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Trois phrases à se répéter quand on a envie de répondre à un commentaire haineux sur Internet

Sophie s’en prend parfois plein la gueule sur Internet. Et quand elle a envie de répondre, elle se calme TOUT DE SUITE grâce à trois petites questions.

Les réseaux sociaux, c’est super pour plein de raisons. Je crois qu’on a tous et toutes les nôtres. Par exemple, moi c’est que j’y trouve les gens plus bon public qu’en vrai lorsque je fais des vannes de merde.

Mais bon, on va pas se voiler la face comme si notre face c’était un bateau et qu’on hissait les grands voiles (je suis fatiguée, j’ai la métaphore malade), ça a aussi son lot d’inconvénients.

Et j’ai une pensée toute particulière destinée aux bons gros rageux qui trouvent ça stylé de s’énerver et d’humilier les gens en public à grands coups de mauvaise foi.

À lire aussi : Typologie des trolls sur réseaux sociaux

Et ça, bah tu peux difficilement l’éviter. J’ai eu affaire à des rageux quand j’ai partagé mon premier selfie (« han nan mais sérieux tu t’es cru belle »), mais aussi lorsque j’ai ouvert ma page publique sur Facebook (« han meuf tu te la racontes t’es qui pour ouvrir un truc public »).

Ils étaient également là en 2003, sur mon Skyblog : j’avais posté une photo de moi prise à l’appareil photo numérique de trop près et Sandy Bougon (le nom a été modifié, j’veux pas de problème) avait commenté pour dire que j’étais une pute et que mon nez était énorme.

Donc bon. Y a pas besoin d’attendre d’avoir une chaîne YouTube pour s’en prendre plein la gueule, si ça peut te rassurer. On est plus ou moins tous et toutes dans la même galère.

Quand je me prends une attaque sur le coin de la gueule, genre des moqueries bien vénères, sales et humiliantes, bah j’ai envie de répondre. C’est mon réflexe de base. Et chaque fois, je dois me prendre en main et me répéter des trucs précis pour ne pas céder.

Quand je me prends une attaque sur le coin de la gueule, j’ai envie de répondre.

PARCE QU’IL FAUT PAS CÉDER.

Moi quand je suis prête à céder et que ma conscience reprend le dessus.

Et parce que c’est pas mon style de garder mes astuces pour moi, et comme je sais que ça peut arriver à tout le monde, allez, ça fait pas un pli, je fais tourner.

« Tu voudrais répondre quoi, de toute façon ? »

Bah oui parce que de base, quand j’ai envie de répondre, c’est pas forcément de manière très mature, on va pas se mentir. La première chose qui me vient à l’idée d’ailleurs, c’est de dire :

« Touche à ton cul »

Et éventuellement, si je suis en RTT (j’ai pas de RTT, je suis freelance, mais j’aime bien le terme), de revenir deux jours plus tard pour re-mentionner tout le monde en ajoutant :

« Sens ton doigt »

Vraiment, aucun intérêt — si ce n’est de parler aux fans de La Stratégie de l’Échec.

Ça ne me soulagerait que quelques secondes, ça donnerait pas une super image de moi et, surtout, ça laisserait l’impression que les relous ont gagné, parce qu’ils m’auraient enlevé de ma force mentale et de mon ouverture au dialogue.

À lire aussi : Adieu, enfoirés de pics de colère — La leçon de la semaine, par Sophie Riche

« T’as pas l’time putain »

J’y perdrais un temps fou, en plus. Déjà parce que j’y consacrerais une bonne dose de concentration car la colère n’aide pas des masses à la productivité, mais en plus parce que la réponse appellerait la réponse.

Puis, trop content d’avoir une réponse, le troll la montrerait à ses potes, qui viendront ironiser dans tous les sens et ça me donnerait envie de répondre et ainsi de suite.

Mais sur le coup, j’en ai envie, comme quand on a besoin d’uriner au cinéma mais qu’on sait que si on y va maintenant, on va rater un moment important. Bon enfin, non. En réalité, c’est pas exactement pareil.

Moi quand je fais n’imp’ avec les métaphores.

Parce que l’envie de répondre, elle passera, et le moment important du film aussi. Ça passe, TOUJOURS. C’est comme une crise de colère, ça peut pas rester indéfiniment, parce que sinon on explose. Alors y a juste à laisser passer et le cerveau fera son travail d’oubli.

(En parlant de trucs qui explosent : l’envie de pisser, par contre, elle passe pas du tout. Vaut mieux y aller à un moment donné sinon ça peut faire des dégâts.)

« Est-ce que ça servirait à quelque chose ? »

Même si je trouvais la répartie parfaite, qui fait réfléchir et qui fait mouche, même si j’étais en vacances pour trois semaines, ou alitée, et que j’avais décidé de ne rien faire d’autre que de répondre à des gens qui ne sont pas d’accord avec moi sur, au choix :

  • ma coupe de cheveux
  • mon avis sur les relations hommes/femmes
  • si je devrais ou pas faire des blagues un peu sales
  • ma façon de vivre ma vie
  • la couleur de mes dents

Même si vraiment, je trouvais la façon parfaite de résumer en quelques petites phrases en quoi personne n’a raison et personne n’a tort

… est-ce que ça changerait quelque chose ?

La réponse, toujours, c’est non. Ça changerait rien du tout, que dalle.

Parce que quelqu’un qui prend le temps d’aller poser son insulte ou son ironie cinglante comme on pose sa pêche dans les toilettes d’un Buffalo Grill entre le pop-corn et le pavé de bison, quelqu’un qui en a ne serait-ce que l’idée, est déjà vachement loin de moi en termes de valeurs.

Et ça veut dire qu’on peut pas se comprendre. C’est comme si, en matière d’émotions ou de savoir-être ou je sais pas quoi, on parlait pas la même langue. C’est comme si moi je m’exprimais en portugais et lui en suédois, et qu’aucun de nous n’avait de connaissances dans la langue de l’autre.

C’est comme si moi je parlais portugais et lui en suédois, et qu’aucun de nous n’avait de connaissances dans la langue de l’autre.

Tout ça pour dire que moi, je crois pas vraiment au dicton qui dit que la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe. D’abord parce que ça fait vraiment expression de blaireau et aussi parce que p’tain, j’ai pas une gueule de colombe.

Moi quand je réalise que j’ai rien d’une colombe.

Je pense pas non plus que l’indifférence est la meilleure des réponses. C’est en tout cas la plus frustrante pour soi. Mais c’est la seule qui ne fout pas de l’huile sur le feu et c’est donc la plus appréciable pour tous les sphincters de France et d’ailleurs.

Et toi, comment tu réagis quand une vague connaissance Facebook te clashe dans les commentaires de tes publications ? Ou quand quelqu’un essaie de te troller ?

À lire aussi : Pourquoi la violence est-elle plus acceptable que la nudité sur les réseaux sociaux ?


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Les Commentaires

10
Avatar de Gabelote
28 octobre 2017 à 23h10
Gabelote
Mouaif... pas convaincue. Déjà je fais une distinction entre les trolls, qui veulent juste regarder le monde s'enflammer (et que ui, il ne faut pas encourager), et celleux qui ont vraiment à cœur de nous faire partager leur haine et leur vision du monde pourrie. Elleux, je les trolle . Allègrement. Bon, c'est sûr qu'il faut du temps et de la bonne volonté,et rien de plus urgent à faire, pas avoir de famille à nourrir...
Le dialogue raisonné est réservé à celleux qui ont envie de dialoguer (y'a une formule magique pour les repérer, ça met leur pseudo en surbrillance, mais sinon il suffit de lire leurs dix derniers messages, ça donne une petite idée des gens).

Après, y'a des endroits où c'est différent. Ici, sur madmoizelle, par exemple, je me sens un peu chez moi (oui, la meuf qui ne se doute pas qu'il y a des centaines d'utilisatrices de ce forum:langue et ça me fait un peu comme des hémorroïdes quand je vois quelqu'un y publier de la merde en branche. Y'a d'autres endroits sur internet qui sont un peu des "chez moi" secondaires (elle se doute vraiment de rien elle, elle a ses résidences secondaire sur fb :facepalm et là, généralement, je me gêne pas.
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