Depuis les remous provoqués la semaine dernière par le départ de ses deux dirigeants, Sébastien Boueilh et Caroline Rey-Salmon, la CIIVISE avait vu son avenir devenir plus qu’incertain, malgré la présentation de sa nouvelle feuille de route.
Invitée dimanche 11 février sur Radio J, Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a tenu à rassurer les personnes mobilisées pour que l’instance perdure, à commencer par les survivant·es de violences sexuelles pendant l’enfance, en déclarant que la CIIVISE « va continuer ».
« Il n’y a pas d’arrêt de la CIIVISE (…) Oui, ça va continuer », a déclaré Aurore Bergé au micro de radio J. Et ce, même si la Commission ne fait pas formellement partie de son périmètre, mais de ceux de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités et de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles.
La ministre a par ailleurs salué « le rôle déterminant », le « travail remarquable » et « l’engagement sincère » d’Édouard Durand, juge des enfants et président de la CIIVISE jusqu’à fin 2023.
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Avalanche de controverses à la CIIVISE 2
L’éviction du juge Durand avait suscité, en décembre dernier, colère et incompréhension de la part du milieu associatif et des membres de la CIIVISE. Douze d’entre eux avaient remis leur démission en signe de protestation, et avaient fait part de leur inquiétude quant au risque de « changement de doctrine » de l’instance.
Présentée la semaine dernière, la nouvelle feuille de route de la « CIIVISE 2 », alors présidée par le duo Boueilh et Rey-Salmon, laissait aussi entrevoir une ouverture de son champ de compétences à d’autres terrains (la cyberpédocriminalité, les violences sexuelles faites aux personnes handicapées, la prostitution des mineurs) que celui de l’inceste.
Au lendemain de cette présentation, mardi 6 février, une plainte pour agression sexuelle a été déposée à l’encontre de Caroline Rey-Salmon par une jeune femme, qu’elle avait reçu en qualité d’experte légiste en 2020 dans le cadre d’une enquête judiciaire pour inceste. Elle a annoncé sa « mise en retrait totale » de la Commission mercredi 7 février.
Se disant être « la cible de calomnies, d’attaques personnelles » et la commission faire « l’objet de controverses qui ne permettent pas la sérénité nécessaire à la réalisation de ses missions », Sébastien Boueilh avait pour sa part annoncé qu’il démissionnait de ses fonctions jeudi 8 février.
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