Il fût un temps où il était impossible de connaître la nature du sol de ma chambre.
La plupart du temps, celui-ci était recouvert de vêtements, papiers et autres cartons de pizza, agencés de manière à ce qu’un frêle chemin permette l’accès au lit, et basta.
Mais ça, c’était avant.
Comment je suis devenue ordonnée
Je n’aurais jamais cru possible de devenir une adulte qui tient son appartement en ordre quand, étudiante, je découvrais chaque semaine de nouvelles espèces de moisi inédites dans mon évier rempli de vaisselle pas faite.
Mais j’ai eu la chance de vivre en couple avec quelqu’un de très, très ordonné qui m’a formée aux bases du respect de mon propre espace vital.
Petit à petit, parce que c’est quand même sympa de pouvoir marcher par terre et retrouver ce qu’on cherche de temps en temps, j’ai appris à ranger avec régularité sans que cela ne froisse trop mon âme de branlito.
Bien sûr, il m’arrive encore de me complaire à jeter mes fringues par terre pour me mettre directement au lit sans me doucher ni me brosser les dents.
Mais je ne fais en sorte de ne plus me laisser débordée par le foutoir en appliquant quelques-unes des méthodes qui vont suivre.
Si j’ai réussi à acquérir ses habitudes et à les tenir dans le temps, c’est qu’aucun bordélique n’est un cas désespéré.
Pour bien ranger, procède par étape
Au delà d’apprendre à plier ses chaussettes et récurer sa douche, devenir ordonnée consiste surtout à développer des habitudes, pour que tes bonnes résolutions survivent, bien après ton rangement annuel extrême.
Une fois que ton lieu de vie a atteint le stade irréversible de la Foire du Trône post-apocalypse, la première phase peut être de découper ton rangement par étapes et te fixant des objectifs.
Tu peux diviser mentalement l’espace de ta chambre (ton bureau, ton lit, ton placard…), ce qui sera moins flippant que de viser la perfection sans savoir par où commencer.
Je te donnerai dans un instant quelques tips pour organiser tes sessions de purge générale mais il te faut retenir que celles-ci doivent être régulières, sinon le bordelou pourrait revenir et s’accumuler en moins de temps qu’il n’en faut pour cacher des paquets de gâteaux vides sous ton lit.
Réserve donc ton samedi matin ou le moment hebdomadaire ou mensuel de ton choix pour mettre les mains dans le cambouis une bonne fois pour toute.
Pour bien ranger, prend un nouveau départ
Actuellement, ton lieu de vie est une allégorie de la fin du monde, saupoudrée de culottes sales.
Il va te falloir prendre un nouveau départ en appliquant la politique de la terre brûlée : tout ce qui ne te sert à rien doit disparaitre.
Arme-toi d’un grand sac poubelle et jette sans merci ce qui n’a rien à faire chez toi. Ensuite, tu pourras remettre tout ce qui reste à sa place pour que ton habitat reprenne forme humaine.
Tu n’as pas besoin de 5 boîtes à chaussures remplies d’ampoules, de câbles USB et de piles usagées (ou neuves ? Ah non, usagées. Oh je sais plus.)
Trouve une place logique aux choses dont tu as besoin, ce qui t’évitera par exemple d’acheter des choses que tu possèdes déjà, mais qui sont pour le moment ensevelies sous les décombres de ton laisser-aller, ce qui crée un effet boule de neige propice au chaos total.
Pour bien ranger, demande de l’aide
Je viens d’une famille où les gens gardent tout «
au cas où », ce qui est le meilleur moyen d’accumuler une masse inutile d’objets.
Si ton attachement sentimental aux choses, ou ton incapacité à dépasser le « Ça pourra servir un jour » te freinent, n’hésite pas à demander l’aide d’une tierce personne pour faire un tri logique.
Des experts en organisation appellent cela « une doublure », c’est-à-dire une personne qui va te poser les bonnes questions pour pouvoir prendre tes décisions (comme celle de jeter ou non cette demi-serviette en papier souvenir par exemple).
L’auteur de Master The Business of Organizing Anne Blumer explique au magazine Medium que le rôle de cet ami est avant tout de te maintenir concentrer sur ta tâche :
« Si la personne qui doit ranger commence à être distraite, à s’esquiver quand le téléphone sonne, la doublure est là pour dire : « C’est bon, il laissera un message ».
Les doublures ne sont pas là pour juger, et ne participent pas au rangement en soi à moins qu’il leur soit demandé. »
Pour t’aider à te séparer de ce qui ne te sers plus, demande-toi quand tu as utilisé tel machin pour la dernière fois, plutôt que de spéculer sur l’alignement de planète improbable qui t’amènera peut-être à t’en servir un jour.
Pour bien ranger, active ton radar à bordel
Ta chambre (ou ton appart entier) ne sont pas devenus un véritable dépotoir du jour au lendemain.
Si tu es parvenu à un tel niveau de foutoir, c’est que tu as dû ignorer quelques signaux en chemin.
Pour ne plus te laisser dépasser, entraine ton radar à bordel à repérer les éléments qui trainent et qui, accumulés les uns aux autres, finiront bientôt par créer un boxon général.
Là encore, il s’agit de créer de la régularité, en mettant en place des automatismes.
Un livre qui traine ? Je le pose tout de suite sur l’étagère. Une fringue en boule dans un coin ? Je n’attends pas Noël pour la mettre dans le linge sale.
Le but est de te créer des alarmes mentales qui te permettent de ranger un peu chaque jour pour éviter les situations incontrôlables.
Pour bien ranger, récompense-toi
Si la répétition de ces petites routines va te permettre d’acquérir des habitudes, te récompenser peut accélérer le processus.
En combinant une activité relou avec une activité plaisante, tu pourra dépasser cette flemme intersidérale qui t’habite et peut-être même considérer tes plages de rangements comme de bons moments.
Lancer un podcast madmoiZelle, mettre le replay de ton émission préférée en fond sonore ou encore prendre le temps de te faire cette tisane que tu adores peuvent être de bons moyens de hacker ton cerveau.
Se mettre au rangement peut-être bien plus difficile qu’il n’y parait parce que cela touche bien souvent à l’image que tu as de toi.
À l’origine de ce qui a l’air d’une bonne flemme, il y a souvent ses paroles négatives qui tournent en boucle dans la tête et nous font croire que l’on est pas capable…
Alors sache que je crois en toi, et que tu peux le faire, chaussette sale après chaussette sale.
Et toi, tu as des astuces pour ne pas mourir étouffée sous ton foutoir ?
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Et désolée de faire la relou, mais j'ai compté 14 coquilles ou erreurs dans l'article... Vraiment dommage que je n'habite plus à Paris parce que je vous aurais convaincus de me prendre comme relectrice ! (en vrai si y a moyen de faire ça à distance, dites-moi, c'est un peu mon boulot)