Quand je suis partie à l’étranger, je n’imaginais pas que le retour serait difficile. Je ne dis pas que tout le monde le vit mal, mais pour beaucoup — selon un sondage réalisé par mes soins — les premières semaines sont étranges, ou tout du moins compliquées.
J’aurais aimé qu’on me prévienne et qu’on me dise comment faire pour que ce soit plus simple. Alors avec un (tout petit) peu de recul, je livre mon analyse de ce qui fait mal, et surtout, tente de donner des clés pour dépasser ce blues.
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Les personnes qu’on laisse derrière soi
En quittant un pays dans lequel on a vécu pendant plusieurs mois, on abandonne une vie qu’on avait commencé à bâtir. Une vie dans laquelle beaucoup de personnes étaient entrées, s’étaient fait une place au soleil, et qu’on ne voudrait pas voir s’éloigner de nos radars.
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Mais ce n’est pas une fatalité. Oui, les crises de larmes sont souvent inévitables, oui, ces personnes vont vous manquer et oui, on aimerait rester plus longtemps avec elles. Mais elles ne sont pas en train de disparaître de votre vie simplement parce que vous montez dans un avion alors qu’elles restent au sol !
Communiquez énormément avec ces ami•es, prévoyez de les revoir – même si ça ne se fait pas.
On a l’immense chance de vivre au XXIe siècle, avec tout ce qu’il comporte de technologies de type WhatsApp et Skype, en plus de l’aviation moderne. En rentrant, ce qui m’a permis d’affronter les premières semaines, ça a été de communiquer énormément avec mes ami•es.
Ça aide de donner des nouvelles, partager les craintes, les trucs qui font plaisir et ceux qui déçoivent. Et aussi prévoir de se revoir : même si ça ne se réalise pas, y croire et y penser fait du bien – et si vous le voulez vraiment, il a de grandes chances que ça se concrétise.
Il y a une variante face à ces premières difficultés : avoir rencontré l’amour sur place. Et là, il y a plusieurs écoles. Certain•es privilégient la relation à distance, d’autres souhaitent rester ami•es ou, solution plus radicale, couper les ponts.
Dans le premier cas, rappelez-vous que oui, il est possible que ça fonctionne. Dans le deuxième ou le troisième, vous emportez avec vous des « souvenirs doudou » et c’est le plus important.
Ce sont des choses qui vous feront sourire et vous donneront des papillons dans le ventre quand elles referont surface. Vous avez forcément appris quelque chose grâce à cette autre personne — et pour ne pas vous noyer dans la nostalgie, référez-vous à la troisième partie.
Avoir changé… sans que ce soit le cas de son entourage
Pendant cette année (ou ces quelques mois hein, on n’est pas sectaires), vous avez sans doute changé. Et au retour, la réaction des proches face à ces changements n’est pas toujours très jouasse.
Exemple : j’ai un peu modifié mes habitudes alimentaires, de façon à ce qu’elles soient plus en accord avec mes convictions. Rien de radical, mais à mon retour, j’ai essuyé des regards étonnés et des « Roooh » lors d’un de mes premiers repas avec ma famille.
Une fois qu’ils ont compris ton cheminement, tes proches sont généralement beaucoup plus relax sur le sujet.
En un mois de réactions similaires, sur ce sujet et sur d’autres, j’en suis venue à la conclusion que rien ne vaut une bonne mise au point. Expliquer que oui, certaines choses ont changé et pourquoi, que c’est normal et que ces choix ne méritent pas d’être remis en question permet de crever l’abcès.
Une fois qu’ils ont compris le cheminement et aussi que ce n’est pas facile pour toi, les gens sont généralement beaucoup plus relax sur le sujet !
Revenir à une « normale » qui ne l’est plus
Au retour, le « quotidien » peut sembler bien terne. Si, durant les premiers jours, les retrouvailles occupent l’esprit, l’effervescence retombe parfois facilement. Alors plutôt que d’utiliser un stock de mouchoirs digne de Bridget Jones, il est toujours bon de se lancer dans de nouveaux projets.
Personnellement, c’est l’un des points que j’ai à peu près réussi à maîtriser. Avant même de rentrer, j’avais prévu mille choses à faire, et ça a fonctionné. Ça peut être tout et n’importe quoi tant que ça vous plaît, que ça vous enthousiasme et que ça vous sort de votre morosité.
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Un week-end dans une autre ville, un changement dans vos études, des cours de théâtre (ou de tout autre chose), un festival, s’engager dans une association qui vous plaît ou simplement se plonger dans une série de romans : faites-vous plaisir, offrez-vous un nouveau quotidien qui ne soit pas exactement celui que vous aviez laissé en partant.
En somme, au retour, continuez de sortir de votre zone de confort. Ça va bien se passer.
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Les Commentaires
Le retour a été vraiment difficile. Déjà triste de quitter ma famille anglaise. Je m'étais vraiment attachée aux quatre petites dont je m'occupait et aux parents qui m'ont prise au sérieux et traité comme une adulte (contrairement à mon entourage). Ensuite parce que cette année là a été la meilleure professionnellement parlant. Comme la mère de ma famille d'accueil était (et est toujours) directrice d'une école catholique qui accueille beaucoup d'étudiants étrangers, j'ai pu suivre des cours avec eux et j'ai aussi enseigné le français aux petits anglais. J'ai vraiment ce que je faisais, alors je suis devenue souriante, positive et vraiment ouverte aux autres que je ne me suis pas reconnue.
Je suis rentrée pleine de confiance en moi, alors tout le monde m'a trouvé changé mais pas forcément en bien. Je n'avais pas beaucoup gardé contact pendant mon séjour avec mes amis car je ne voulais pas donner l'impression de prendre la grosse tête. J'avais manqué beaucoup de soirées, de délires, la vie quoi. Donc revoir tout le monde a été étrange et j'ai pu voir qui étaient les vrais amis. J'ai arrêté de voir au fil du temps celui qui m'avait fait remarqué qu'au bout de deux années post bac je n'avais toujours que ce diplôme, et ceux à qui passaient leur soirée à boire ou ceux à qui je n'avais plus rien à dire. Finalement les seuls amis que j'ai gardé sont ceux qui sont parti aussi à l'étranger pour leurs études. Ce sont eux ceux qui ont l'esprit le plus ouvert puisque l'on découvre un autre univers.
Je rejoint @Nekhbet, on ne eut pas raconter sans arrêt notre voyage. J'avais plein d'anecdotes à raconter, parfois plusieurs mois après être rentrée. Les gens s'en fichent et on passe pour quelqu'un qui a tout vu, fait et entendu et non pour quelqu'un qui a vécu une aventure humaine extraordinaire.