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J’ai vécu sans Facebook pendant 5 ans et j’ai survécu !

Kalindi a vécu cinq ans sans Facebook. Et ça s’est très bien passé ! Elle vous explique ce qui a motivé son besoin de se déconnecter. 

Article initialement publié le 7 août 2018 — 

Des yeux écarquillés, un air ébaubi, une bouche en cul de poule et la molle articulation d’un :

« T’as pas Facebook ? Comment tu fais pour vivre sans ? Mais ça va quand même ? »

Toujours la même ritournelle. Toujours les mêmes interrogations. Depuis des années. 5 ans précisément. 5 ans que j’ai déconnecté et que je me suis débarrassée de mon alter-ego virtuel.

Je l’ai écrabouillé, décapité, éviscéré. Et par la même occasion, j’ai tordu le cou à mes années adolescentes. Préférant conserver d’elles un souvenir plutôt que des milliers d’images et leur partage inapproprié.

5 ans qu’en soirée, on accueille cette annonce avec une surprise teintée d’inquiétude.

« Mais ça va quand même, tu t’en sors sans ? »

« Je trouve ça chelou que tu n’aies pas Facebook. »

Une question symptomatique de notre génération qui mesure souvent le bien-être d’un individu à son existence et à sa popularité sur les réseaux sociaux. Le fameux : « J’ai des likes donc j’existe ».

Amputée de mon moi virtuel, j’ai parfois l’impression d’être considérée comme un animal curieux.

« Tu n’as même pas de page Facebook ! »

Mais la vérité, c’est que cette décision m’a été salutaire.

Retour à mes amours premières

Je me suis réconciliée avec Ellis, Duras, Zola et même J.K. Rowling.

J’ai revu tout Almodovar, adoré tous les Dolan et découvert Rob Zombie. J’ai recouvré ma santé personnelle en apprenant à m’aimer sans filtre et sans retouche. ET ÇA FAIT DU BIEN !

Alors je fais la maligne mais avant de prendre cette décision, j’étais une vraie addict. J’attendais, les ongles plantés dans les revêtements immondes des sièges du métro, de récupérer du réseau pour savoir qui avait liké mes photos.

Et puis sont arrivées les petites heures du matin où je me connectais sur Facebook avant même de boire un thé.

Sont également arrivées les heures solitaires de la nuit à regarder inlassablement des milliards de photos. L’œil braqué sur l’existence des autres, en oubliant la mienne.

Et avec ces réflexes sont venus les complexes.

À lire aussi : Ode à ces femmes inspirantes qui se montrent telles qu’elles sont sur Instagram

Facebook : le ras le bol

Alors un jour, j’en ai eu marre. Pas des autres, mais de mon rapport avec moi-même.

Marre d’exposer ma vie à des gens que je n’ai croisés qu’une fois en soirée.

Marre qu’ils sachent ce que j’ai fait de ma nuit de vendredi soir, que mon mec a un nom imprononçable et que je me suis endormie sans vergogne en cours de SVT.

Marre que de me dire qu’Internet se souviendra de toutes mes frasques.

Marre d’être virtuellement entourée d’inconnus, et ce partout. Dans le bus, dans ma chambre, en cours.

Marre d’avoir l’impression qu’on était nombreux même quand j’étais toute seule.

Marre de brasser de l’air.

Marre de la vie des autres. Et surtout marre de l’avis des autres.

Alors j’ai arrêté, tout simplement.

Supprimer son compte Facebook : une décision pas toujours évidente

Le sevrage est difficile bien sûr, surtout quand on a la curiosité vivace. Et comme Facebook a aussi plein de bons cotés, certains d’entre eux me manquent sérieusement.

Sans lui, j’ai maintenant plus de difficulté à communiquer avec ma famille et mes amis qui habitent l’autre bout du monde. Loin, là-bas. Je peine donc parfois à me rappeler qu’un peu de moi est ailleurs.

Les soirées, on m’y invite par mail ou par texto. Bien sûr, les gens zappent parfois. Alors je rate des événements lors desquels j’aurais croisé une ribambelle de têtes adorées.

Mais tant pis, des soirées il y en aura d’autres. Une centaine, un millier, un million. Qui accueilleront toujours les mêmes visages chéris et même de nouvelles personnes. Et donneront lieu à moult amitiés inattendues. Dans la réalité.

Aussi, l’information est moins facile à débusquer. Facebook s’occupait de tout relayer pour moi. De nourrir ma culture sans que j’ai le moindre effort à fournir.

Mais Internet est à ce point merveilleux qu’il est également possible de traquer l’info sans dégainer l’arme « réseau social ». Alors maintenant je cherche toute seule, comme une grande. Ou alors je passe à coté de news importantes. Et tant pis.

Finalement, je m’y remets

À lire aussi : J’ai masqué ma date d’anniversaire sur Facebook, et je ne regrette rien

Aujourd’hui, pour communiquer simplement avec mes adorables nouvelles collègues de madmoiZelle, je me suis créé un nouveau compte. Preuve qu’il y a que les cons qui ne changent pas d’avis.

Car si mes 5 années d’inactivité sur Facebook m’ont comblée, j’ai compris qu’on pouvait faire un usage différent de cet outil. Rien ne m’engage à y exposer ma vie et à suivre celle des autres. Je peux simplement m’en servir pour me faciliter la vie au travail.

Mais ce qui est sûr, c’est que ma vie de vampire du net est derrière moi. Sucer goulûment la moindre information : fini. Envier la lumière dans laquelle baigne les autres : fini. Rechercher la vie 2.0 éternelle : fini.

Le cercueil rempli d’écrans, je n’y vivrai plus. Je ne ferai plus qu’y pointer le bout de mon long nez, pour voir si vous m’avez laissé des messages ou si vous avez des questions sur mes articles.

Et puis c’est tout. Et c’est déjà très bien.


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Les Commentaires

31
Avatar de skippy01
15 octobre 2018 à 14h10
skippy01
Les reseaux sociaux, c'est comme internet, c'est un formidable outil mais ça dépend comment on s'en sert.
Ça dépend surtout comment les autres s'en servent, et aussi ce que ses propriétaires en font. Le meilleur concept du monde peut devenir une sombre merde si tout le monde y fout le dawa et que ses concepteurs en font un truc pas très éthique, ce qui peut rendre difficile de soi-même en faire un bon usage.
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