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Mémoire universitaire : méthode, conseils et astuces

Peut-être qu’un jour, si tu te perds dans ses méandres obscurs, le chemin sinueux et semé d’embûches de l’Université te mènera vers une épreuve qui testera ta force, ton courage, ta détermination et ta tolérance à la caféine : le mémoire. Pauline C. est passée par là, et t’explique comment ça se passe.

Sache que je ne sous-estime pas tes qualités d’étudiante. Je sais que tu as déjà connu quelques obstacles, tu as dégainé les armes, récolté des cicatrices : ta copine du lycée a choisi la réorientation en première année :

« – Non ! Continue sans moi, je ne fais que te retarder !

– Mais Gertrude, tu…

– Non ! Tu dois le faire, ne te soucie pas de moi !

– Gertrude, je…

– Fuyez, pauvres fous ! »

En deuxième année tu as survécu au combo soirée étudiante + partiel à 8 heures :

« Écoute, Jules-Antoine, je sais pas trop, tu sais je devrais pas, demain j’ai exam, j’ai encore rien révisé… Et puis f***, YOLO ! Tavernier ! A boire, j’ai grand soif ! »

En troisième année tu as accompli avec bravoure la mission qui t’était confiée, à savoir démarcher les entreprises pour obtenir un stage.

Laisse-moi te dire que tout ça, c’est du pipi de chat à côté de ce qui t’attend. Mais comme je suis bien bonne, j’ai décidé de partager ma double expérience, celle d’un mémoire inachevé et celle d’un mémoire abouti avec toi.

Histoire de rendre tout ça un peu moins flou si tu es curieuse, ou de te montrer où tu t’apprêtes à poser les petons si tu envisages, toi aussi, de te catapulter dans l’aventure.

Concrètement, un mémoire, c’est quoi ?

Le mémoire, c’est le boss de fin de niveau qui clôt, la plupart du temps, tes deux années de Master (bac +4, bac +5). Tout le reste, c’est un entraînement que tu as suivi pour forger ton caractère et charpenter tes ambitions.

Le boss final est la thèse mais, entre nous, il faut avouer que beaucoup de gens se lassent avant d’atteindre ce palier et décident de se lancer IRL (In Remunerated Life).

Le mémoire, c’est un tas de 40 à 80 pages environ que tu auras méticuleusement couvertes de petits caractères à l’encre noire.

Il répond à une problématique à travers un raisonnement logique, argumenté, basé sur une réflexion posée, censée valider, ou non, les hypothèses que tu auras formulées.

Il se présente sous la forme classique introduction-développement-conclusion et peut s’appuyer sur un travail de terrain : entretiens, observations, observations participantes… ou rester théorique et s’appliquer à faire le point sur un débat scientifique en rapportant, comparant et dépassant les thèses de plusieurs auteurs ou en les appliquant à un cas particulier.

Un mémoire est censé produire une étude originale, quelque chose de nouveau ou un angle inédit.

Ce travail se fait sous la direction d’un professeur en particulier, que l’étudiant aura sollicité en fonction du sujet de son mémoire et des thèmes de prédilection du professeur.

Il doit généralement être rendu en fin d’année scolaire et résulte d’un travail autonome de quelques mois qui se fait en parallèle des autres cours.

Première étape : trouver un sujet de mémoire, s’y tenir

Autonome, ça veut dire que la plupart du temps, tu seras seule dans ta merde. Évidemment ton tuteur est là pour t’en dépatouiller de temps en temps, t’aiguiller s’il le faut, mais je doute qu’il soit d’accord pour que tu mettes son numéro en favori sur ton 3310.

D’où la nécessité première, sachant que tu vas passer beaucoup de temps en tête-à-tête avec ton mémoire, d’aborder un sujet qui te plaît vraiment.

Dans la mesure du possible, choisis un thème sur lequel cela ne te dérangera pas de lire des tonnes d’articles, d’ouvrages ou d’essais et qu’il est possible de mettre en lien, d’une façon ou d’une autre, avec ton domaine d’études.

Une fois que tu as chopé le sujet, tiens-y toi : il est bon d’envisager plusieurs possibilités de mémoire mais il faut aussi prendre une décision et le plus tôt est le mieux.

Ma vie, mon œuvre. Mon domaine de recherche : Science-Politique. Mon thème : Harry Potter. Lien : Voldemort, il ressemble quand même grave à Hitler, un peu, quand même.

Et les Mangemorts, ils traitent les Sang-de-Bourbe et les Moldus comme les nazis traitaient les juifs, un peu, quand même.

Deuxième étape : approfondir le lien entre le sujet de mémoire et le domaine de recherche

Pour ça, il faut se renseigner un peu, à la fois en faisant appel à tes connaissances et en faisant des recherches sur la littérature déjà produite à ce sujet.

Quelles sont les thèses, les problématiques ? Quels sont les protocoles de recherche ? Y-a-t-il des éléments qui t’interpellent, qui te donnent l’impression d’être abordés trop superficiellement ?

Aimerais-tu approfondir certaines réflexions ? Les approcher d’un point de vue nouveau ? Les actualiser ?

Si tu as répondu oui aux quatre dernières questions, tu tiens le bon bout. Note les remarques et les interrogations qui te viennent à l’esprit.

Mets-les en ordre et dégage des pistes de recherche, envisage une façon concrète de les suivre : faut-il un travail de terrain ? Si oui, où ? Est-ce que ce travail est faisable en quelques mois ?

Exemple de mon cas : petit rappel des cours de 3ème, régime nazi = régime totalitaire. C’est quoi un régime totalitaire ? Comment marche la politique chez les sorciers ? Est-ce que Voldemort met en place un régime totalitaire ?

Protocole de recherche : stage au Ministère de la Magie, consultation des archives de la communauté sorcière, questionnaires sur Diagon Alley, entretiens avec J.K. Rowling, analyse des romans, comparaisons avec des cas historiques.

Ceci n'est pas une photo de Fab

Ceci n’est pas une photo de Fab

Troisième étape : trouver un directeur de mémoire

On ne va pas à la pêche au directeur de mémoire en gardant le premier qui mord. En général, ta fac peut te fournir des listes de tuteurs potentiels avec leurs domaines de prédilection.

Tu peux aussi solliciter un professeur en fonction des cours qu’il donne ou des ouvrages qu’il a produit. Ce que tu dois faire : lui envoyer un mail ou aller le voir dans son bureau pour lui exposer tes idées, les questions que tu te poses, la façon dont tu comptes t’y prendre pour y répondre.

Ce n’est encore qu’un projet, il est normal que tout ne soit pas clair et défini mais il te faut présenter un socle stable qui soit pertinent. Si tout se passe bien, il te dira oui et t’aiguillera sur des ouvrages qu’il faut absolument que tu lises pour comprendre le sujet.

La relation que tu entretiendras avec ton directeur de mémoire dépend beaucoup de sa façon de fonctionner et de la tienne, mais dans tous les cas, n’oublie pas qu’il n’est là « que » pour te conseiller ou te sortir de tes impasses, pas pour faire le raisonnement à ta place.

Lors de mon premier mémoire (celui que je n’ai pas fini), des entretiens hebdomadaires étaient organisés sous forme de TD avec mon tuteur et les autres étudiants qu’il dirigeait.

Nous abordions des aspects techniques tels que la rédaction, la présentation et l’avancée de nos travaux respectifs sans pour autant avoir un suivi personnel très encadré.

Dans le cadre du second mémoire, je n’ai contacté mon tuteur qu’à quatre reprises : pour lui demander de diriger mon travail (il donnait un cours intitulé « Régimes autoritaire et totalitaire), lui faire valider ma problématique, lui faire valider mon plan et pour lui rendre le mémoire fini.

Quatrième étape : lecture poussée et/ou travail de terrain

Le but ici, si ton mémoire prend une tournure théorique, est de faire état de la littérature sur le sujet et d’en lire le maximum.

Ça peut être une bonne idée de noter les bouquins au fur et à mesure dans une esquisse de bibliographie, et de surligner ou recopier les passages importants en prenant bien les références.

Il n’est pas nécessaire de lire un bouquin en entier pour le faire figurer dans la bibliographie,

la lecture d’un simple chapitre peut suffire.

Si tu te destines plutôt à une étude empirique, précise le type d’interlocuteurs qu’il te faudra avoir, pendant combien de temps. Le mieux peut être de discuter des modalités avec ton tuteur.

Attention, les démarches peuvent prendre un certain temps et les études de terrain requièrent un travail de retranscription et d’analyse a posteriori qui peut se révéler très long et nécessite une mise en relation des éléments observés empiriquement avec des concepts théoriques.

Mon premier mémoire comportait une part de terrain, avec de nombreux entretiens. Je m’y suis attelée à partir de février en utilisant à la fois mes contacts et ceux de mes professeurs pour aborder des agents-clefs dans le cadre de mon étude.

D’après mon expérience, il est indispensable d’enregistrer les conversations, préférable de prévoir du matériel de rechange et de vérifier que l’enregistrement soit bien lancé et enfin il est essentiel de retranscrire ce qui a été enregistré peu de temps après la rencontre.

En ce qui concerne le deuxième mémoire, étant donné qu’il n’existe pas beaucoup de travaux d’analyse politique sur Harry Potter et qu’ils sont peu diffusés, le plus délicat a été de trouver une méthode à appliquer dans le cadre de cette saga.

Je me suis penchée notamment sur une analyse de 1984 qui m’a donnée une idée de la marche à suivre, et j’ai lu énormément d’articles.

HPbook

Quatrième étape bis : définir une problématique et des hypothèses

Qu’on se mette d’accord : une problématique est une question, les hypothèses en sont les réponses possibles.

Une problématique n’est pas définitive, elle peut évoluer au fil des lectures ou des observations mais il est nécessaire d’en trouver une, au moins provisoire, pour donner un angle à tes recherches.

En général, la problématique se rapproche grandement de la question que tu te poses au départ (étape 2), elle est simplement plus précise et englobe les principaux éléments du sujet.

Les hypothèses sont des pistes d’analyse et le raisonnement revient à prouver qu’elles sont justes, démontrer qu’elles sont fausses ou expliquer en quoi elles sont à nuancer.

Leur nombre peut varier, mais en général elles définissent le nombre de parties du travail final. Elles non plus ne sont pas immuables, il est possible de les reformuler jusqu’au dernier moment.

La problématique de mon premier mémoire était très jolie, bien formulée, pleine d’esprit mais pour être honnête, je ne voyais pas vraiment comment y répondre.

Mes hypothèses étaient bancales, pas vraiment adaptées à ce que je voyais sur le terrain et je n’avais qu’une mince idée de la façon dont j’allais les vérifier. En fait, j’attendais un miracle du type « Mais oui bon sang, bien sûr ! » Autant dire que j’étais mal barrée.

La problématique de mon deuxième mémoire était simple, précise et surtout j’avais une idée du raisonnement qui pouvait y répondre.

Mes lectures m’ont aiguillée pour les hypothèses et la principale question que je me suis posée quant à l’angle que prendrait ma recherche (à savoir si je devais m’intéresser uniquement au régime totalitaire établi ou également à sa mise en place progressive) a été balayée par mon directeur de mémoire qui m’a conseillé de traiter les deux aspects.

Dès lors, j’avais ma problématique, « En quelles mesures le régime politique mis en place par Voldemort à partir du cinquième tome de Harry Potter se rapproche-t-il de l’idéaltype totalitaire ? ».

Et mes deux hypothèses : « Le climat qui entoure la prise du pouvoir de Voldemort est semblable à celui qui a contextualisé l’ascension des régimes totalitaires en Europe au XXème siècle » et « Le régime en place reprend toutes les caractéristiques d’un régime totalitaire ».

Cinquième étape : la rédaction du mémoire

En général, c’est cette étape qui fait le plus peur, pourtant il s’agit simplement d’un travail de mise en forme, le plus gros ayant déjà été fait en réunissant une pléthore d’informations.

Grosso modo, il te faudra façonner la matière première que tu as récoltée de façon à ce qu’elle réponde à ta problématique et l’agencer histoire que tout ça soit cohérent.

Deux questions : Qu’est-ce-que tu veux dire ? et Comment vas-tu le dire ? C’est le moment de faire un plan détaillé en y incluant les auteurs et les concepts que tu penses utiliser dans ton raisonnement.

Bien penser à noter directement les références des citations sinon ça prend un temps fou !

Afin de ne pas flirter avec le hors-sujet, il est préférable de bien garder la problématique en tête et de te demander souvent en quoi ce que tu es en train d’écrire y répond.

En général, les professeurs demandent d’apporter un soin tout particulier à l’introduction, autant dans le style que dans le contenu.

Elle est en effet primordiale : elle explique le bien-fondé du travail, sa pertinence, les choix qui ont été faits, les raisons de ces choix, elle présente les idées directrices…

Certains conseillent de la rédiger en dernier, en parallèle avec la conclusion qui, elle, est un récapitulatif bref de ce qui a été dit et valide ou non les hypothèses.

En réalité, c’est ton choix, tu la fais bien quand tu veux, dans l’ordre que tu veux, selon ta préférence.

L’étape de la rédaction s’accompagne des joyeusetés de la mise en page et de la correction. Les deux sont incontournables parce qu’on est bien d’accord, c’est mieux de manger dans une assiette bien présentée où il n’y a pas de traces de doigts (oui, j’apparente les fautes de grammaire et d’orthographe à des traces de doigts tout gras, tout sales et tout poisseux).

Pour la mise en page, les logiciels de traitements de texte sont tes amis. Ils ont tout prévu : les niveaux de textes, les tables des matières automatiques, les en-têtes et pieds de pages, les sauts de sections, les styles, les pages de garde…

Pour la correction, un œil neuf sur ton travail est le bienvenu et aura moins de mal à choper les erreurs, les répétitions, les incohérences, etc.

Je ne suis pas arrivée à ce stade pour mon premier mémoire. Trois raisons à cela : y avait du soleil, j’avais des tongs et un pistolet à eau.

Par conséquent, connaissant la facilité que j’ai à me déconcentrer, j’ai décidé de me prendre en otage pour le deuxième mémoire : j’ai fait des réserves de Dinosaurus, de gaspacho et de pizzas surgelées, je me suis barricadée chez moi, j’ai fermé mes volets pour ne pas voir le jour et j’ai pensé, respiré, mangé, rêvé MÉMOIRE pendant une semaine non-stop de 8h00 à 21h00.

C’est à ce moment-là et en lisant les statuts Facebook de mes camarades de promo que j’ai été très heureuse d’avoir choisi un sujet qui me bottait vraiment.

Épilogue

Au final, je n’ai pas rédigé mon mémoire linéairement, j’ai procédé en fonction de mon inspiration.

Il y a certaines parties de mon plan détaillé que je n’ai pas eu le temps ni la place de traiter, je me suis occupée de la mise en page au fur et à mesure, j’ai mangé n’importe quoi à n’importe quelle heure pendant 5 jours, j’ai trouvé l’accroche de mon introduction à 3 heures du matin en me réveillant brusquement et j’ai terminé mon travail 1 heure avant la deadline.

Et ça en valait la peine. D’abord parce que j’ai eu une bonne note mais ce n’est pas le plus important.

J’ai réussi à produire un travail dont je suis satisfaite et qui avait des allures de double défi : me prouver à moi-même que j’étais capable de le faire après un échec retentissant et prouver à plusieurs personnes de mon entourage qu’il est bel et bien possible de baser une analyse politique avec des fondements théoriques solides et un raisonnement cohérent sur Harry Potter.

Pourquoi en faire tout un fromage ?

Parce que je suis un brin mégalo, que j’adore parler de moi mais que je n’ai pas les moyens de me payer un psy.

Non, en vrai, parce que personnellement, j’étais terrifiée à l’idée de faire un mémoire et mes craintes, pour la plupart, venaient du fait que je n’avais aucune idée de comment ça se passait concrètement.

Du coup j’espère être un chouïa utile à celles qui envisagent de tenter l’expérience.

Pour finir, puisqu’on est tout en bas d’un article interminable sur un travail universitaire qui n’intéresse concrètement que les gens qui pourront être amenés à le faire, je peux supposer, sans trop de risque de me tromper, que ces quelques dernières lignes ne seront parcourues que par un nombre très restreints de lecteurs, parmi lesquels ma mère (que j’aime) et Mymy., parce qu’il faut bien corriger.

Du coup je ne pense pas être submergée de demandes si je propose de répondre, autant que faire se peut, aux questions que certaines d’entre vous se posent encore, aussi, n’hésitez pas !

À lire aussi : 4 conseils de médecin pour étudier chez toi sans t’abîmer la santé


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Les Commentaires

44
Avatar de marie.bruel
24 novembre 2014 à 15h11
marie.bruel
Bonjour Pauline,

Merci pour cet article.
Je suis moi aussi en train de travailler sur un mémoire lié au totalitarisme et j'aimerais utiliser des œuvres littéraires (HP, Hunger Games, 1984 etc.). Est-ce que tu pourrais m'envoyer ton mémoire ? Ca m'aiderait beaucoup !

Merci d'avance,

Marie
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