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Culture

Mon petit poney et le phénomène des « Bronies »

Mon petit poney, vous connaissez est un Brony. Un quoi ? Ce terme désigne ces gars bien virils qui fondent devant le dessin animé de poney My Little Pony : Friendship is Magic. Aujourd’hui il sort de l’ombre pour vous expliquer ce drôle d’amour pour une série enfantine.

— Article initialement publié le 27 avril 2012

Je suis rentré, un peu intimidé, dans La Grande Récré. Par chance, le rayon Mon Petit Poney était le premier en face de la porte. J’ai scanné les différentes étagères, à la recherche d’une Fluttershy, ma poney préférée. Mais au bout de trente secondes, pris par la honte, je suis allé faire le tour du magasin, faisant semblant de regarder d’autres jouets. Au cas où quelqu’un m’ait vu planté devant les poneys : il se dira que je ne faisais que regarder. Puis je suis retourné à la case départ, un peu stressé.

J’ai fini par trouver l’unique Fluttershy de tout le rayon Mon petit poney. Neuf euros, une affaire ! J’ai pris la figurine et me suis dirigé vers la caisse, le menton haut, le dos droit. « C’est pour offrir ? » qu’on m’a demandé. « Non« , que j’ai répondu. Parce que je me suis souvenu d’un commentaire sur un article dédié aux fans masculins de Mon Petit Poney dans le très classe Wired : « L’hétéro qui est capable d’aller acheter une figurine de Petit Poney et d’assumer est l’homme le plus viril et sûr de sa sexualité qui soit ».

Alors j’assume.

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Mon Petit Poney : Les Bronies, cette espèce méconnue

Tout a commencé avec cet article de Wired, justement. Daté de l’été dernier, il plongeait dans le monde des Bronies (contraction de bro + ponies), des fans masculins de la nouvelle version de Mon petit poney.

L’année passée, le fabricant de jouets Hasbro a lancé un redesign de toute la gamme des célèbres figurines de Mon petit Poneys. Un dessin animé en flash est diffusé au même moment pour relancer la marque et lobotomiser nos chères têtes blondes. On y suit les aventures de Twilight Sparkle, ponette intelligente au grand cœur, et de ses amies. Rarity est la ponette éprise de style, AppleJack est la campagnarde généreuse, Rainbow Dash la punkette et Fluttershy l’amie des animaux, douce et timide. Il y a aussi Pinkie Pie mais je ne peux pas la blairer.

Donc voilà. Accompagnées de Spike, leur faire-valoir bébé dragon masculin, les poney en dessin animés vivent un tas d’histoires avec des blagues qui se terminent par une jolie morale sur la tolérance ou l’amitié (c’est comme South Park un peu du coup).

Mon petit poney : un dessin animé pas si innocent…

Le dessin animé innocent de Mon petit Poney qui ne devait qu’être un véhicule promotionnel pour des jouets a été détourné de sa cible principale en attirant un public masculin. L’animation dynamique, les couleurs chatoyantes, les gags visuels et autres bonnes idées ont fait que les garçons se sont aussi intéressés au programme.

Une étape fut franchie quand les épisodes se retrouvèrent piratés sur Internet, par et pour une communauté de

Bronies. Les lettres de menace d’Hasbro ne feront que souder et légitimer la communauté de garçons qui aiment Mon Petit Poney. Si les businessmen ne comprennent pas l’engouement viril pour la série, les créateurs n’hésitent pas à interagir avec les fans adultes sur le Web, via par exemple le célèbre forum Reddit.

"Le gars qui regarde... a QUEL âge ?!"

« Le gars qui regarde… a QUEL âge ?! »

Mon petit poney : devenir un Brony

De mon côté, je surveillais de loin le phénomène Mon Petit Poney, avant de me lancer, pour voir. Parce qu’il ne faut jamais rater une occasion de se coucher moins con. Le premier épisode m’a paru laborieux et assez pénible. Je criai mon mécontentement sur Twitter et Facebook.

Des amis de sexe masculin ont alors fait leur coming-out : « NON MATTHIAS, TU DOIS INSISTER« . Mais j’étais trop occupé à bloquer sur mes potes, parfois à poils, parfois à gros bras, qui venaient admettre leur affection pour ce show destiné aux minettes de six ans. Alors pour eux, pour leur courage, j’ai tenu bon. Et ce fut le drame : passé l’épisode d’introduction, la série trouve son rythme et se révèle très regardable. C’est joli, drôle, et simple sans être stupide. Alors forcément, j’ai insisté, et forcément, j’ai fini par comprendre les gimmicks et autres memes Internet associés à la série.

Et forcément, il me fallait une figurine.

Mon petit poney : pas si mauvais (voir franchement bon)

Ce qui nous ramène au début de notre histoire. Quand j’ai ressenti le besoin d’afficher une figurine Fluttershy à côté de mon Sanji du manga One Piece et de Marcus de Gears Of War. Je ne suis plus à une incohérence près.

Mais, vanné moi aussi depuis que j’assume de regarder Mon Petit Poney, je ressens cet instinct de communauté, le besoin d’extérioriser mon petit plaisir coupable. Entre temps, les créateurs de la série ont commencé à intégrer des références à Star Wars, au Big Lebowski, dans la seconde saison du dessin animé, pour nous autres, les Bronies. Quelque part, une communauté inattendue aura permis de faire émerger un second niveau de lecture dans une série à l’origine très simple. Tout ça parce que quelques curieux ont commencé à s’échanger des DivX sur des forums de geeks.

Le sous-titre de Mon Petit Poney est « L’amitié c’est magique ». Je pense qu’il suffit de regarder ce qu’a permis la création de la communauté des Bronies pour s’en convaincre. Et là, je me demande, qui sera assez curieux parmi vous pour nous rejoindre ? On accepte aussi les filles.


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

69
Avatar de skippy01
13 octobre 2017 à 08h10
skippy01
Il y a deux trucs qui me font tiquer.
J'aime bien cette série. J'ai commencé à regarder parce qu'un pote (gay, histoire de donner du grain à moudre aux filles qui trouvent ça "malsain" en parlait tout le temps et ça m'a intriguée.

L’hétéro qui est capable d’aller acheter une figurine de Petit Poney et d’assumer est l’homme le plus viril et sûr de sa sexualité qui soit
Encore ce fameux cliché «gay=trucs girly».
3
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