prendre la mesure de cet impact, certes, c’est une bonne chose… mais est-ce une raison valable pour ne pas mettre en place de restrictions sanitaires à la mesure du contexte actuel ni donner aux université de moyens pour appliquer les existantes ?
D’autant que les derniers chiffres sur les taux d’incidence au Covid-19 alarment. Les contaminations dans la tranche d’âge des étudiants et étudiantes sont importantes : à Paris, une personne sur 30 entre 20 et 30 ans a été testée positive au Covid-19 depuis les fêtes de Noël.
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Crédit photo : Kojo Kwarteng via Unsplash
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