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Société

La dépénalisation de la violence domestique en Russie est désormais officielle

En Russie, la proposition de loi visant à dépénaliser les violences familiales (qui incluent les violences conjugales et les violences à l’encontre des enfants) vient d’être promulguée par Poutine… pour de bon, donc.

Mise à jour du 8 février 2017 — La dépénalisation des violences domestiques est désormais officiellement adoptée par la Douma et les sénateurs (les deux étapes qui manquaient à sa validation).

Elle a en effet été promulguée par Vladimir Poutine mardi 8 février, commuant ainsi les deux ans de prison encourus en amende, à quelques exceptions : si les violences arrivent plus d’une fois par an, ou laissent des traces visibles sur le corps de la ou les victimes.

Et ce dans un pays où les violences familiales ont causé la mort d’au moins 7 500 femmes sous les coups de leur compagnon, en 2015, comme le rappelle Courrier International. La même année, 49 579 affaires de violences domestiques ont été recensées.

Mise à jour du 26 janvier 2017 — Les députés russes ont confirmé leur volonté d’adopter le projet de loi qui vise à dépénaliser les violences familiales, puisque le texte a été adopté en seconde lecture, mercredi 25 janvier, à 385 voix pour et 2 voix contre, comme l’explique cet article du Monde.

Reste donc deux étapes pour que le projet soit définitivement adopté (ce qui, le cas échéant, arriverait le 27 janvier) : qu’il soit approuvé par la Douma en 3e lecture, puis validé par les sénateurs.

Article initialement publié le 18 janvier 2017 — Dorénavant, en Russie, la violence domestique n’est plus que vaguement répréhensible.

Enfin, je dis ça… c’est un peu abusif. Disons que depuis le 12 janvier 2017, les violences commises au sein du cercle familial vaudront, au pire, une amende à qui les commet.

Sauf si les violences arrivent plus d’une fois par an ou laissent des traces physiques sur le corps de la ou des victime•s. Selon ce qu’avait suggéré Vladimir Poutine en 2016

.

C’est donc bien une dépénalisation de la violence domestique qui s’opère en Russie…

Tristan Lopin, comédien-humoriste sévissant régulièrement sur YouTube et Facebook, a très justement résumé ce projet de loi, en le critiquant avec la franchise et l’humour qui le caractérisent.

Tristan Lopin feat. la dépénalisation des violences domestiques

La proposition de loi est passée en première lecture à la Douma (il s’agit en gros de l’équivalent de notre Assemblée Nationale), avec 368 votes en faveur, 1 vote contre et 81 abstentions… soit une écrasante majorité des votes.

Tristan Lopin revient également sur la députée à l’origine de cette loi. Il s’agit de Yelena Mizulina, députée très conservatrice qui estime que  :

« Les lois doivent soutenir cette tradition familiale. »

Car il est bien connu que les violences conjugales et/ou les violences commises sur des enfants aident à resserrer les liens au sein d’une famille.

26 000 enfants et 36 000 femmes victimes de violences

L’humoriste n’est pas tendre avec cette députée et ceux qui ont approuvé ce projet, mais la réalité des faits qu’il dénonce ne l’est pas non plus.

En effet, chaque année en Russie, 26 000 enfants sont agressés par leurs parents, chaque jour 36 000 femmes subissent des violences conjugales. Sans compter que 40% des crimes sont commis à l’intérieur du cercle familial, comme le rappelle le Huffington Post.

Toutefois, seule la chambre basse a approuvé cette proposition de loi pour l’instant, et il manque encore l’approbation de la chambre haute pour la valider. Il a donc une possibilité pour que cette loi ne reste qu’une bien mauvaise idée, croisons les doigts pour nos voisin•es russes…

À lire aussi : Pourquoi les femmes victimes de violences conjugales ne portent-elles pas plainte ?


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Les Commentaires

5
Avatar de Aeluthian
8 février 2017 à 17h02
Aeluthian
Je viens de voir cet article (probablement par rediff'), et je me suis souvenu de cette vidéo qui justement, avait fouillé un peu plus cette question :
2
Voir les 5 commentaires

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