Il y a une excellente raison pour laquelle le sport que je pratique est le plus cool au monde : quand je joue, j’ai 2000 ans, un majordome, une épée dans une main et une tête de troll dans l’autre. Et comme cette situation précise, jointe au vent de la course et au poids de la cotte de maille sur mes épaules, correspond à ma définition de la coolitude, je n’accepterai aucune contestation.
Pour décrocher du trip héroïque (et pourtant, c’est ma came à moi), le trollball est un sport d’équipe dérivé du GN, ou jeu de rôle grandeur nature. Il en reprend les costumes de ouf, les armes spécifiques et l’univers médiéval-fantastique (le plus souvent).
Comment ça marche, le trollball ?
En effet, le principe de base est le suivant : deux équipes s’affrontent (jusque-là, ça va) pour le privilège d’acheminer une tête de troll dans le tonneau de l’équipe adverse (ça devient plus bizarre mais c’est toujours simple). Ces deux équipes sont composées de 4 combattants de base (une épée à la main), d’un champion (dont l’armement est le plus badass possible) et de deux soigneurs dont le but est de récupérer les armes des joueurs tombés au combat et de les donner aux remplaçants.
Moi au poste de champion, tuée bêtement près du tonneau.
Vous suivez toujours ? Ce n’est jamais qu’une sorte de rugby où on préfère vaincre l’adversaire en lui faisant mordre l’acier (pardon, la mousse) que la poussière.
Quoi ? Mousse ? Ah oui. C’est la partie la moins classe de la chose mais les trollballeurs sont des gens responsables et sensés (contrairement aux joueurs de Real Blood Bowl) qui veillent à la santé physique (oui) et mentale (non) de leurs coéquipiers, c’est pourquoi les armes utilisées sont, comme pour le GN, des épées (ou haches, ou lances, ou pieds de biche) constituées d’une structure en fibre de verre et d’un corps en mousse renforcée, sculptée et peinte. Et c’est beau, je vous prie de me croire.
Attaquée de toutes parts, La Burgravine s’élance comme un lionne, son épée de fortune à la main… (Match d’initiation oblige, sa hache était persona non grata)
Cependant, me diront ceux qui écoutent un peu, en quoi tout ce bel équipement (merci) a-t-il un rapport avec l’âge canonique et le personnel d’intendance ? C’est là que ça devient véritablement magique.
C’est que, voyez-vous, mes petits trolls en sucre (je vous souhaite de n’en être pas), tout joueur de trollball qui se respecte doit se montrer digne de l’honneur auquel il prétend. Et croyez-moi, La Burgravine, fille du Roi des Aulnes devenue goule à la suite d’une abjecte trahison, est plus habilitée à manier Arngund la hache de guerre que son alter-ego, T.W, 20 ans et férue de grammaire.
La Burgravine, mon perso à moi
Chaque joueur se crée ainsi un personnage sur le thème choisi par l’équipe (les créatures de la nuit chez nous, mais ça peut être les brigands du déserts comme nos ennemis jurés ou encore les animaux de la ferme si ça vous tente, je ne juge pas (si)).
Ce personnage sert de base à la création du costume, éventuellement au choix de l’armement et surtout à des pages et des pages de roleplay entre joueurs (ce qui explique que j’aie un majordome).
En effet, une fois les backgrounds créés, rien ne vous empêche d’écrire, conjointement à vos coéquipiers ou adversaires, mille et une aventures épiques dont vous serez les héros.
… et meurt à nouveau. Mais le regard vers l’horizon.
Pour les allergiques à tout effort physique, sachez que les matchs de trollball, en plus d’être intéressants à regarder (les supporters de foot ou de curling n’eussent-ils pas été plus fervents encore, si la vie des joueurs eût été en jeu ?), laissent la part belle au public qui peut sans vergogne lancer des armes de jet sur les combattants (les armes en question allant de la petite dague à la brique en passant par la chope de bière — le tout en mousse, bien évidemment).
Une ambiance à la cool et de la parité !
Enfin, comme il n’est pas de qualité dont cette noble discipline manque, sachez que le milieu du GN et par conséquent du trollball se distingue par son ambiance à la fois accueillante et progressiste, et que la place des femmes y est nettement plus enviable que dans le jeu de rôle papier ; la parité y est souvent atteinte et les stéréotypes massacrés (avec des épées en mousse).
Pour les madmoiZelles qui vivraient dans la région de Toulouse et qui voudraient découvrir ce sport, ne manquez pas le fameux Tournoi de Noueilles le 10 septembre ! Pour les autres, n’hésitez pas à vous renseigner via le bouche-à-oreille-pointue.
À voir aussi, ce reportage de NCTV sur le trollball :
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