Et si, et si…
Il y a des moments dans la vie où on a besoin de se lancer des défis, de faire des choses fofolles pour se prouver des trucs.
C’est ce qui m’est arrivé il y a 3 mois. Je me suis mise à faire des listes de tous les trucs que je voulais faire pour me dépasser histoire de me sortir la tête de l’eau d’une situation de vie un peu compliquée. [NDFab : Chloé ne le mentionne pas, mais elle en a aussi profité pour concrétiser son projet d’escape-room à Paris, La Pièce, dont on vous reparlera bientôt sur madmoiZelle.]
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Dans ma liste, j’ai notamment écrit qu’il fallait que j’aille dans l’espace, que j’apprenne à faire la roue et que je participe à une course d’obstacle. Les deux premiers me semblaient un peu compliqués à réaliser mais la course était à portée de main.
Des potes qui avaient fait le Mud Day m’avaient parlé de la Spartan Race en me montrant cette vidéo.
https://www.youtube.com/watch?v=F_Y86zJkt9s
Beaucoup de potes, et surtout beaucoup d’entraînement
Ça a été la révélation : moi aussi je voulais avoir des abdos, me traîner dans la boue et me faire bénir par un gros monsieur hawaïen ! Sauf que ce genre de course, c’est rigolo surtout en groupe, entre potes.
Petit à petit, j’ai réussi à convaincre des amis, qui ont réussi à convaincre des amis qui ont réussi à convaincre des amis… On s’est retrouvés à 22 gens un peu tarés, prêts à payer cher (75€ par personne, 95€ au dernier moment) pour aller s’écorcher les genoux dans la boue.
Nous avions donc 3 mois pour nous faire pousser des muscles et une capacité pulmonaire, parce que la Spartan Race était annoncée comme la plus dure des courses d’obstacles.
On a commencé par aller courir régulièrement histoire de ne pas tomber dans les pommes au premier kilomètre. Sauf que le jogging, c’est très bien, mais le principe de la Spartan Race, c’est 13km de course, soit, mais c’est surtout une vingtaine d’obstacles !
Dans le tas, on savait qu’il y aurait des trucs faciles (sauter par-dessus des ballots de paille) et d’autres un peu plus compliqués à base de corde raide de 5m de haut (oui, c’est là qu’on s’est dit qu’on aurait dû être plus assidus aux cours d’EPS pour connaître la technique de grimpe).
Il fallait donc qu’on se prépare un peu plus au niveau des biceps. Surtout que la petite spécialité de la Spartan Race, c’est qu’à chaque obstacle loupé, il faut faire des burpees…
Si vous êtes un humain normal, vous ne savez pas ce que c’est qu’un burpee. Et heureusement. Parce que le burpee, c’est l’exercice le plus diabolique du monde. En gros, il faut faire une pompe, se relever et sauter. Le simple fait de faire une pompe m’enlevait déjà toute énergie vitale alors l’idée de coupler ça à un petit saut de cabri derrière ne m’enchantait pas vraiment. Cela dit, c’est l’un des exercices de musculation le plus complet !
Donc j’ai appris à faire des burpees.
Cette vidéo présente plusieurs façons de faire les burpees, et pour les gens qui s’ennuient et qui ont trop de muscles, il y a des variantes rigolotes. Pour la petite anecdote, le nom de cet exercice vient de burp, « rot » en anglais, parce qu’après quelques burpees, on a envie au choix soit de roter, soit de vomir.
Oui, le sport c’est fun.
Donc histoire de nous confectionner des corps de rêve, on a entamé un programme de musculation intensif qui porte le doux nom de Freeletics. Je vous passe les détails mais c’était dur, on a sué, on a beaucoup insulté les gens et petit à petit, nos muscles ont poussé.
Nous étions fin prêts pour le jour J.
C’est parti pour la course !
Nous nous sommes donc retrouvés sur une base de loisirs à 40km de Paris, au milieu de 5000 autres participants, prêts à en baver.
Il y a deux façons d’aborder la course : soit en mode warrior, pour arriver le plus vite possible, soit en mode bon enfant, avec un chouette esprit d’équipe pour s’entraider à chaque obstacle.
J’ai choisi le mode bon enfant.
Après nous avoir fait crier très fort « We are spartans », les organisateurs nous ont donné le top départ et nous sommes partis en petites foulées, à l’aventure !
On n’avait aucune idée des épreuves : c’était une surprise à chaque fois, au détour d’un sentier. C’est varié, il y a du facile et du dur, du barbelé, de la boue, beaucoup de rire, un peu de peur, beaucoup de glissades, pas mal d’égratignures et beaucoup, BEAUCOUP d’hommes torse nu magnifiques (c’est une motivation géniale pour courir plus vite et essayer de les rattraper).
Un gros kif plein d’adrénaline
Au final, oui, j’ai loupé quelques obstacles (2 sur 29, ça vaaaa), oui du coup j’ai fait quelques burpees (20 burpees à chaque épreuve ratée) et oui, j’ai SURKIFFÉ. C’est de l’adrénaline pure sur 3h de course, avec un saut final au-dessus de bûches enflammées qu’on a effectué tous ensemble. Équipe un jour, équipe toujours !
Ça c’était juste avant que je lâche la barre. J’avais encore le sourire. Et l’espoir.
C’est une vraie fierté pour moi d’avoir passé cette ligne d’arrivée, vivante. De pouvoir dire : je l’ai fait. Et de me dire surtout : j’ai encore envie de le faire.
Au final, j’ai des bleus et des griffures partout, j’ai jeté un t-shirt à la poubelle, j’ai récupéré un kilo de terre dans le fond de ma douche après avoir rincé mes affaires et j’ai du mal à marcher, deux jours après. Mais je m’en fiche, j’ai une magnifique médaille que je me tâte à porter tous les jours (je trouve qu’elle va avec tout) !
Pour celles et ceux qui seraient tenté-e-s, allez voir le site de la Spartan Race. La prochaine course a lieu à Marseille dans quelques semaines.
Le garçon le plus rapide a mis 54mn, la fille la plus rapide, 1h20. C’est mon nouvel objectif.
La Spartan Race… « pour les filles »
D’ailleurs, en parlant de fille ou de garçon, c’est mon seul regret dans la course : sur certaines épreuves, il y a une alternative « pour les filles », signalée par du rose.
Ça m’a énervée parce ça n’est pas une question de fille ou de garçon mais de corpulence : j’ai couru avec des amis garçons que je dépasse d’une tête et de plusieurs kilos ! Et tirer un pneu de camion était tout à fait faisable pour moi, je n’avais pas besoin qu’on m’en mette un plus petit et rose… J’aurais préféré qu’ils offrent la possibilité d’une alternative plus facile pour les participant-e-s qui avaient du mal, pas en fonction de leur genre.
Pour voir plus de photos, allez voir du côté du blog de MonsieurLam qui s’est chargé de nous immortaliser quand on avait de la boue entre les dents !
PS : on s’y est pris comme des manches pour se faire un uniforme d’équipe, alors le matin même j’ai juste ramené un rouge à lèvres pour qu’on ait des peintures de guerre. Il a tenu de manière impeccable malgré l’eau, la boue, la sueur ET LA DOUCHE. Big up Sephora.
Déception après les cordes, impossibles à passer.
Premier mur, avant même le début de la course. J’ai beaucoup pensé à mad, parce qu’à chaque fois je me suis un peu abîmé le frifri.
Avoir la classe en toutes circonstances
La boue c’est chouette, les millions de graviers dedans, moins.
Bonjour vous.
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Les Commentaires
perso je n'en fait pas, mais c'est mon chéri qui fait toutes les courses à obstacles du coin et même d'un peu plus loin