Ces derniers temps, le cinéma a semble-t-il décidé de s’attaquer au problème inéluctable de la surpopulation planétaire, en délivrant de manière extrêmement subliminale des messages à haute dose contraceptive. En voici cinq d’entre eux.
Melancholia
Moralité : les cabanes magiques, ça protège de rien du tout.
Le pitch : c’est la fin du monde. Une énorme planète toute bleue va écrabouiller la nôtre. Kirsten Dunst se met à oualpé sous la lune, mais à part ça, c’est la merde, y’a nulle part où se cacher pour y échapper.
Pourquoi Melancholia vous fera faire un noeud à votre zboub : Charlotte Gainsbourg, qui joue la soeurette de Kirsten, a un môme de 8 ans. Quand vient l’heure de tous mourir en choeur, elle craque littéralement son slip alors que Kirsten prend ça avec une fantastique sérénité. « Mais que va devenir Leo ? » Effectivement, ton enfant va mourir, Charlotte. Deux raisons à son grand chagrin selon moi — je ferais sans doute pas plus le malin :
- Quoi de pire pour un parent que de laisser mourir son fils sans pouvoir faire quoi que ce soit pour le mettre à l’abri ? Le FAIL parental ultime.
- Avoir un enfant, c’est se projeter, lui inventer un futur, un avenir et par lui, s’inventer un « après-enfant ». Il fera des études, trouvera un job extraordinaire, se mariera, fera lui-même des enfants, on sera grand-parents etc. etc. Plus dure est la chute de tous ses souvenirs quand la grosse planète bleue vient tous nous tuer.
We Need to Talk about Kevin
Tête à tartes
Le pitch : c’est l’histoire d’un môme qui est en prison au début du film – sans qu’on sache pourquoi au début du film. Le spectateur est invité à revivre son histoire à travers les yeux de sa mère depuis sa naissance.
Pourquoi We Need to Talk About Kevin vous donnera envie de noyer votre nouveau-né : on a beau être un parent (ici une mère) irréprochable, parfois on tombe sur le mauvais numéro. On n’a alors plus qu’à être un spectateur impuissant des agissements de son rejeton dégueulasse, avec la dose de culpabilité que ça engendre. Kevin est une petite putréfaction dès son plus jeune âge et il va en faire chier à sa mère et être un ange avec son père. Diviser pour mieux régner. Tout simplement horrible et le meilleur argument du monde pour flinguer de futures velléités de re-procréer : « et si on en faisait un comme ça, hein ? »
La Guerre est Déclarée
Ils ne le savent pas encore, mais ils vont en chier.
Le pitch : c’est l’histoire de deux jeunes parents qui bouffent la vie à pleines dents, jusqu’au moment où ils se rendent compte que leur môme de deux ans a une tumeur au cerveau.
Pourquoi La guerre est Déclarée vous donnera envie de dire non aux enfants :
parce que ce n’est tout simplement pas normal que ce tout petit enfant soit atteint d’une maladie si grave, parce que le film est tirée d’une histoire vraie, de l’histoire des deux acteurs principaux. Et parce que même si ça finit bien, La Guerre est Déclarée vous glisse que faire un enfant, ça sous-entend éventuellement qu’il peut mourir avant vous. L’horreur.
Un Heureux Événement
Prothèse de boobs.
Le pitch : Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sentent bon le sable chaud et un jour, dans un moment un peu chaud, elle lui dit « fais-moi un enfant ». Et voilà, c’est le début des emmerdes, mais c’est déjà trop tard. Film adapté du roman du même nom écrit par Eliette Abécassis (que ma femme a lu pendant sa grossesse – ceci est inquiétant).
Pourquoi Un heureux événement n’en est pas un : quand j’étais ado, j’avais été bouleversé par Neuf Mois, de Braoudé. Ce film dépeint la grossesse de façon horrible, mais il a au moins le mérite de (vouloir) faire rire (COM’ON COM’ON !).
Un heureux événement ne veut surtout pas faire rire : la scène de l’accouchement est atrocement réaliste (souvenirs souvenirs pour tous ceux qui sont passés par là) et la suite l’est tout autant. Le couple tombe d’ailleurs dans tous les panneaux tendus par le nouveau-né à ses parents : l’allaitement, le cododo, les nuits courtes, l’extinction totale de la libido, la surfocalisation sur le môme, les engueulades qui s’ensuivent, l’oubli de leur vie d’adulte… ça a au moins le mérite d’être TRÈS réaliste. Prenez des notes.
Polisse
(insérer ici une vanne de mauvais goût à base de petite fille roumaine)
Le pitch : Polisse vous amènera dans le quotidien d’une équipe de la brigade des moeurs, avec toutes les joies que ces braves gens endurant chaque jour : des viols de mômes, des grands-pères un peu pervers, des gamins abandonnés, des parents irresponsables…
Pourquoi Polisse vous donnera des envies de vasectomie : Maïwenn a expliqué durant la promo du film qu’elle n’avait rien inventé. Voilà. Quand vous faites un enfant, vous pensez avant tout à le protéger de lui-même (qu’il ne se blesse pas, qu’il ne tombe pas malade, qu’il mange correctement etc.)… Polisse vous glissera à l’oreille « hé, le reste du monde est potentiellement un prédateur sexuel pour ton enfant ». Quelle joie. Et que les parents de mecs se rassurent : ils ne sont pas non plus à l’abri de se faire toucher le kiki par leur prof de gym dans les vestiaires. En sortant de Polisse, vous vous direz légitimement : « dois-je le mettre sous clé ? Lui acheter une bulle protectrice ? Le mettre au krav maga dès le plus jeune âge ? » J’ai la solution de mon côté : enseigner le plus tôt possible la technique dite du pressage de boules, entraînant un sympathique jus de couilles.
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