— Article initialement publié le 10 novembre 2016
* Certains des prénoms ont été modifiés.
J’ai déjà expliqué le fonctionnement et les grands enjeux de la primaire des Républicains sur madmoiZelle. La date approchant — les deux tours de l’élection auront lieu les 20 et 27 novembre — j’ai voulu me pencher sur les raisons invoquées par les lectrices et lecteurs du magazine pour aller glisser leur bulletin dans l’urne, qu’elles adhèrent ou non aux partis politiques de la droite et du centre.
Comment voter à la primaire de la droite et du centre ?
Les deux tours auront lieu les dimanches 20 et 27 novembre. Aucune carte de parti n’est nécessaire pour voter, il suffit de :
- Être inscrit•e sur les listes électorales et vous rendre dans le bureau de vote correspondant (vous pouvez trouver le votre ici)
- S’acquitter d’une participation de 2€
- Signer une charte d’adhésion aux valeurs républicaines de la droite et du centre
Et s’armer de patience, il pourrait y avoir de l’affluence… Toutes les infos sont ici !
« Le vainqueur de la primaire sera sans doute le futur président »
La première raison avancée par celles qui ont témoigné est de choisir leur candidat « par défaut » au cas où la gauche ne serait pas représentée au second tour, comme Pascaline* :
Faire son marché pour le 2ème tour
« J’ai prévu de voter à la primaire des Républicains pour plusieurs raisons. La première étant de faire un peu son marché chez les Républicains, de choisir celui qui selon moi pourrait devenir le futur Président de la République Française.
Il ne faut pas se voiler la face, la Gauche se déchire et pour le moment aucune figure politique ne se détache du lot. […] Et malheureusement, j’ai bien peur que ce soit le cas et que la Gauche se retrouve éliminée dès le premier tour, comme en 2002. »
Marine Le Pen cristallise en effet l’opposition des madmoiZelles, qui souhaitent pouvoir avoir la meilleure alternative au second tour en cas de duel avec le Front National, comme Louise* qui partage globalement l’avis de Pascaline* :
« Je pense que Sarko est grillé. Donc si au second tour on a Nico contre Marine, on risque de se retrouver avec notre première présidente femme.
Je pense que l’effet 2002 ne sera pas forcément au rendez-vous ce coup ci. Le/la candidat•e qui gagnera la primaire sera (quand même) probablement le ou la prochain•e président•e alors autant que ses idées se rapprochent aux maximum des miennes. »
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Mathilde* est inquiète de cette perspective également, et en cas de second tour FN-Républicains, c’est avant tout pour éviter le retour de Nicolas Sarkozy qu’elle tient à faire entendre sa voix…
Éliminer Nicolas Sarkozy d’entrée de jeu
« Ce qui me motive c’est de voter contre N. Sarkozy et surtout de voter pour quelqu’un de « présidentiable. » C’est-à-dire quelqu’un qui a l’étoffe pour être président. Parce que je pense que si aucun candidat n’est assez bien à gauche ou à droite, Marine Le Pen risque de l’emporter, ce que j’aimerais bien éviter ! »
Tout, sauf devoir choisir entre Sarkozy et Le Pen ?
Elle est loin d’être la seule à faire entendre cet argument parmi toutes celles qui ont répondu à notre appel à témoins. Gabrielle* aussi est catégorique : il est hors de question de retrouver Sarkozy à la tête de l’Etat.
« Concrètement je suis complètement opposée à un retour de Nicolas Sarkozy au pouvoir et ce à de nombreux titres, en premier lieu desquels figurent toutes les affaires judiciaires auxquelles il a été mêlé. »
Mais certaines sont encore plus catégoriques… Voire un peu rancunières, comme Clothilde*.
« Je déteste ce personnage et pour moi le simple fait qu’il se présente alors que les sondages montrent que les Français•es ne veulent pas de lui est un manque de respect, même si je ne suis pas surprise par son attitude puisque ce type ose tout, dans l’indécence la plus totale. Il ne respecte personne, il est l’incarnation de la vulgarité, de la petitesse.
Du coup quand il a déclaré « être outré » par les électeurs de gauche qui vont voter à la primaire, je me suis décidée. Puisqu’il est prêt à toutes les bassesses pour être « élu », je me réjouis d’à mon tour activer des mécanismes pas très éthiques pour lui barrer la route. […]
En bref mon vote n’est pas influencé par une idéologie ni par un intérêt quelconque pour les candidats concernés. Il s’agit d’un acte revanchard et petit que j’assume totalement. »
Marine Le Pen peut-elle réellement être élue ?
Beaucoup d’électeurs et d’électrices craignent la présence de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, comme en 2002… Plusieurs sondages la donnent d’ailleurs qualifiée quel•les que soient ses concurrent•es.
La différence avec 2002, c’est qu’il est cette fois-ci peu probable qu’un « élan républicain » profite à l’adversaire de la candidate FN, surtout s’il s’agit de Nicolas Sarkozy, ou de François Hollande. On imagine mal un report massif des voix de gauche en faveur, au choix : du candidat vigoureusement chassé du siège il y a 5 ans, ou de celui qui a perdu la confiance et tué l’espoir qu’il avait su nourrir en 2012.
Toujours selon des sondages, Alain Juppé serait le candidat le mieux à même de battre Marine Le Pen, tous partis confondus.
Un vote d’adhésion
Certaines madmoiZelles parlent aussi d’un intérêt réel pour les programmes des candidat•es. C’est le cas de Fatou* :
« En temps normal, je vote centriste. […] J’ai décidé de voter à la primaire Les Républicains pour essayer d’avoir, le jour des élections présidentielles, un panel de candidats qui me semble acceptable. […]
Ce n’est pas pour fragiliser le parti, au contraire, c’est pour leur donner le plus de chances de remporter mon vote aux élections présidentielles. Si le gagnant n’est pas celui ou celle pour lequel/laquelle j’aurais voté, je ne lui refuserai pas mon vote pour autant en avril sans le comparer aux autres candidat•es en lice. »
Et certaines sont même résolument engagées dans la campagne, très loin d’un vote par défaut, comme c’est le cas pour Alice* :
« Très satisfaite » du programme d’Alain Juppé pour la jeunesse
« Je me suis engagée dans le comité Jeunes avec Juppé en janvier 2016. […] Tout d’abord, j’ai lu son programme. Celui-ci n’était pas fixe. En effet, fin janvier 2016 il a lancé l’appel à la jeunesse, demandant l’avis des jeunes sur tous les sujets afin de pouvoir construire le programme. […]
Lors de la lecture finale du programme, j’ai été très satisfaite. Mon candidat parlait de sécurité, éducation, droit des femmes, nouvelles technologies, etc… Et le tout sans être clivant. Sans vouloir exclure. »
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Un vote de communion
Outre ces raisons relevant de leurs opinions personnelles, quelques madmoiZelles invoquent aussi des raisons moins directement politiques pour s’intéresser à cette primaire. Ainsi, Fatou* considère que cela lui permet d’anticiper au mieux l’élection présidentielle, mais surtout, d’accomplir son rôle de citoyenne :
« Je veux me pencher aussi tôt que possible sur les programmes et projets des candidats. Fin Avril, je serai prête. […] Je ne peux pas ne pas profiter de ce droit que j’ai de contribuer à la gestion de leur pays. »
Pascaline*, de son côté ajoute qu’elle aime se confronter aux ambiances électorales :
« J’ai toujours beaucoup aimé l’excitation des élections, entre la campagne, le vote, le dépouillement et l’attente des résultats le dimanche à 22 heures. Et ça me manque un peu, la dernière remontant à décembre 2015, donc bientôt un an. »
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Et toi, est-ce que tu comptes aller voter les 20 et 27 novembre ? Pourquoi ? Viens en parler dans les commentaires !
— Merci à toutes les madmoiZelles qui ont témoigné !
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