Bienvenue à Coal Hill Academy, un lycée en apparence normal, avec son lot de victimes de harcèlement scolaire et d’athlètes, de surdoués, de profs sadiques et d’un principal qui se fait marcher dessus… et des extraterrestres. Oui, il semblerait que dans ce lycée assez banal mais un peu posh de la banlieue londonienne, des êtres venus d’ailleurs, de différents lieux et époques, se soient infiltrés.
Class de la BBC a été présenté de base comme le spin-off jeune adulte de Doctor Who. Si on considère que The Sarah Jane Adventures était plus à destination des enfants, et Torchwood des adultes, le commentaire semble pertinent. La série s’ouvre sur une chanson d’Alex Clare, Up All Night, et l’enthousiasme se ressent.
Effectivement, la série peut s’adresser à des ados qui se retrouvent à un moment de leurs vies où ils sont paumés et ne savent pas trop comment faire face au monde, en rêvant de devenir des héros, ce qui va se réaliser pour certains.
Class, une série horrifique diversifiée
À l’annonce de l’existence de Class, j’étais vraiment mitigée. La bonne nouvelle c’est que la série est écrite par Patrick Ness — l’auteur de Quelques minutes après minuit ou encore The Rest of Us Just Live Here — qui sait vraiment instaurer une ambiance à la limite de l’horreur. D’ailleurs, visuellement parlant, le spin-off n’est pas en reste avec des litres de sang qui coulent.
Le premier épisode expose très bien toute la situation, même si du coup l’histoire paraît un peu trop facile puisque tout est offert sur un plateau d’argent. Mais au moins, la bande se réunit via une aventure que le spectateur suit avec plaisir
. On suit les pérégrinations de cinq personnages.
- April : la jeune fille trop sympa qui semble un peu fragile et n’a pas vraiment d’ami•es. Elle fait preuve de bonne volonté pour tout, mais se fait un peu rejeter par les cool kids. Elle va se découvrir une témérité et et une force insoupçonnées.
- Ram : le beau gosse et sportif de l’école qui a une carrière tracée dans le football mais qui pourrait cacher un cœur plus sensible qu’il ne le montre.
- Tanya : une surdouée, un peu jeune, que sa mère pousse à l’excellence, ce qui inclut ne jamais se divertir. Elle a un crush pour Ram qui l’ignore un peu.
- Charlie : pour ceux qui ont vu The Sarah Jane Adventures, il est la suite logique de Luke. Un type au bon fond et généreux qui va tenter de prendre les bonnes décisions morales. Il était prince des Rhodia sur sa planète d’origine.
- Miss Quill : la meneuse des rebelles contre l’espèce de Charlie. Elle a une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et si elle attaque quelqu’un avec une arme, une bestiole peut la tuer instantanément. Elle n’a que ses poings (et son cerveau) pour se sortir d’affaire. (Ironiquement, Katherine Kelly et Greg Austin — Charlie et Quill — ont joué ensemble dans Mr Selfridge et ils se retrouvent dans le même camp, ou presque, pour lutter contre les Ombres dans le premier épisode, et d’autres monstres plus dégoûtants par la suite.)
En plus de l’horreur, il y a le côté extraterrestre et un peu chelou qui rend la série un peu décalée. Il faut compter également sur la réalisation vraiment originale avec des split screens assez rigolos.
Bien entendu, des frictions vont se créer quand les personnages vont devoir partager ce secret car leurs personnalités ne sont pas forcément faites pour coller ensemble. En tout cas, la dynamique de groupe fonctionne vraiment bien sur ces deux premiers épisodes.
Le contexte de Class s’impose vraiment par son originalité et par son actualité. Avec un pistolet qui tue le détenteur de l’arme et la cible qu’il vise, le concept remet bien en question l’usage des armes à feu. Ensuite, la situation Rhodia/Quill résonne dans la réalité avec les terroristes et la liberté de pensée.
Class, un teen show travaillé
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D’accord, une série pour ados, mais pas une série niaise ou lisse pour autant. Déjà, il y a pas mal d’humour, notamment avec les interruptions dans la mise en scène qui sont plutôt bien pensées pour donner un rythme différent et superposer la réalité de ce que les personnages imaginent.
Il y a aussi des répliques très meta qui donnent le sourire, un exemple quand les personnages parlent de Coal Hill et du lieu où se situe l’intrigue :
— Un phare à travers l’espace-temps pour n’importe quel être qui voudrait faire des bêtises avec. — Comme la Bouche de l’enfer. […] — Ou cette ville dans Once Upon A Time. […] — Ou The Vampire Diaries.
Car oui, du coup, Coal Hill va devenir l’endroit où les aliens vont venir s’amuser à leur manière…
La référence à Buffy ne vient pas par hasard : il y a dans Classe le même côté « héros malgré eux » qui transparaît. Ces défendeurs du monde libre ressemblent aux membres du Scooby-Gang à leurs débuts, avec la figure de Giles qui se transpose à Miss Quill (certes plus sarcastique et plus insensible au premier abord), et on s’attache à eux pendant qu’ils sont confrontés à des choix de vie qui vont les faire grandir.
Ce n’est donc pas étonnant si Steven Moffat, l’un des producteurs, avait déclaré qu’il se demandait ce qu’aurait donné un Buffy anglais en décrivant Class.
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L’apparition spéciale du Docteur dans le premier épisode ajoute une crédibilité supplémentaire à ce lancement.
Il faut garder à l’esprit que les humains ici ne sont pas comme les autres. Ce sont des jeunes courageux qui vont s’unir pour faire face aux grands vilains.
Bien entendu, qui dit Doctor Who dit clins d’œil à l’univers original. Et dans ce début, ce sont les noms de Clara Oswald et de Danny Pink qui viennent faire coucou.
Un dernier mot sur les effets spéciaux. Bon, Class appartient à la BBC, et les effets britanniques sont toujours autant en carton. On sent également que les autres séries fantastiques de la chaîne, comme Misfits ou The Fades, ont indéniablement servi d’inspiration.
Bref, le résultat est vraiment sympathique, à mi-chemin entre une série pour ados en manque de monstres et d’aventures, et un programme plus sérieux qui pourrait convaincre les aficionados du genre fantastique.
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