Elle a qualifié ce jour d’« historique ». Et pour cause, jeudi 29 décembre, Sonia Guajajara a été nommée ministre des peuples indigènes par le nouveau président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. Elle est ainsi la première personne indigène de l’histoire du Brésil à diriger un ministère.
Une icône
Née dans la réserve indigène Arariboia, issue du peuple Guajajara dont elle a adopté le nom comme nom d’usage, Sonia Guajajara est une figure majeure de la lutte contre la déforestation et contre les violences faites aux peuples autochtones au Brésil. Un activisme qui lui a vallu de faire partie de la liste des 100 personnes les plus influentes au monde érigée par le Time en 2022. Par ses combats, elle était ainsi l’une des principales opposantes du précédent président Jair Bolsonaro (2019-2022), dont les politiques de développement de l’Amazonie ont notamment accéléré la déforestation. L’ancien chef de l’État était également connu pour son mépris des droits des indigènes. La création d’un ministère dédié aux peuples autochtones et le choix de cette militante pour le diriger sont donc un symbole fort des changements à prévoir sous la présidence de Lula.
« Nous allons mettre fin à notre invisibilité »
L’investiture du gouvernement de Lula ne date que du premier janvier, mais Sonia Guajajara ne compte pas perdre une minute. Son ministère « coordonnera et supervisera l’action du gouvernement pour les politiques à destination des indigènes, et travaillera en étroite collaboration avec les ministres de la Justice, de l’Environnement, de la Santé. Surtout : la Fondation nationale de l’Indien [Funai, organisme public chargé de protéger les droits des indigènes] sera placée sous ma responsabilité », a-t-elle expliqué au Monde. Plus déterminée que jamais, cette pionnière entend bien réparer les dégâts causés par la présidence de Bolsonaro et aller plus loin. « Nous allons travailler pour mettre fin à notre invisibilité dans la société brésilienne, à la négation de nos droits. Désormais, on ne pourra plus nous mépriser ou nous considérer comme des êtres humains de seconde zone », a-t-elle déclaré avec force.
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