Oh bah putain, c’est mon dernier article ici ! Je suis contente de gagner une journée par semaine pour bosser sur des projets d’avenir qui m’enthousiasment follement, mais ça fait tout drôle. C’est rigolo.
En septembre 2011, je débarquais pour la première fois sur ce site avec mes métaphores pourries, mon humour un peu gras et mes faiblesses plus ou moins assumées.
Six ans plus tard, j’y écris pour la toute dernière fois et je peux pas m’empêcher de me dire… eh, tu leur as bien parlé de ça, aux lectrices de mad ? Et ça ? Et ça ?
Alors, parce que c’est la dernière fois que je vous parle par le biais de ce magazine, je me permets, façon dernier inventaire avant évaporation, de lister dans cette dernière leçon de la semaine, toutes les petites leçons qui me sont indispensables.
Leçon n°1 : penser à se brosser les dents de temps en temps.
Aime-toi
C’est dur, je sais. Je lutte au quotidien pour ça, moi aussi : c’est jamais acté.
Y a des jours où je me sens bien, où mon corps est une enveloppe qui m’aide à accomplir des tâches du quotidien, et des trucs plus forts et fous, genre courir ou arrêter de fumer. Et je l’aime.
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Et y a des jours comme aujourd’hui, où je ré-enfile un top que j’ai pas mis depuis 3 semaines en ayant l’impression d’être énorme, et qu’il m’allait mieux le mois dernier. Alors j’me déteste, et j’me re-déteste de me détester pour des trucs aussi futiles.
Y a des jours où je me sens capable, forte et douée dans ce que je fais, de manière générale. Où je prends pleinement conscience de ma confiance en moi, en cours d’acquisition, de mes victoires sur le syndrome de l’imposteur.
Et y a des jours où j’arrive pas à aligner deux phrases à l’écrit.
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Je suis bien placée pour savoir que c’est hyper dur, de s’aimer. Mais c’est pas parce que c’est hyper dur que ça vaut pas le coup. Même si c’est juste un jour sur deux, au début, puis deux jours sur trois, et cætera.
Entoure-toi de gens qui te respectent (et balek des autres)
Le point précédent est vachement important parce que plus on s’aime, plus on se respecte, et plus on se respecte, moins on supporte que des gens ne nous respectent pas.
Et plus on apprend à bien s’entourer, de gens qui nous veulent du bien. Je te jure que ça change tout.
Les frites, c’est meilleur en deux cuissons
C’est une cuisson en deux temps qui permet à la frite d’être cuite à coeur et croustillante. Vachement meilleure, donc.
Personnellement, les miennes, je les aime cuite dans la graisse de boeuf. Je vis pas à Lille pour rien. Mais je sais que ça ne convient pas à tous les régimes alimentaires alors fais comme si j’avais rien dit.
C’est juste que, si t’aimes les frites et que dans un restau, c’est écrit « frites en deux cuissons », bah fonce à l’intérieur.
Et prends des frites, évidemment. Sinon c’est que vraiment, t’aimes bien tout ce qui est gâchis.
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Quand t’as besoin d’aide, demande de l’aide
Que ce soit pour monter une armoire Ikea ou pour t’aider à surmonter une vraie épreuve (même si ça n’implique pas nécessairement d’aller voir la même personne dans ces deux cas), c’est pareil!
Si tu demandes pas d’aide pour monter l’armoire, tu risques de la péter. Si tu demandes pas d’aide pour surmonter ta grosse épreuve, tu risques de jamais apprendre à t’en remettre ou à vivre avec. Ce serait un gâchis énorme.
Comme aller dans un restau qui sait cuire ses frites, sans commander de frites. Mais en pire.
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On peut être très proche de gens uuuultra différents
Ça peut créer quelques tensions, ou quelques discussions un peu houleuses, et c’est rien du tout. Pendant toute mon enfance et toute mon adolescence, jusqu’à il y a quelques années, je pensais qu’une engueulade signait la fin d’une amitié.
Tellement pas.
Aujourd’hui, j’ai des ami•es formidables. Des ami•es qui m’impressionnent, qui me font rire, que je comprends pas toujours et qui me comprennent pas toujours, mais qui seront toujours là, et pour lesquel•les je serai toujours là.
Parfois, on s’engueule. Parfois, on n’est pas d’accord, mais on se parle. Dans tous les cas, on se réconcilie toujours, et les engueulades ou les divergences, en fait, ne mettent un terme à rien du tout.
Ça renforce pas non plus quoique ce soit, c’est juste… Normal. Tant que ça ne tourne pas à la relation toxique, bien sûr.
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On peut s’engueuler avec les gens qui comptent et ne pas les perdre. Promis.
Mieux vaut passer pour une casse-couilles que subir sans rien dire
Si tu as l’impression que ton entourage t’infantilise et que ça te gêne, dis-le. Calmement, pépouzement. C’est le meilleur moyen de prouver que t’es une grande personne.
Si tu ne te sens pas assez considérée, ou pas assez payée dans ton boulot, demande un entretien et dis-le. Posément. T’as rien à perdre si tu fais ça. Peut-être que ça marchera pas, mais t’as rien à perdre à le tenter.
Si tu vois quelqu’un et que tu souffres de son absence d’attention, dis-lui. Gentiment. Il/elle pourra pas dire qu’il/elle ne savait pas si tu te barres en constatant qu’il y a pas de changement et que ça te fait pas du bien.
Comme ça.
Dans toutes les situations où tu souffres d’un truc, où t’as l’impression qu’on ne te considère pas à ta juste valeur, fais-le remarquer aux personnes concernées.
Les gens, ils font pas forcément exprès. Si c’est le cas, vaut mieux en être conscient. Si c’est pas le cas, c’est mieux de le savoir, pour pas partir d’un mauvais a priori sur autrui et pour que tout soit au clair dans ta tête.
Pour pas être attentiste, et pour ne pas subir la situation.
Car subir, c’est le meilleur moyen d’accumuler les frustrations, et de craquer son slip de manière contre-productive un de ces jours.
Prends l’air !
J’ai jamais supporté d’être enfermée trop longtemps. Ça me fait suffoquer, ça me rend anxieuse. Alors que ce soit pour aller marcher, ou courir, ou juste profiter d’une terrasse ou d’un parc, avec des gens ou toute seule, prends l’air !
Dix minutes par week-end ou cinq heures par jour, peu importe. Je suis dehors autant que possible, et je te jure : dehors, la vie, elle paraît plus simple.
Les grosses déprimes, les petits tracas, les angoisses paraissent plus abordables une fois que je me suis aérée quelques instants. Rester cloîtrée, c’est le meilleur moyen de dramatiser ce qui ne devrait pas l’être.
Et y a pas grand-chose qui devrait l’être, au final.
J’oublie sûrement mille choses, mais faut que j’y aille, sinon l’article va prendre trois heures à lire et vous allez vomir à la fin.
Merci les madmoiZelles ♥
Merci à vous, lectrices, pour votre exigence qui m’a fait grandir, pour vos petits mots qui m’ont réchauffé le coeur, pour m’avoir accompagnées tout au long de ces années charnières pendant lesquelles j’ai eu l’impression de vivre mille vies.
Merci de m’avoir engueulée quand vous pensiez que je le méritais, de m’avoir encouragée quand vous aviez envie de le faire.
Merci à celles qui m’ont suivie, à celles qui m’ont pas suivie, et à celles qui savent pas qui je suis, qui me découvrent avec cet article et se demandent qui peut bien être cette rédactrice Web sacrément drama.
J’espère vous retrouver ailleurs — sur ma chaîne YouTube, dans la rue, ou que sais-je encore.
Et je vous souhaite la plus chouette des vies.
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