Le 13 novembre 2015, Antoine Leiris a perdu sa femme. Elle était au Bataclan, et est décédée sous les tirs des terroristes. Lundi 16 novembre dernier, il a écrit sur Facebook un billet qui débute par la formule suivante : « Vous n’aurez pas ma haine ». Une lettre à ses ennemis dans laquelle il affirme qu’il ne répondra pas à la violence par la colère. Qu’il se concentrera sur la vie, puisqu’il lui reste Melvil, ce fils de 17 mois qui n’a désormais plus de maman.
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« Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. »
Sa lettre a été partagée des milliers de fois sur Internet. Le 17 novembre, il était sur le plateau de l’émission C à vous sur France 5, où, avec beaucoup d’émotion et de dignité, il est venu répéter son message d’apaisement.
À Anne-Sophie Lapix qui l’interroge sur cette colère qu’il refuse de laisser monter, Antoine Leiris explique :
« J’ai beaucoup de réactions de gens aussi qui me disent : vous êtes formidable, vous êtes extraordinaire, vous êtes un exemple. Je voudrais re-situer les choses pour dire que je ne suis pas un exemple, je ne suis pas un être formidable, et que certainement que demain, après-demain ou le jour d’après, peut-être que la colère montera, peut-être qu’il y aura des moments où je regarderai mes concitoyens d’un air méfiant, peut-être qu’il y aura des moments où j’aurai peur. Mais j’ai écrit cette lettre aussi pour m’empêcher de céder à ça.»
S’il ne veut pas se laisser faire, c’est aussi et surtout pour éviter que la haine entraîne la haine :
« Si je laisse grandir mon fils avec le ressentiment qui pourrait être le mien, il deviendra exactement ce que sont ces gens là »