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Mon chat est mort il y a un mois, et me manque tous les jours

Cassandre a récemment perdu son chat, une petite Fantine qui l’a accompagnée pendant 8 ans. Elle lui rend hommage aujourd’hui.

Initialement publié le 19 août 2018

J’ai écrit ce texte à chaud, parce qu’en me réveillant ce matin, je me suis rendue compte que ça fait un mois aujourd’hui que ma chatte est partie, à cause d’un cancer.

Elle a eu un début de vie particulier. Et une fin de vie particulière. Et puis beaucoup de gens ne comprennent pas la douleur que peut générer la perte de son animal.

Alors je voulais lui rendre hommage, parce qu’elle a été exceptionnelle pendant les huit années qu’elle a passées avec moi.

Mon enfance avec les animaux

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé les animaux.

Pendant ma petite enfance, ma vie était coupée entre deux pôles : l’un assez malheureux, avec mon père, en ville, le week-end.

L’autre heureux, le reste du temps, dans une grande maison de campagne, avec ma mère et chez mes grands-parents, avec les lapins, les poules, les escargots (j’aimais leur créer des parcs pour les observer, sur des feuilles de papier journal posées à même le carrelage du salon de mamie), et surtout… les chats.

Je pense que mes souvenirs d’enfance se rapportent en majeure partie aux animaux. Leur présence a dû jouer un rôle, adoucir mon quotidien de petite fille au milieu d’un divorce chaotique.

La plus ancienne photo où je suis en présence d’un chat, eh bien je dois avoir un peu moins d’un an, et je lui fais un câlin, la tête posée sur son ventre.

Comment j’ai rencontré mon chat

Il y a huit ans, je quittais la maison pour mes études.

J’avais un appartement en bord de mer, et je me sentais seule. Comme j’avais assez peu d’heures de cours et beaucoup de travail à la maison, j’ai adopté un chat.

Ça me manquait, puisque pendant toutes ces années chez ma mère, ma famille animale était très grande. On avait plusieurs chiens, et surtout des chats. Vivre sans matou me pesait.

Je me suis donc retrouvée avec une frimousse blanche et rousse. Je l’aimais de tout mon cœur, mais ce n’était pas assez !

J’ai regardé les annonces, et je suis tombée sur la perle rare.

C’était une femelle de six mois, tout blanche avec des poils très longs, un visage très fin, une allure royale.

Elle était à vendre sous prétexte que même si elle n’était inscrite au LOOF [Livre Officiel des Origines Félines, livre de généalogie qui permet de savoir si un chat est de race ou d’apparence, NDLR] c’était un chat de race.

Je ne cautionne pas du tout le fait de vendre ou acheter des animaux de compagnie, mais j’avoue… j’ai eu un coup de cœur.

Alors j’ai pris rendez-vous avec la propriétaire, et j’ai fait la route pour aller la rencontrer.

La rédaction de madmoiZelle tient à rappeler que pour adopter un animal, l’adoption reste le meilleur choix. À l’été 2018, les chiffres d’abandon d’animaux de compagnie ont battu un triste record…

Adopter, c’est donner une nouvelle vie à une boule de poils. Le site de la SPA vous permet de trouver facilement votre nouveau meilleur ami !

La première rencontre avec mon chat

Je crois que ce jour-là a été un choc pour moi.

Je suis entrée dans la maison, et j’ai vu beaucoup de chats. Mais ce n’était pas comme chez ma mère. Ils étaient tous sur des meubles, contre les murs, les yeux grands ouverts…

J’ai d’abord cru qu’ils étaient empaillés, tellement ils étaient immobiles.

À lire aussi : Je suis famille d’accueil pour chats, j’héberge les matous perdus ou abandonnés !

On aurait dit un antiquaire pour félins digne d’un

Chair de Poule, poussiéreux, en désordre, où le temps s’est arrêté, où l’on attend qu’un mauvais sort surgisse de derrière un vieux miroir.

La femme est allée chercher la chatte et me l’a apportée dans une toute petite cage à lapin, puis elle m’a simplement dit « voilà, c’est 50€ ».

J’ai dit que je voulais la prendre dans mes bras pour voir si le contact passait entre elle et moi. La vendeuse a accepté avec une moue d’appréhension.

Et quand j’ai posé la demoiselle sur mon épaule, en lui parlant doucement, elle y a enfoncé toutes ses griffes, m’a regardé, senti le visage et s’est accrochée encore plus à moi.

On aurait dit qu’elle n’avait jamais reçu d’attention, et en un instant j’ai eu le cœur en miettes. Elle s’appelait Fantine, et c’est comme si c’était son nom qui lui avait promis le malheur.

C’était fini, je ne pouvais pas la laisser dans cette maison, je devais la sortir de là.

Les premiers mois de notre vie commune étaient compliqués. Elle avait peur de moi, peur de bouger, peur de tout.

Puis elle a commencé à accepter de jouer avec l’autre chat (qui s’appelait Lechat), et à m’approcher.

Au bout de six mois, je suis parvenue à la prendre dans mes bras quelques minutes. En un an, elle était devenue une chatte sociable, joueuse, câline.

Un jour, il n’y eut plus que nous deux. Et pendant huit ans, Fantine est devenue l’amour de ma vie.

Mon chat, et mon meilleur ami

J’habitais loin de ma famille, j’avais des hauts et des bas, et Fantine était toujours là. Je n’ai jamais eu à hausser le ton. Parfois, je voyais son petit caractère se faire.

Elle jouait avec l’eau de sa gamelle, et quand elle se rendait compte que je la voyais, elle se léchait la patte, comme pour feinter.

Elle allait chercher ses doudous, et me les rapportait, pour que je les lui renvoie, comme un chien.

Elle me suivait partout, jusque dans le lit où il fallait absolument qu’elle se love contre moi, son museau contre ma tête, sous peine de m’empêcher de dormir jusqu’à ce que je cède.

Quand je me réveillais, elle s’étirait, toujours contre moi, et réclamait des câlins avant de sortir de la couette.

Dans les moments les plus durs, elle était toujours plus proche de moi.

Il y a quatre ans, j’ai avorté. Je me suis renfermée parce que je le vivais assez mal, et le fait que Fantine soit là m’a beaucoup aidée, tout simplement parce qu’elle était mon bébé, celui que j’avais choisi et qui me donnait tant d’amour.

Elle était là pendant tant d’épreuves alors que, vu de l’extérieur, j’étais seule.

Quand j’ai emménagé avec mon copain il y a deux ans, elle l’a apprivoisé. Il est tombé sous son charme. Quand les gens prenaient des nouvelles, c’était « comment va la petite famille, comment va Fantine ? ».

Elle avait charmé tout le monde.

Le décès de mon chat, de la maladie au dernier jour

Et puis, il y a deux mois, elle s’est mise à boiter.

C’était juste une petite foulure. Sauf que quand un doigt est abîmé, la griffe reste sortie de la patte, et Fantine a eu une infection.

J’ai commencé à m’inquiéter, ça avait du mal à guérir.

J’ai demandé au vétérinaire si ça ne cachait pas quelque chose de plus grave, je me sentais mal, j’avais une mauvaise impression. D’habitude, Fantine se remet vite des petits bobos.

Puis c’est parti tout seul, et elle semblait aller bien. Sauf qu’à l’intérieur, quelque chose se passait.

Du jour au lendemain, Fantine a arrêté de manger, de boire, de jouer. Elle respirait fort. Et je me sentais de plus en plus mal.

On est retournés chez le vétérinaire. Il l’aimait beaucoup, et il avait l’air très inquiet. Il lui a fait une radio et une analyse de sang. Il m’a montré sur son écran en me disant : « Il y a plein de liquide, j’ai dû tout retirer. Mais ce qui m’inquiète, c’est ça… ».

Deux petites boules blanches dans sa cage thoracique.

Je l’ai dit avant lui. J’avais peur qu’il le dise lui, je préférais qu’il me dise que ce n’était pas ça. Mais j’avais raison, elle avait des tumeurs.

Sans que je ne le sache, c’était ce mot qui me bloquait le ventre depuis quelques semaines. Ce quelque chose de plus grave.

Les anticorps de Fantine ne pouvaient pas guérir sa griffe et se battre contre le cancer à la fois ; c’est pour ça que ça s’est aggravé d’un coup.

Elle devait l’avoir depuis quelques années déjà, ce cancer. J’ai appelé mon copain pour qu’il vienne nous chercher et qu’il écoute le vétérinaire, parce que je n’entendais plus rien.

Quand une personne a un cancer, même à un stade avancé, on propose tout ce qu’on peut pour la sauver, parce que tout est possible. Pour un chat, c’est différent.

Déjà, même avec une assurance, la chimiothérapie revient à un prix inimaginable. En plus, elle a très peu de chances de fonctionner, peu importe le stade de la maladie.

On a essayé un traitement à la cortisone, parce que le vétérinaire pensait que ça pourrait stabiliser Fantine et qu’elle pourrait vivre tout à fait normalement pendant un bon bout de temps encore — sans douleur, comme si elle n’avait rien, juste le liquide à retirer de temps en temps.

On saurait très vite si ça marche. Et ça a eu l’air d’avoir de l’effet immédiatement.

Le jour où il faut dire adieu à mon chat

J’ai dû m’absenter deux jours. Au moment de mon départ, Fantine était en plein forme. Elle respirait un peu fort, mais ce n’était pas alarmant.

Je lui ai fait plein de câlins, je lui ai dit « à demain », sans savoir que je ne la reverrai jamais.

Le vendredi 13 juillet, j’étais dans les bouchons, sur la route du retour. Il faisait une chaleur à crever dans la voiture. Le trajet était censé durer 3 heures et ça faisait déjà 5 heures que je roulais en seconde.

Mon copain m’a appelée, en panique. Ça n’allait pas, Fantine n’arrivait pas à se lever.

Je lui ai dit d’appeler le vétérinaire, d’y aller en urgence, et que s’il disait que c’était la fin, qil ne fallait pas faire durer, pour elle. Il s’est fait emmener par un ami, il l’a prise sur ses genoux dans la voiture. Et il m’a appelée.

Pour la première fois, mon copain n’arrivait plus à parler. J’ai compris tout de suite. J’étais sur une aire d’autoroute, à une centaine de kilomètres.

Il m’explique qu’elle a planté ses griffes dans son bras en le regardant, comme elle l’a fait quand je l’ai vue pour la première fois. Et elle a rendu son dernier souffle.

J’ai pris sur moi, pour lui dire les bons mots, pour être forte pour nous deux, parce que lui ne pouvait pas.

J’ai repris la route, et quand je suis arrivée, la maison semblait vide. Comme s’il n’y avait même plus les meubles. J’ai tellement voulu être forte pour mon copain que je n’ai pas pleuré une seule fois avant de récupérer les cendres.

Depuis, je suis sortie de mon apathie, en commençant par m’effondrer avec une petite boîte dans les mains, une petite boite avec inscrit « Fantine » dessus.

Ce qui est beau, c’est que ma famille, mes amis, ont pleuré sa perte aussi. Parce qu’elle était belle, gentille, douce, et surtout parce que « c’était une chatte vraiment à part » avec tout l’amour qu’elle donnait.

Ce qui est beau, c’est que bien que je ne me sois jamais sentie aussi vide qu’en la perdant, je n’ai jamais été aussi entourée.

Mon chat, une présence irremplaçable

Beaucoup de gens pensent qu’un chat n’est qu’une présence matérielle, une boule de poils avec laquelle on joue de temps en temps, qui fait sa vie et remplit un espace comme la télévision en fond sonore remplit un silence gênant.

Beaucoup de gens pensent que perdre un animal n’est pas si grave, qu’au bout de trois jours de deuil, on se remet, qu’on en aura d’autres.

Mais si tous ces gens leur donnaient tout l’amour qu’ils ont, tout cet amour serait rendu au moins au centuple, et leur remplirait le cœur.

Moi, mon cœur était rempli d’amour grâce à Fantine, et même si j’ai toujours dit qu’elle était ma petite princesse, au fond, elle était une reine.

Deux ans après la perte de Fantine et la publication de ce témoignage, Cassandre en a écrit un deuxième pour te donner de ses nouvelles !

Tu peux donc dès à présent aller lire l’article Comment j’ai renoué avec un animal après la mort de mon chat.

À lire aussi : Mon chat est mort, j’ai pleuré, et c’est normal

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Les Commentaires

33
Avatar de Sarahopale
9 août 2020 à 11h08
Sarahopale
Wow cet article m'a chamboulé, je comprend totalement l'auteure, j'ai moi aussi une relation particulière avec mon chat que je vois comme vraiment mon bébé, mon ame sœur, j'ai rarement autant aimé un être vivant, et je ne sais pas comment réagir quand elle ne sera plus là. En tout cas courage ( même si cet article date d' il y a deux ans )
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