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Vie quotidienne

Ma meilleure amie… et moi — Les madmoiZelles témoignent

Parce qu’elles représentent beaucoup pour elles, des madmoiZelles nous racontent les grandes joies et quelques difficultés de leurs relations avec leurs meilleures amies !

Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Stylefruits. Conformément à notre Manifeste, on y raconte ce qu’on veut.

— Initialement publié le 30 juillet 2015.

Viens célébrer les femmes de ta vie avec le Galentine’s Day, la fête de la solidarité, de l’amour et de l’amitié entre femmes !

Parce qu’il s’agit d’une relation unique et précieuse, les madmoiZelles nous ont raconté leur relation avec leur meilleure amie.

Les meilleures amies : une complicité unique et sans tabous

Zola a trouvé sa meilleure amie très jeune, et elles ne se sont plus quittées depuis :

« « Zut, mes cheveux sont très courts… Je n’ai qu’à faire Aladdin et comme les tiens touchent le sol, c’est cool, tu peux faire Jasmine et le Tapis à la fois ! »

Nous n’avons jamais voulu nous défaire de cette phrase ridicule et sublime pour expliquer le commencement pétillant de notre amitié.

C’était notre rêve bleu, notre « Have you met Ted ? » version petite enfance… Tout le monde enviait la relation de Zola et Nahya et voulait même en être.

Surtout que nous avions vite compris qu’en général, quand les gens vous demandent les bases d’une amitié longue, ils désirent que cela relève du secret ou du miracle ! À croire qu’en quelque sorte, ils veulent que notre longue complicité s’explique par la chance, ce qui allègent leurs cœurs ou leurs consciences des échecs amicaux qu’ils ont connus…

Enorgueillies de maintenir le spectacle, nous avons longtemps joué  le jeu du « Ça ne s’explique pas, on est fusionnelles » car il n’était pas question d’assombrir le scénario !

Pourtant  la vérité, moins glamour, connaissait une nuance douloureuse : nos origines marocaine et congolaise nous avaient presque programmées à traîner ensemble car elles faisaient de nous les seules filles de couleurs de notre école maternelle, là où nous nous sommes rencontrées, là où nous étions toutes les deux mises à part par tous les autres enfants. Et la primaire n’a pas été mieux…

C’est donc d’abord le rejet et la différence qui nous ont rapprochées. Puis le rire, l’imagination, nos maisons à cinq minutes l’une de l’autre, les chansons de Justin Timberlake, les Frères Scott et la profondeur de nos discussions.

Nous sommes vues par notre entourage comme des ovnis ! Ils utilisent même cette expression hideuse, le fameux « comme cul et chemise ». À la limite, comme nous aimons la mode, nous permettons « comme col et cravate » : c’est moins vulgaire, ça fait SexyBack et c’est tellement plus Lagerfeld !

Pour nous, ce n’est pas spectaculaire parce qu’on a conscience que l’amitié nécessite un travail durable… »

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Elle, moi… sur et Justin.

Les deux filles sont assez différentes l’une de l’autre, mais aiment ces différences, elles se connaissent et se comprennent très bien :

« Je crois que nous aimons notre loyauté et notre capacité à nous comprendre au-delà de notre propre personnalité. Sachant que j’ai un caractère de feu, Nahya me donne par exemple des conseils réfléchis, adaptés à ma personnalité, et elle ne s’attarde pas à me faire faire des choses qu’elle voudrait que je fasse mais qui ne me correspondent pas.

Chez Nahya, j’aime tellement de choses ! Si je n’avais pas d’admiration pour elle, je m’en serais lassée. J’aime sa fraîcheur, sa manière de se moquer des autres et d’elle-même, son impatience, son style et la complexité de son cœur… Et puis elle est trop belle !

Quant à elle, je pense qu’elle aime mes métamorphoses ! Ça l’amuse plus que ça ne l’énerve de me voir dans des évolutions plus ou moins loufoques. Elle aime ma façon de voir la vie et le fait que je sois bavarde pour camoufler ses blancs – même si aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est relatif et que les rôles s’inversent… »

Ça a été un schéma relativement similaire pour Yûko :

« J’ai rencontré ma meilleure amie au collège, en sixième. On était dans le même cours d’art manuel au village où l’on habite toutes les deux, et dans le même collège où on s’était toutes les deux inscrite au club lecture. On commençait donc sur des bonnes bases, en ayant des passions communes.

C’est aussi à ce moment-là qu’on a eu internet à la maison et que je me suis intéressée aux mangas. Et elle s’y connaissait beaucoup ; elle m’en a conseillé plein, c’était un peu ma senpai des animés et mangas. On était les filles un peu décalées, les rejetées des groupes de filles plus « conventionnelles ».

C’est quand sa meilleure amie de primaire l’a abandonnée (parce que t’aimes les mangas t’es trop chelou comme fille, en plus t’as de l’acné t’as vu) qu’elle est venue chez moi tout les vendredi avant de commencer l’art manuel.

Elle habitait trop loin pour rentrer chez elle, et il fallait bien attendre deux heures après les cours avant que ça ne commence. C’est lors de ces vendredis après-midi qu’on est devenues vraiment très proches.

Et puis un jour (en 2009, mon année de cinquième, l’année où j’étais pas forcément bien dans ma peau), elle m’a parlé de Japan Expo, une convention trop cool et trop populaire sur les mangas. Et on s’est dit que ça serait absolument génial d’y aller.

Nous étions dans la banlieue lyonnaise, alors j’ai demandé sans trop y croire à ma mère de nous emmener. Elle a accepté sans trop poser de questions (j’aime ma maman). Depuis on va chaque année à Japan Expo, c’est notre petit (mais important) rituel à nous.

Notre amitié est la chose la plus belle et la plus solide que je connaisse. Cela peut paraitre niais et idyllique, mais ma meilleure amie est la meilleure femme que je connaisse sur cette terre. Elle a toujours eu de la patience avec moi et ma mauvaise humeur.

On ne s’est jamais disputées, pas une seule fois. On s’est toujours aimées, on pense toujours à l’autre (même si elle est très tête en l’air). On a une relation fusionnelle assez impressionnante vu de l’extérieur. On se connait comme des sœurs, et on s’entend idéalement bien. J’ai d’autres très bonnes amies, mais aucune au degré d’amitié que j’ai avec elle. »

Et ce degré d’amitié et de complicité survient quelle que soit la façon dont les filles se sont rencontrées. Pour Amélie, cela ne s’est par exemple pas fait en face à face :

«J’ai rencontré ma meilleure amie par… MSN ! Oui, je suis une vieille peau. Notre rencontre est déjà à la hauteur de ma pote : exceptionnelle ! Mon adresse MSN de l’époque était un titre de chanson (Papa M’Aime Pas de Melissa Mars pour la petite histoire).

Vu que mon amie aimait cette chanson, elle a voulu la prendre pour pseudo. Quand elle a vu que c’était déjà fait, elle s’est dit qu’elle allait ajouter cette personne puisque nous avions au moins une chose en commun !

À l’époque (il y a douze ans !), j’avais quinze ans et elle quatorze. Nous avons discuté un peu, notamment parce que je me demandais pourquoi elle m’avait ajoutée, et puis ça s’est arrêté là.

Puis un jour, en pseudo MSN elle avait des paroles qui m’ont beaucoup plu. Du coup je suis allée lui demander de qui était cette chanson (c’était Colchique de Robert, on avait des goûts chelous). Et là, on a parlé de ce qui intéresse souvent à cet âge-là : l’amouuur !

Et de fil en aiguille, on s’est raconté nos petites vies, on s’est fait un coucou à la webcam (nos styles étaient similaires, noir et rose fluo) et on s’est comme qui dirait trouvées ! Nous avions plein de points communs, et nous nous apportions beaucoup de choses.

Un mois après, à mon anniversaire, elle m’a fait l’adorable surprise de m’envoyer un colis avec trois cadeaux en rapport avec nos discussions. Cette attention m’a juste sidérée ! J’ai compris ce jour-là à quel point j’étais importante pour elle et à quel point nos discussions comptaient, malgré la distance.

Nous habitions à 2h30 l’une de l’autre et n’avions pas encore le permis : il nous a donc fallu du temps pour enfin nous voir. Ce n’est qu’après deux ans d’amitié Internet et un an de longues supplications que nos mamans ont finalement accepté que l’on se voie pour un week-end !

Nos mère ont convenu d’un lieu de rendez-vous, préférant s’assurer de la sécurité de notre rencontre et nous accompagner. Ma mère et moi sommes arrivées en premier. Soudain elle est arrivée à son tour, et je l’ai vue bondir hors de sa voiture.

Nous nous sommes sauté au cou comme si nous nous connaissions depuis toujours ! Je me rappelle avoir vu une larme émue dans les yeux de ma maman, qui doutait depuis le début de notre histoire d’amitié de par son caractère virtuel.

Nous avons passé un week end trop court, bien trop court : on avait tellement à se dire ! On avait tellement imaginé ce premier moment, qui était au-delà de tout ce que l’on avait pu imaginer! Le lendemain a été un déchirement au moment de partir. On s’est promis de se revoir dès que possible !

Cela fait dix ans, maintenant. Nous sommes toujours loin l’une de l’autre, mais jamais, jamais nous ne nous sommes oubliées ! Malgré la distance, nos travails respectifs, nos petits amis.. Nous sommes toujours là l’une pour l’autre et on se voit dès qu’on le peut.»

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Pour Alexane l’amitié s’est imposée, comme une évidence :

« Avec ma meilleure amie, nous nous connaissons depuis 9 ans maintenant. Je ne saurais pas dire comment on s’est rencontré exactement. On était dans la même classe en sixième. À cette époque j’étais très amie avec une autre fille et elle est arrivée toute timide, aussi grande que moi et sa montre d’enfant.

Un jour on s’est retrouvées à rentrer chez nous ensemble. On a parlé tout le long du chemin et on s’est trouvé des points communs qui nous ont bien fait rire. Et à partir de là, notre amitié s’est imposée.

J’aimais surtout le fait qu’on soit si proches sans avoir besoin d’en faire trop : on savait ce que l’autre pensait et il nous arrivait de faire les mêmes choses de notre temps libre sans qu’on se le soit dit avant.

Tout était spontané. Je pense qu’elle aime la même chose chez moi : elle sait que rien ne me choquera avec elle.

On ne s’est jamais dit que l’on était meilleures amies, sûrement parce qu’avant de se connaître on avait des amies très proches, mais quand on se voit c’est évident. Je peux ne pas lui parler pendant des mois et savoir qu’elle ne s’en offusquera pas, qu’elle ne médira pas ou ne s’inquiètera pas non plus.

Souvent on s’envoie un message en même temps, pour se dire la même chose. Nous pensons pareil et quand parfois la vie se complique je sais qu’elle pensera pareil que moi, que je peux tout lui dire sans honte (pourtant je devrais parfois !).

Il n’y a pas de véritable fonctionnement dans notre relation, il n’y a pas de règles. Quand l’une a besoin de parler elle le fait, et inversement. Généralement quand l’une se dévoile, l’autre en profite.

Et là encore force est de constater qu’on a vécu les mêmes choses sans se le dire forcément dans l’immédiat. Même en amour les mêmes schémas semblent nous lier malgré nous.

On essaye de se voir quand on peut en fonction de nos études. Cette année nous nous sommes vues deux fois en six mois alors que nous sommes dans la même ville et que son appartement (que je n’ai toujours pas vu d’ailleurs) est à deux pas de ma fac.

Mais quand on se voit la symbiose reprend là où on l’avait laissée, et généralement on n’arrive pas à épuiser le stock de nos anecdotes avant la fin de nos rendez-vous. »

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Les madmoiZelles qui ont témoigné ont été quasi unanimes sur la fulgurance de l’amitié qui s’est imposée naturellement avec leur meilleure amie. C’est l’amie avec laquelle elles ont le plus de complicité et avec laquelle elles se sentent le plus libres d’être elles-mêmes, celle en qui elles ont toute confiance.

Cette madmoiZelle en témoigne au sujet de sa meilleure amie H. :

« C’est l’amie dont je suis la plus proche parce que depuis que je la connais, c’est vers elle que je vais naturellement quand ça va, ou quand ça ne va pas.

H. m’a toujours inspiré confiance, et j’ai toujours eu envie de lui confier les grandes joies ou les grandes peines qui ont rythmé ma vie. Je ne saurais pas expliquer plus en profondeur ce sentiment, c’est juste une complicité réellement naturelle qui s’est installée dès le départ.

Notre relation est fondée sur la confiance. On se confie nos secrets, nos peines, nos doutes, comme toutes les meilleures amies. On s’appelle souvent, on se parle tous les jours, que se soit pour s’envoyer une blague nulle ou parler sérieusement.

Mais il arrive qu’on ne se parle pas pendant plusieurs jours et on n’a pas de comptes à se rendre. Nous restons très indépendantes même si on aime bien toujours être au courant la première des petits événements de la vie de l’autre.

On s’appelle régulièrement, souvent lorsqu’on ne s’est pas parlé pendant longtemps ou quand ça ne va pas. On s’apporte de la stabilité et du soutien, je pense. Peu importe nos copains, nos rencontres, le stress, je sais que quelque part, elle est là, et inversement. »

C’est la même chose pour Léa et sa meilleure amie Elsa, qui se connaissent depuis toujours :

« J’apprécie chez elle le fait que l’on soit complémentaires à tel point que nous deux réunies ne formons qu’une seule et parfaite personne, et qu’avec elle tout soit naturel (même l’odeur de nos pets n’a plus de secrets pour nous).

En même temps en se voyant pratiquement tous les jours, c’est plutôt logique ! Je pense que la chose qu’elle aime par-dessus tout chez moi c’est ma folie, ma spontanéité et le fait que je sache exactement comment la déstresser et la consoler.

Et Elsa, c’est la seule fille avec laquelle je suis complètement moi-même sans avoir à cacher quoi que ce soit, c’est la seule avec qui j’arrive à avoir des fous rire à vous faire des abdos en béton juste en croisant son regard. »

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Meilleures amies : évoluer ensemble et se voir grandir

Les filles ont souvent exprimé l’admiration qu’elles ont pour leur meilleure amie, qui est une inspiration voire un modèle pour elles. Beaucoup ont expliqué qu’elles se font évoluer, et qu’il y a une vraie émulsion. Chacune apporte beaucoup à l’autre, et leur relation les fait mûrir. Yûko raconte ainsi :

« Notre amitié ressemble un peu à celle de Cristina et Meredith dans Grey’s Anatomy, les disputes en moins. On a traversé beaucoup de choses ensemble, et on s’est améliorées ensemble. On en est au stade où il n’y a même plus besoin de se parler pour se dire les choses.

C’est assez extraordinaire et j’adore ça. Elle m’a aidée à m’ouvrir aux autres, je l’ai aidée à avoir un peu plus les pieds sur terre. On s’est poussées l’une l’autre vers le meilleur de nous-mêmes, traversant cette épreuve qu’est l’adolescence ensemble, soudées. »

Déby connait quant à elle sa meilleure amie depuis quatorze ans, et elle explique comment à son sens, leur relation est basée sur ce que chacune apporte à l’autre :

« Ce que j’aime chez elle, c’est son grain de folie, sa spontanéité. Elle est toujours prête à bouger, elle n’a pas peur de partir à l’aventure et de dépasser ses limites. Parfois elle a des considérations mystiques et un peu superficielles qui me font gentiment rire.

Une fois, elle m’a écrit qu’elle était un escargot et que j’étais sa salade. Drôle de métaphore, mais j’ai compris que j’étais une partie intégrante et importante de sa vie. Je lui apporte un soutien et une écoute indéfectibles.

Quand elle va bien, quand elle doute, quand elle a de la peine, je suis toujours là à n’importe quelle heure. Elle, elle m’apporte du rêve, des récits de ses aventures et des petites attentions qui me font fondre.

De loin ça peut sembler déséquilibré, mais je dirais que nous nous complétons. Je ne demande pas à ce qu’elle m’apporte la même chose que je lui donne. Elle me donne ce dont j’ai besoin, et inversement, et c’est, je crois, la force de notre relation. »

Anémone conçoit sa relation avec sa meilleure amie d’une façon similaire :

« Je connais ma meilleure amie G. depuis 16 ans et j’en ai aujourd’hui 21. Nous nous sommes rencontrées en dernière section de maternelle. Nous arrivions toutes deux de Paris et nous ne connaissions personne.

À 5 ans, c’est difficile de se souvenir de la première rencontre, mais je dirais que tout s’est joué durant les deux premières années. Deux ans plus tard, G. a été scolarisée dans une autre école.

Nous avons continué à nous voir en dehors puis nous nous sommes retrouvées de la quatrième jusqu’au bac dans les mêmes établissements. G. et moi, on est nées avec cinq jours de différence, on est très proches et pourtant tout nous oppose.

Nous nous sommes rapprochées parce que l’on se complète. Et comme on a grandi ensemble, on a tout découvert à peu près en même temps : l’amour, le sexe, la clope, l’alcool…

De plus, on a vécu les changements, le temps qui passe ensemble, de l’école au collège, puis le lycée ; les grands parents qui décèdent, les frères et sœur qui naissent. C’est plein de choses qui font que l’on se connaît par cœur, que l’on peut citer les faiblesses et les forces l’une de l’autre, sa nourriture préférée, son péché mignon…

Ce que j’aime et que j’admire chez elle, c’est sa façon de s’adapter à tout, de rentrer dans le moule de la société sans forcément le subir, c’est sa facilité à paraître sans disparaître. Et puis j’aime la manière dont elle a évolué, changé, ce qu’elle est devenue.

En apparence, elle ne se prend pas là tête, elle vit ; si elle n’a pas de réponse à un problème, alors c’est qu’il n’y a pas de problème ! Elle, elle aime ma motivation et mon engagement dans les choses que j’entreprends.

Elle voudrait parfois avoir le courage que j’ai de foncer et de me battre pour obtenir ce que je veux. Elle admire ma volonté à toute épreuve et le fait qu’à 21 ans je sais ce que je veux, ce que je ne veux pas et surtout où je vais.

C’est l’amie dont je suis la plus proche parce qu’elle me connaît par cœur, elle connait toute ma vie ; pas celle qu’on raconte aux gens de manière assez superficielle, mais la vraie, celle qu’elle a vécue de l’intérieur, pour laquelle elle a toujours été à mes côtés.

Je peux lui parler de tout, elle est toujours disponible et elle trouvera le temps, les mots ou la manière d’agir la plus juste. »

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Pour les madmoiZelles qui ont témoigné, le ciment de leur relation avec leur meilleure amie est généralement le soutien qu’elles s’apportent, de diverses façons. Pour autant, la relation n’est pas forcément idyllique, et il peut bien entendu y avoir des désaccords et des disputes.

Rubis se souvient des difficultés de la relation avec sa meilleure amie quand elles ont grandi et évolué :

« Nous avons 21 ans toutes les deux, à quelques mois d’écart. On s’est rencontrées quand on avait 6 ans, en CP. Nous avons gravi les classes et les diplômes ensemble jusqu’au bac.

Jusque-là, nous étions extrêmement fusionnelles, on passait littéralement notre vie ensemble, que ce soit en cours, le soir pour les devoirs, le week-end et même pour partir en vacances.

On a tout vécu ensemble pendant douze ans, les déceptions, les coups durs de la vie… Je ne compte plus le nombre de fois où on s’est appelées à pas d’heure pour se rejoindre dans les minutes qui suivaient parce qu’il venait d’arriver quelque chose.

On était là quand l’une avait des déboires amoureux, on était là pour se soutenir dans les défaites, pour se féliciter dans les réussites, dans les nouvelles expériences, dans les questionnements.

Cependant, on a toujours su garder un peu d’objectivité : on connait les défauts de l’autre, et on a jamais hésité à se dire « Eh, là tu te goures, tu fais une erreur, tu vas trop loin ».

Une fois une prof a qualifié notre amitié de « vachement civilisée », et je pense que c’est un peu ça. J’aime cette sincérité à toute épreuve totalement dénuée de jugement qui caractérise notre amitié.

Mais étant très fusionnelles, on a dû se promettre cent fois par jour de toujours garder cette relation comme ça, de dormir ensemble jusqu’à nos 70 ans. On voulait aller à la fac ensemble, prendre un studio, partir à l’étranger et pleins d’autres choses comme ça.

Un jour on a dû se rendre compte de l’évidence, et c’est après le bac qu’on a réalisé le premier changement.

On est parties dans deux villes différentes, à plus d’une heure de route l’une de l’autre ; même si on a grandi ensemble, on en a jamais oublié de préserver chacune sa propre personnalité.

On a séparé nos routes une première fois. Cependant on n’avait pas besoin de se voir pour se parler, et on bénéficiait d’une amitié bien assez forte pour passer au-dessus des limites physiques. Notre amitié a muri, sans faiblir pour autant.

Deux ans après, ma meilleure amie est partie en Grèce. C’est la deuxième fois que nous avons réalisé le changement, et nous avons eu une dispute. Et forcément, chacune étant à un bout différent de l’Europe, avec une fierté mal placée de chaque coté, ça a mis du temps à se relancer.

Mais pour moi ça a juste montré que notre amitié valait plus que ça, plus qu’une amitié d’enfance. Il y a eu quatre mois passés sans s’adresser la parole, sans se parler, à bouder chacune dans notre coin. Et en quelques minutes à peine, ça a été plus ou moins le retour à la normal.

Le troisième grand changement, ça a été quand j’ai emménagé avec mon petit ami et que j’ai commencé ma vie professionnelle. Je sais qu’à ce moment-là, c’est moi qui ai changé.

J’avais des responsabilités, une vie différente, très peu de temps pour moi-même donc encore moins pour les gens, famille et ami•e•s réuni•e•s. Je pense qu’elle a eu un peu de mal à l’accepter, je crois, quand elle a réalisé que les « dodos ensemble » étaient sûrement finis.

J’ai eu l’impression qu’elle le vivait comme une déchirure quand moi je le vivais comme une évolution.

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Malgré tout ça, on a vécu les quinze dernières années ensemble. Mes premiers souvenirs commencent quasiment dans les années de notre rencontre et je l’ai toujours considérée comme de ma famille, et même plus importante que 90% des personnes partageant mon sang.

En fait on est passées d’une amitié d’enfants à une amitié d’adultes, mais grâce à un amour véritable, et sincère, on a su passer outre les changements et les désaccords qui ont pu en découler, même s’il a parfois fallu élever le ton pour communiquer. »

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Être meilleures amies : se soutenir même à distance

Pour Anémone et sa meilleure amie, la distance n’est pas un vrai obstacle :

« Depuis quatre ans, les études nous ont séparées, parfois par un pays. Cependant, on arrive à se faire au moins un grand week-end par an et à se retrouver à Noël et pendant les vacances.

Pour nous, le fait de se voir n’est pas une obligation, on entretient notre amitié par des lettres, des mails, Skype… Ce qui est important, c’est la sensation de ne jamais vraiment être loin l’une de l’autre même quand des milliers de kilomètres nous séparent.

Sa présence physique ou non m’apporte le recul nécessaire qu’il me manque parfois, le réconfort quand il y en a besoin et surtout une grande joie, des délires à profusions et du partage, beaucoup de partage. »

Pour beaucoup des madmoiZelles qui ont témoigné, la relation avec leur meilleure amie était à l’origine assez fusionnelle, mais leurs études et d’autres facteurs les ont éloignées.

Leur relation reste pour autant solide, et la distance ne fait que modifier les modalités de leur amitié. Zola explique ainsi :

« En ce qui concerne la fréquence de nos entrevues, je dirais que cela varie. Selon les projets et les défis de chacune, on peut se voir tous les jours comme laisser passer plus de quatre mois sans se voir.

Les sms, les notes vocales et les screenshots prennent alors le relais. Nous n’en souffrons pas ; loin de là, on s’en amuse.

Chacune peut évoluer dans son coin, parce que même si les lois peuvent changer, nous gardons le même code. Nous avons eu deux disputes en vingt ans : une longue d’une journée, l’autre courte de deux heures…

Séparées par une temporalité de neuf ans. Autrement, nous nous charrions tellement qu’il n’y a jamais de non-dits. »

C’est ainsi la bonne communication entre les deux filles qui permet de garder leur complicité et le soutien indéfectible qu’elles s’apportent.

Malgré la distance qu’elle n’a pas pu éviter, Yûko explique de la même façon que le plus important est que chacune est là pour l’autre en cas de problème :

« Bien sûr avec le temps, on se voit moins souvent. Elle a redoublé une année (et je lui en ai beaucoup voulu sur le moment), et cette année je suis entrée en école supérieur tandis qu’elle est restée au lycée. Ça n’a pas été facile.

On n’avait plus de lieu de vie commun, sachant qu’elle habite quand même un peu loin de chez moi et des bus. La fréquence de nos entrevues est devenue moindre, mais je suis toujours heureuse de la voir (et elle aussi je pense).

On fait en sorte de se voir minimum une fois par mois, et quand elle a besoin je suis toujours là pour elle (et vice-versa). »

Déby a quant à elle toujours eu l’habitude d’avoir une certaine distance avec sa meilleure amie :

« Nous nous sommes rencontrées en troisième, lorsque j’ai intégré un nouveau collège après un déménagement. Nous étions voisines en cours de latin : on se parlait à peine, et on ne se fréquentait pas en dehors de ce cours.

Et puis, en seconde, nous sommes tombées dans la même classe, et au fil de l’année scolaire, nous nous sommes rapprochées, et les cours de latin ont été ponctués de grands éclats de rires qui ont contribué à forger notre amitié.

On a appris à vraiment se connaître et à nous révéler l’une à l’autre. Nous n’avons pas fait le même bac ni les mêmes études, mais nous étions dans la même ville et on se voyait souvent après les cours pour boire un verre ensemble.

Nous vivions nos vies à part, avec nos amis de notre côté, et très peu de connaissances communes.

Maintenant elle vit à Londres et moi en France ; nous nous voyons une fois par an, quand nous revenons chez nos parents à Noël. C’est l’occasion pour nous de nous offrir des cadeaux, de passer un moment seules toutes les deux, de nous regarder vieillir avec affection.

En fait, notre relation est basée sur une grande tendresse. Souvent nous nous envoyons des coeurs et nous disons combien l’autre nous manque – loin des yeux mais jamais loin du cœur. Nous nous écrivons régulièrement.

C’est vraiment ma plus belle amitié parce qu’il n’y a jamais eu de mensonges, de disputes, de mesquineries depuis ces quatorze ans. Nous nous sommes prouvé qu’aucune distance ne nous sépare jamais vraiment, que ce n’est pas parce que nous sommes indépendantes l’une de l’autre que notre amitié est moins vraie.

Elle est vraiment l’une des personnes que j’aime le plus dans ma vie et je veux l’aimer encore longtemps, que ce lien indéfectible, cette fidélité continuent à durer pour des dizaines d’années. »

Et les amours ?

Bien souvent, cette distance permet à chacune de vivre sa vie et faire ses propres choix, y compris amoureux. La bonne communication et la part d’indépendance que la plupart des relations d’amitiés entretiennent font que cela se passe bien quand les filles sont en couple. Zola raconte :

« Les garçons n’ont jamais été un véritable problème. Parfois il pouvait y avoir des situations ambiguës parce qu’un Drakeur pouvait montrer de l’intérêt à l’une comme à l’autre. Mais dès que nous le comprenions, nous nous mettions d’accord sur la marche à suivre.

Surtout, pas de mensonge si nous flashons sur le même mec ! Comme nous nous ressemblons, il y a nécessairement des influences… C’est alors normal d’avoir le même goût à un moment précis.

On se met juste d’accord sur qui essayera de fréquenter le garçon, et si cela met en péril notre amitié, nous décidons de nous abstenir toutes les deux. »

frères scott brooke peyton

Yûko et sa meilleure amie font juste attention à ce que tout se passe bien :

« Elle aime toutes mes relations amoureuses jusqu’à ce que je me fasse quitter, auquel cas elle devient extrêmement énervée. Et en général tous mes proches (amoureux comme mes amis et ma famille) apprécient beaucoup ma meilleure amie.

Le fait d’être en couple ne change rien pour notre relation. Mais on fait en sorte de vérifier quel genre de personne sort avec l’autre, histoire de la protéger. Même si on ne peut pas tout prévoir, on est là dans les chagrins.

Je ne vais pas mentir, je n’apprécie pas beaucoup son copain, mais ça n’empêche pas que devant elle, j’en parle avec respect et je respecte toutes ses décisions vis-à-vis de son couple. »

Cela n’a pas non plus toujours été simple pour Anémone et sa meilleure amie :

« Le fait qu’elle soit en couple actuellement ne change rien, mais son premier copain nous avait éloignées. Très jaloux, il l’avait isolée de tout le monde. C’est la période la plus difficile qu’on a vécue après celle où je suis partie à l’étranger.

C’est compliqué parce que l’on change et qu’il faut alors se réadapter à l’autre. Après une longue « séparation » de quelques mois, on a réussi à aller de l’avant. Rien ne vaut de perdre une aussi longue et intense amitié. »

Être meilleures amies : en conclusion

Anémone compte ainsi conserver cette belle relation encore longtemps :

« À 21 ans l’avenir est encore bien loin, mais je ne l’imagine pas sans elle. Je sais que l’on va continuer à vivre loin l’une de l’autre mais ça ne me fait pas peur, jusque là c’est un succès.

J’espère que je serai encore à ses côtés et inversement pour les beaux moments comme les mauvais qu’il nous reste à vivre. On s’imagine souvent vieilles, en train de se remémorer le bon vieux temps. »

Zola ne se voit pas vivre sans sa meilleure amie :

« Il n’y a que la mort qui me fait peur si je pense à mon avenir avec elle. Je ne vois rien d’autre nous séparer. Nous sommes vraiment passées par toutes les galères que la vie humaine peut comporter…

Nous sommes plus que des meilleures amies, nous sommes une famille. »

Pauline et Maude comptent cinq années d’une très belle amitié et en prévoient beaucoup d’autres. Pauline imagine ainsi :

«J’espère que nous deviendront de vieilles mégères, aigries dans les supermarchés et râlant sur un banc dans un parc, crachant sur les petits jeunes parce que de nos jours ils font n’importe quoi et puis c’est quoi cette nouvelle technologie à la mode ? Un téléphone invisible ?

Si un jour je suis seule, j’espère être seule avec elle. »

Maude est d’accord :

« Avancer sans Pauline n’est pas possible, sinon je perds mon pilier. La seule chose que je souhaite, c’est l’avoir encore longtemps à mes côtés, que le téléphone continue d’être illimité et que Skype ne meure jamais ! »

Yûko conclut :

« Je n’imagine pas qu’un jour on ne soit plus amies. Cela fait huit ans qu’on se connait et je n’ai aucune envie que ça se termine – d’ailleurs elle non plus.

Je l’imagine être l’amie qui est toujours là pour moi, pour mon diplôme de fin d’étude, pour mes futur jobs, pour ma vie de famille peut-être ? Je m’imagine la voir souvent, parce que j’aurais beaucoup de mal à vivre sans elle.

C’est une relation vraiment fusionnelle qu’on a et même si je suis jeune, je prie de tout cœur que cette relation continue comme ça, de la même façon, parce que je crois que c’est une des meilleurs choses de ma vie. »

– Vous avez été très nombreuses à témoigner : un énorme MERCI à vous !

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Les Commentaires

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Avatar de ericna catangels
15 février 2017 à 08h02
ericna catangels
Aaah la meilleure amie... Personellement j'en compte trois (oui,trois),parce que je sais que ce sont les seules amies dont je ne pourrais pas me passer. Pour l'une,je la connais depuis la primaire,les deux autres depuis le collège. Fusionnelles au début de notre amitié, j'ai changé de lycée en redoublant ma seconde,on se voyait donc beaucoup moins. Une fois leur bac en poches,deux ont quittés la ville,la troisième projette aujourd'hui d'entrée à l'armée (j'ai le coeur briser à cette simple penser).
Nous nous voyons beaucoup moins et pendant les événements importants (Nouvel An,anniversaires tout ça tout ça), mais quand nous nous retrouvons,c'est comme si on ne s'était jamais quitter!
Et pour moi,c'est ça une amitié réelle,la distance est là mais c'est pas grave,on s'adapte!
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