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Vie quotidienne

Pauline, 28 ans, barbue, explique que ses poils n’entravent plus sa féminité

Dans le Corps à cœur, Cœur à corps de cette semaine, Pauline prouve qu’assumer sa pilosité en étant une femme, c’est reconnaître qu’elle ne remet pas en cause sa féminité.

Salut toi ! Cha va bien ?

Dans le Corps à coeur Coeur à corps

de cette semaine, Pauline, qui est touchée par le syndrome des ovaires polykystiques, te partage sa vision de son rapport à la pilosité féminine.

Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.

Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.

Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?

Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.

Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.

J’ai une barbe, je suis une femme et j’ai appris à l’accepter

Je m’appelle Pauline, j’ai 28 ans et une barbe !

En fait j’ai un syndrome des ovaires polykystiques. Ça fait pas mal promis, et c’est pas contagieux !

C’est une maladie hormonales et les impacts dans ma vie ont évolué au fil des années.

À la puberté, j’ai pris de plus en plus de poids, j’ai morflé avec mon acné et surtout j’ai une pilosité qui s’est fortement développée.

Et à la fin de la puberté… bah, ça a continué.

Je m’en suis d’abord voulu et puis j’ai appris l’existence de cette maladie et là je me suis dit que même si c’était injuste, il allait bien falloir apprendre à faire avec.

Ça n’a pas été simple. Mon surpoids, je n’ai connu que ça et j’ai toujours fait avec, mes poils par contre…

Comme beaucoup de nanas j’ai trouvé ça chiant de m’épiler les jambes et les dessous de bras, mais en plus, je voulais me débarrasser de mes poils sur les fesses, le bas du dos, le ventre et enfin le bas du visage…

Pas juste la lèvre supérieure, non. Le menton, les joues, le cou… une barbe quoi.

Au début j’ai essayé de les faire disparaître par tous les moyens : pince, cire, laser. Sauf que ça me faisait hyper mal, qu’il fallait recommencer toute les 2 à 3 semaines, et pour en plus un résultat pas dingue du tout parce qu’il faut bien attendre que ça repousse pour arracher de nouveau.

J’en ai passé, des journées cachée dans une écharpe… et puis j’en ai eu marre, j’ai arrêté de me faire mal pour mes poils, et j’ai laissé tomber.

J’ai cru que j’assumais alors qu’en fait j’en faisais totalement abstraction, c’était plus facile de les ignorer.

C’est impressionnant la capacité du cerveau à se focaliser sur quelques chose puis à complètement l’ignorer !

Sauf que quand on me les faisait remarquer, ça me blessait terriblement. Je remettais toute ma féminité en question (d’autant que les symptômes de ce syndrome c’est quand même de « masculiniser » le corps, sous les effets des hormones).

La personne qui m’a beaucoup aidée, c’est mon conjoint. Il n’a pas hésité à me dire que contrairement à tout le reste de mon corps, mes poils de barbe lui, ça le dérangeait.

Et que visiblement, vu mes réactions… moi aussi. Il fallait que j’arrête de me raconter autre chose.

Alors on en a discuté ensemble et j’ai trouvé une solution moins douloureuse (rasoir et lumière pulsée à la maison).

Le résultat n’est pas parfait tous les jours mais il me convient et il lui convient aussi parce que je prends soin de moi à ma manière (et dans le fond c’est quand même le principal).

Aujourd’hui je sais que mes poils, je les assume vraiment, quand ça me gêne je fais le nécessaire, mais je le fais pour moi et le reste du temps je sais que toute ma féminité ne se joue pas là.

complexe-barbe-pauline

Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?

J’ai également demandé à Pauline de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son visage illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?

Quelle surprise !

Pour être tout à fait honnête, je ne m’attendais plus trop à recevoir un retour de ta part.

Quand j’ai consulté mes mails hier soir à mon retour de vacances, ce projet était très loin dans ma tête. J’ai d’un coup ressenti un mélange de peur et d’excitation.

Poser des mots il y a quelques mois m’avait déjà permis de faire un point sur le regard que je me porte, et c’est un exercice vraiment difficile.

J’étais partagée entre l’idée que mon complexe est plutôt superficiel et n’intéresse personne et le fait que j’aurais envie d’entendre plus de femmes en parler.

Ça m’a permis de comprendre ce qui avait réellement changé dans ma tête pour me permettre de mieux m’accepter.

En fait c’est de faire la distinction entre mon niveau de gêne lié au regard des autres et celui lié à mon propre regard qui m’a aidée à doser ma façon de gérer ce problème.

À m’en occuper à chaque fois que ça me gêne moi, et pas quand quelqu’un d’autre pourrait me le faire remarquer.

Quant à l’évolution de ce complexe… eh bien ce n’est pas linéaire, ça dépend des jours.

Concernant l’illustration en elle-même, ça m’a fait un petit choc de la voir.

C’est aussi pour cela que je te réponds seulement cet aprem, j’ai eu besoin de la regarder plusieurs fois, assez longuement, plus longuement que je n’ai jamais regardé aucune photo de moi !

C’est ultra ressemblant, et l’enchaînement de mes pensées pendant les 30 premières secondes ou je l’ai regardée, c’était à peu près ça :

« C’est hyper bien fait, j’adore, c’est carrément ressemblant, c’est CARRÉMENT RESSEMBLANT, les gens vont me voir en train de me raser, mais qu’est-ce que j’ai fait, je suis moche, la honte, en même temps c’est joli, les traits sont fins, elle a l’air féminine, est-ce que c’est vraiment moi ? »

J’ai refermé l’illustration, puis je l’ai réouverte à peu près 25 fois entre hier et aujourd’hui.

J’ai pas mal réfléchi, et en fait ce n’est pas tellement mon corps que je vois différemment grâce à ça, mais le geste, ce geste de se raser.

Comme je te disais en envoyant les photos, c’est vraiment pas un geste féminin pour moi, mais en fait dans la façon dont tu l’as représenté, il y a quelque chose de presque élégant.

J’aurais probablement fait à peu près la même tête en mettant du mascara, j’aimerais que ça devienne aussi banal !

Tu as rendu ce geste esthétique, je trouve, et pour ça : un grand merci !

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À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily

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Les Commentaires

10
Avatar de cerizz'
8 septembre 2018 à 14h09
cerizz'
Merci pour ce témoignage, ça fait du bien à lire, on se sent moins seule, meme si perso c'est cire et pince à epiler ^^
Le dessin est en effet tres beau. La photo à l'origine devait l'être aussi sans aucun doute.

sinon je voudrais parler de l'androcur, médicament de l'enfer ou presque.
Jusqu'à maintenant je trouvais déjà ce médicament très problématique,
Contenu spoiler caché.
parce que augmentant les risques de beaucoup de maladies mais là y a une etude qui vient juste de tomber qui montre que l'androcure provoque des tumeurs au cerveaux. J'ai pas l'étude sous la main la, mais elle ne doit pas etre difficile à trouver puisque tout les journaux en parle comme du nouveau scandale sanitaire!

Bref, je voulais juste vous dire que vous êtes toutes (et tous) belles telles que vous êtes, meme si c'est parfois difficile à croire, et surtout prenez soin de vous et de votre santé.

Coeur et paillettes sur vous
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