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Vie quotidienne

« 23 personnes, persuadées que j’étais lesbienne » : Coming In, le témoignage d’Élodie

Elodie est homosexuelle mais elle ne le savait pas. Elle raconte son cheminement personnel, son rapport à la sexualité et à l’homophobie dans un podcast très touchant.

Le plus compliqué n’est pas forcément de faire accepter son homosexualité auprès de son entourage, de faire son coming-out. Pour certain•es, comme Elodie, le plus difficile était d’accepter sa propre homosexualité.

Dans son témoignage nommé Coming In, diffusé sur Arte Radio, la journaliste revient sur son adolescence et sa vie de jeune adulte.

À lire aussi : L’homosexualité à l’adolescence — Témoignages

Pendant tout ce temps, des gens de son cercle lui répétaient qu’elle était homosexuelle. De son côté, elle n’arrivait pas à se considérer comme telle, refusant en bloc cette possibilité.

Il se passe des années avant qu’elle ne réussisse à assumer son orientation sexuelle. Des années de lutte envers elle-même, où elle refuse de se catégoriser comme lesbienne.

Le témoignage d’une femme qui raconte comment elle a compris qu’elle était homosexuelle

Au début, Elodie le raconte : tout le monde semblait avoir compris son homosexualité… Sauf elle.

En tout, ce sont 23 femmes qui lui ont dit qu’elle était lesbienne. Ça la mettait en colère.

Car si elle a connu de l’émoi pour des femmes, elle a alors tout fait pour étouffer ce désir. D’ailleurs, en reprenant ses journaux intimes, aucun passage ou presque ne parle d’une telle attirance. Ce sujet restait tabou pour elle.

Alors, la journaliste commence par sortir avec des mecs. À 17 ans, elle reste un an et demi avec son premier copain, puis enchaîne 6 ou 7 relations avec des garçons. Malgré ses multiples tentatives, elle ne ressent pas de désir physique.

Elle pense alors qu’elle a un problème au niveau de ses organes génitaux, mais quand elle va voir un gynéco, il lui dit sans sourciller :

« Tout va bien. »

Et ce n’est que le début d’années d’angoisses, de mal-être. Elodie raconte rêver d’être comme ses copines, de se vanter d’une vie sexuelle épanouie. Mais rien ne vient.

Elodie explique alors que ce sont ces mêmes copines qui décident de lui organiser un rendez-vous à l’aveugle, un «blind date» avec son crush inavoué. Elles lui ont un peu forcé la main, mais Elodie ne regrette pas cette intervention un peu musclée. En effet, la femme en question est devenue sa première copine.

La relation dure et la jeune femme finit par dire à sa mère qu’elle aime une autre femme… Tout en ne se considérant pas comme lesbienne. Elle n’aime pas le mot et garde espoir de finir avec un garçon.

Cette relation se termine et elle en commence une autre, avec une femme…

Son cheminement continue, jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle doit tuer ses désirs d’hétérosexualité pour vivre sereinement.

Et c’est quand enfin elle s’accepte telle qu’elle est, homosexuelle, qu’elle dit découvrir le cul, la jouissance, la jalousie mais surtout… la vie.

Pourquoi est-ce si difficile d’accepter son homosexualité ?

L’entourage d’Elodie semble ici relativement bienveillant. Pourtant, elle le raconte, la période du vote pour le mariage pour tous a été extrêmement difficile à vivre pour elle : tous les jours, des nouvelles paroles homophobes se faisaient entendre dans les médias.

Et cette vague d’homophobie n’est malheureusement pas finie. Le 18 mai dernier, Cyril Hanouna piégeait des homosexuels lors d’un canular téléphonique.

J’ai trouvé le témoignage d’Elodie extrêmement touchant car il raconte quelque chose d’assez inédit : à quel point on peut se poser soi-même des barrières, s’empêcher de s’assumer de peur de ne pas rentrer dans le moule.

Ici, on ne sait pas exactement d’où provient ce blocage. Peut-être est-ce une blague homophobe qu’elle a entendue dans sa jeunesse, peut-être est-ce le manque de représentation homosexuelle autour d’elle, ou peut-être un malaise plus diffus au sujet de l’homosexualité en général. Elle le raconte comme un déni, dont elle a mis très longtemps à sortir.

En tout cas, j’espère que son témoignage pourra aider d’autres personnes qui se trouvent dans cette situation, et les incitera à dépasser leur blocage pour enfin s’accepter, et comme Elodie, être enfin heureuse !

À lire aussi : Votre homophobie me rend « malade »

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Les Commentaires

6
Avatar de Cennae.D
9 juin 2017 à 01h06
Cennae.D
Merci pour cet article. <3
0
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