En France, 13% des tout petits sont accueillis en Établissement d’accueil des jeunes enfants (EAJE), c’est-à-dire en crèches, jardins d’enfants et autres halte-garderies.
Un faible pourcentage qui t’étonne peut-être mais qui s’explique par le manque de structures et de places. Le gouvernement a d’ailleurs promis d’ouvrir 30.000 places supplémentaires en crèche d’ici 2022) dans les grandes villes comme en zone périurbaine.
Pourtant, la crèche est un mode de garde plébiscité par les parents (il n’y a qu’à voir les listes d’attente) pour son cadre rassurant mais aussi pour ses avantages financiers. Mais au fait, dis-moi Jamy, combien ça coûte une place en crèche ?
Différents types de crèches pour faire garder son enfant
Il existe différents types d’établissements pour répondre aux besoins des parents qui veulent faire garder leurs enfants. Ces structures peuvent être gérées (entre autres) par une commune, une association de parents, une mutuelle ou encore par une entreprise.
Malgré certains points communs, leur mode de fonctionnement (et de financement) peut différer, alors il ne faut pas hésiter à bien se renseigner pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
La crèche collective, combien ça coûte ?
Pour les calculs qui suivent, j’ai pris l’exemple de Monsieur et Madame Bon-Beurre, couple gagnant chacun 21.713€ par an (ce qui correspond au revenu disponible des ménages par habitant en France en 2016). Il ont un bébé, le petit Jean, à faire garder 35h/semaine en Île-de-France.
Cet article donne des pistes pour évaluer le montant des coûts de garde et des aides disponibles mais ne permet pas d’établir un budget précis.
La crèche collective est la plupart du temps gérée par une collectivité territoriale ou par une association. Elle accueille un grand nombre d’enfants (jusqu’à 60 d’après le site service-public.fr) sur des horaires allant généralement de 8h à 18h30.
Pour faire garder leur enfant, les parents versent à la crèche une participation financière qui varie en fonction de leurs ressources (sur N-2) et de leur situation familiale (on parle de taux d’effort ou de taux de participation familiale).
Nota bene : Si la famille compte un enfant en situation de handicap allocataire de l’AEEH, le taux d’effort utilisé pour calculer le taux horaire de la crèche pour n’importe quel enfant de la fratrie doit être celui immédiatement inférieur au taux qui correspond réellement à la situation familiale.
Mais quel serait le tarif pour Monsieur et Madame Bon-Beurre ? D’après les revenus mensuels du couple (3 618,41€) et le taux de participation familiale qui correspond à leur situation (0,0006), ils devraient régler un taux horaire de 2,17€, soit environ 329€ par mois pour 35h de garde par semaine.
Les montants plancher et plafond de la CNAF
Les barèmes des participations financières familiales des EAJE sont basés sur les revenus des familles. Les montants « plancher » (fixé à des revenus de 705 € par mois au 1er septembre 2019) et « plafond » (établi à des revenus de 5300€ par mois au 1er septembre 2019) fixent le cadre de ce barème national.
Le plancher est retenu en cas de ressources inférieures. Au minimum, les plus bas revenus devront donc s’acquitter d’un taux horaire de 0,42€.
Pour les plus hauts revenus qui dépassent le plafond, soit le gestionnaire de la crèche conserve le tarif défini par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), c’est-à-dire un taux horaire maximum de 3,18€, soit il décide de déplafonner.
Ce choix et le tarif retenu doivent être précisés dans le règlement intérieur de la structure, il ne faut donc pas hésiter à poser la question avant d’inscrire son enfant.
Crèche collective et crédit d’impôt
Faire garder son enfant en crèche collective donne aussi le droit à un crédit d’impôt annuel égal à 50% des dépenses payées pour la garde, dans la limite de 2300 € par enfant, soit un crédit (ou un remboursement de l’Etat) de maximum 1150 € par enfant.
Petite précision du Ministère de l’action et des comptes publics pour les parents séparés ou divorcés : seul le parent qui compte l’enfant à charge peut bénéficier du crédit d’impôt à condition que les pièces justificatives des sommes versées soient établies à son nom.
Cependant, dans le cas où la charge d’entretien de l’enfant est partagée et qu’aucun des deux parents ne justifie en avoir la charge principale, le montant du crédit d’impôt est divisé par deux.
La crèche familiale : quelles différences ?
La crèche familiale peut être administrée par une collectivité territoriale ou par un gestionnaire privé. Elle emploie des assistantes maternelles* agréées qui reçoivent jusqu’à 4 enfants à leur domicile. Une à deux fois par semaine, les assmat et leurs petits protégés se retrouvent dans les locaux de la crèche afin de favoriser la socialisation des enfants.
C’est un mode de garde hybride qui mélange accueil individuel et découverte de la collectivité. Au niveau des horaires, ils dépendent du contrat qui aura été passé avec l’assistante maternelle et peuvent donc être plus larges que pour une crèche collective.
Le coût de garde dans une crèche familiale
En général, le calcul de la participation familiale est le même pour une crèche familiale que pour une crèche collective : il dépend des revenus et de la situation de la famille.
Cependant, si la structure ne bénéficie pas d’un financement par la Caisse des allocations familiales (c’est le cas si elle est gérée par un gestionnaire privé), le coût pour les familles est alors calculé selon des modalités propres à chaque établissement.
Dans ce cas, les parents peuvent demander à recevoir (selon certaines conditions) le Complément de libre Choix de Mode de Garde de la PAJE (CMG).
Cette aide de l’Etat est déterminée en fonction des ressources de la famille, du nombre d’enfants dont elle est composée et de leur âge, ainsi que du nombre d’heures d’accueil réservées (un minimum de 15% de la dépense reste quand même à la charge des parents chaque mois).
Bref, ça vaut clairement le coup de se renseigner sur le mode de financement de la structure avant d’inscrire son enfant ! Au moins pour se faire une idée pas trop fausse de la facture.
Ci-dessous, les plafonds et montants du CMG à date, en sachant qu’ils peuvent tous les deux être majorés sous certaines conditions (le complément est versé pour chaque jeune enfant gardé ) :
Comme pour la crèche collective, faire garder son enfant en crèche familiale donne aussi droit à un crédit d’impôt annuel égal à 50% des dépenses payées pour la garde.
*Ce métier étant majoritairement exercé par des femmes, j’utilise le terme au féminin, même s’il existe aussi des assistants maternels.
La crèche parentale : quel coût pour faire garder son enfant ?
La crèche parentale est gérée par les parents dans le cadre d’une association. Les familles sont au cœur de ce mode de garde et en régissent de nombreux aspects (projet pédagogique, tâches administratives, entretien des locaux etc.).
Selon les structures, il peut aussi être demandé aux parents de participer à l’accueil des bambins (généralement ½ journée par semaine) aux côtés des professionnel·les de la petite enfance. Les horaires d’accueil correspondent souvent à ceux des crèches collectives : de 8h à 18h30.
Concernant la participation familiale, c’est le même principe que pour une crèche familiale : soit la structure bénéficie d’un financement par la CAF, et dans ce cas les tarifs sont les mêmes que pour une crèche collective, soit elle ne l’est pas et les parents peuvent alors bénéficier du CMG de la PAJE.
Le calcul pour le crédit d’impôt est le même que pour les crèches collectives et familiales : 50% des dépenses payées pour la garde, dans la limite de 2300 € par enfant, soit un crédit (ou un remboursement de l’Etat) de maximum 1150 € par enfant.
La micro-crèche, combien ça coûte ?
La micro-crèche, comme son nom l’indique, est un petit établissement d’accueil qui regroupe au maximum dix enfants. Elle a l’avantage d’apprendre la sociabilisation à l’enfant avant l’entrée à l’école maternelle, et ce, dans une structure à taille humaine, contrairement à certaines crèches collectives.
La micro-crèche peut dépendre d’une collectivité, d’un établissement public, d’une association ou d’un gestionnaire privé. La plupart des micro-crèches ne bénéficient pas du financement de la CAF.
Afin d’aider les familles, l’Etat prend en charge une partie des frais de garde en micro-crèche et verse une aide financière directement aux parents, le fameux CMG.
Voici les plafonds et montants en vigueur, en sachant qu’ils peuvent tous les deux être majorés sous certaines conditions (le complément est versé pour chaque jeune enfant gardé ) :
Pour en bénéficier, l’enfant doit être accueilli un minimum de 16 heures dans le mois et le gestionnaire de la structure ne doit pas dépasser un tarif horaire de 10€.
Certaines micro-crèches appliquent malgré tout le barème de la CNAF et demandent une participation financière aux parents en fonction de leurs revenus et de la composition de la famille (comme pour une crèche collective), mais c’est plus rare.
Comme pour les autres types de crèche, les parents qui optent pour une micro-crèche bénéficient d’un crédit d’impôts annuel égal à 50% des dépenses payées pour la garde.
La crèche d’entreprise, quel coût pour les familles ?
La crèche d’entreprise accueille les enfants des salariés d’une ou de plusieurs sociétés ou établissements publics (administrations, hôpitaux, etc.). En général, elle est située à proximité de l’entreprise et parfois même dans ses murs.
Pour proposer des places à leur personnel, les employeurs peuvent aussi réserver des berceaux dans des crèches gérées par des groupes privés comme Crèche Attitude, Babilou ou encore People & Baby.
Financièrement, c’est intéressant pour l’entreprise (elle peut bénéficier d’un crédit d’impôts plafonné à 500.000€ par an) et aussi pour ses salariés. Dans la mesure où la crèche d’entreprise est aussi financée par la CAF, le gestionnaire s’engage à calculer la participation financière sur les mêmes critères qu’une crèche municipale.
Pour la famille, le coût d’une place en crèche d’entreprise est donc identique à celui d’une crèche collective et dépend des ressources des parents et du nombre d’enfants fiscalement à charge. C’est une super solution pour les parents mais toutes les entreprises ne proposent pas cet avantage.
Comment obtenir une place en crèche pour son enfant ?
Pour répondre à la question « comment obtenir une place en crèche », deux réponses me viennent à l’esprit : y croire très fort et soudoyer le ou la maire de sa ville avec une promesse de vote (et quelques chocolats).
Plus sérieusement, les conditions d’attribution des places en crèche sont souvent floues et les parents ne savent pas vraiment ce qu’il se passe lors des redoutées commissions d’attribution qui ont lieu plusieurs fois par an.
Pour obtenir une place en crèche d’entreprise, c’est parfois plus simple, à condition que la boîte dans laquelle on travaille en propose et qu’il y en ait une de disponible ! Si c’est le cas, le service des Ressources humaines peut aiguiller les parents salariés sur les démarches à faire et sur les critères d’attribution.
Je ne m’étends pas plus sur le sujet aujourd’hui car je compte développer tout ça (à quel moment s’inscrire et comment, quelles pièces fournir dans son dossier etc.) dans un prochain article. Trop de suspens, je sais.
Et toi, as-tu réussi à trouver le mode de garde adapté à tes enfants (et à tes moyens) ?
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