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Ce que j’aurais dû dire à mon ex

« La vérité, c’est que tu n’étais rien sans moi » : ce que Noémie aurait dû dire à son ex

Fini les brouillons qui s’accumulent et les vocaux annulés de justesse : notre nouveau podcast Ce que j’aurais dû dire à mon ex vous tend le micro pour exprimer tout ce que vous rêviez de dire à votre ex-moitié.

Attention : cet épisode mentionne des violences sexuelles

Vous voyez ces exs auxquels on pense avec une once de nostalgie, un sourire au coin des lèvres ? Ces histoires finies avant l’heure qui nous laisse rêver de ce qu’elles auraient pu être

Celle de Noémie en est l’exact opposé : cette rupture, elle ne la regrette absolument pas. Mieux, elle est le point de départ d’une nouvelle vie, et d’une histoire d’amour bien plus cool avec elle-même.

Ce que Noémie aurait dû dire à son ex

Cher ex, 

C’est étrange de commencer une lettre par ces mots, « cher ex ». Et pourtant, pour te désigner, c’est  bien le plus simple que j’ai fini par trouver. Ou plus ou moins ex, qui peut aussi marcher.  

Aussi absurde que ça paraisse, au vu de notre histoire, je crois bien que je t’écris pour te dire merci.  

Tu dois te demander d’où je sors depuis tout ce temps, mais je doute que tu te demandes ce que je  deviens. Où est-ce que j’en suis à présent ? Je ne sais pas trop où j’en suis, en fait. Si ça existait, ce  serait bien plus simple à indiquer avec un baromètre. 

Je sais que rien n’est simple. En six ans d’études de psycho, j’en ai appris des choses qui m’ont permis  d’analyser ce qui s’est passé. Et que dire des deux ans de thérapie qui ont suivi notre rupture, là  aussi j’en ai eu, du temps pour remuer le passé. Et Dieu sait qu’il y avait, du passé et du contenu à  remuer.  

Dans cette histoire, à la fois longue et courte, tout a mal commencé, quelques éléments se sont bien déroulés, et puis tout a vraiment très mal fini.  

Il y en avait, des choses qui n’allaient pas, en fait il n’y avait que ça. Tes premières esquisses de drague non-assumée, alors que tu étais encore avec ton ex. Tes allers-retours constants, ta consommation de cannabis et de diverses autres choses, évoquée seulement à demi-mots.

Notre différence d’expérience, sur laquelle tu mettais si bien le doigt. Ta manière de tourner les mots, les phrases et les  conflits, pour que d’une pirouette et d’un beau sourire charmeur, la faute retombe sur moi. Comme cette fois où, après la deuxième fois où on a couché ensemble, tu as pointé que sexuellement parlant,  c’est comme si tu étais « habitué à du magret », et que moi j’étais… Autre chose que ça ?

C’était bien  la peine de me poursuivre pendant des mois. Sans compter que notre rapport de cette fois-là, il était pas si consenti que ça. Ou bien ce jour où après quelques fois à me remettre de nos ébats, je me demandais bien pourquoi je ne jouissais pas. Et tu m’as répondu

« Tu sais, il y a des filles qui ne  jouissent jamais de leur vie, c’est comme ça ».  

Sans même revenir sur cet exemple flagrant du fait que tolérer le moindre conflit interne, ou la  moindre remise en question, c’était pas pour toi ; c’était très clairement, mais alors pas du tout la meilleure manière pour moi de commencer ma vie sexuelle, que d’entendre ça. Sur le moment, je n’ai pas osé te dire « Pourtant c’est dingue, toute seule jouir, j’y arrive », mais putain, Dieu sait que j’aurais dû.  Sans compter que la suite t’a bien donné bien tort.  

Le soir où tu es parti, où tu m’as signifié que je ne représentais finalement rien pour toi, tu m’as brisé  le cœur, tu sais.

En mille morceaux. Tu savais tout de moi. Tu connaissais mon passé, mes complexes,  mes peurs, mes incertitudes. De moi, je t’ai tout livré, et toi, tu as décidé que tu t’en fichais. 

Et pourtant, je me suis accrochée. Une partie de moi est restée sidérée, a refusé d’y croire. Elle  s’accrochait à ces instants que j’avais vus comme des instants d’ « absolu », ceux qui me laissaient  penser que tu étais l’homme de ma vie. Pendant des mois, je ne comprenais pas. Quand tu es revenu, plusieurs fois, je ne comprenais pas l’absurdité de ce que je voyais se dérouler sous mes yeux. Il faut dire que tu n’as jamais envisagé une seule fois de t’excuser, ça aurait sans doute été surfait. 

Alors, tu sais ce que j’ai fait ? 

Pour me changer les idées, je suis partie en vacances. J’ai commencé la danse, j’ai shooté avec des photographes. Pour changer de ce que tu avais fait de moi quand tu m’as laissée, je me suis percée, et  je me suis tatouée. Parce que je ne supportais plus d’être encore la même que ce que j’étais quand tu as fait de moi une fille abimée, choquée et éplorée. Je voulais changer, et devenir autre chose.

Je ne voulais plus être encore celle que tu avais touchée. Je ne voulais plus être quelqu’un  que tu connaissais, mais quelqu’un qui t’avait échappé.  

Alors je peux prendre deux minutes pour considérer ta complexité. Parce qu’elle est là, je le sais. J’ai  bien senti ton besoin abyssal d’ « être » avec quelqu’un, juste pour avoir quelqu’un auprès de qui t’épancher, quelqu’un qui te renvoie avec admiration une si merveilleuse image de toi. J’ai senti ton vide, ton besoin de valorisation narcissique, j’ai eu des preuves de ton immense dépression, de ta si grande constitution mélancolique.  

Tu sais ce que j’ai réalisé ? Que j’aurais jamais pu être pleinement moi avec toi, que je n’aurais jamais pu être pleinement libre, ni pleinement heureuse. J’ai réalisé que ta décision de m’envoyer me faire voir sortie de nulle part, a été la meilleure chose qui me soit jamais arrivée.  

Je sais qu’à une époque je serais repartie de Paris pour toi, que j’aurais à nouveau déménagé après un an et demi, pour être près de toi. J’aurais été prête à tout. Mais il aurait pas fallu. Parce que déménager loin de ma ville natale, pour la première fois de ma vie, c’était le coup de pied au cul dont j’avais besoin pour me réveiller ne serait-ce qu’un peu du demi-sommeil dans lequel j’ai passé mes 23 premières  années.

Sortir de ma zone de confort, dire merde aux anciennes habitudes dans lesquelles je ne me  plaisais qu’à moitié, c’était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment-là pour commencer le reste  de ma vie. Et ça, je pense vraiment pas que j’aurais pu le faire en revenant vivre dans la même ville  que toi.  

Maintenant, plutôt que d’être quelqu’un qui s’est laissée aller à la facilité, je suis quelqu’un qui s’est prise en main pour se créer comme elle avait envie d’être. Mais dans le fond, je suis sans doute trop critique envers moi-même en écrivant ça comme ça.  

Des regrets, j’en ai des tas. Le plus grand que j’ai est de m’être laissée marcher dessus comme si je  n’étais rien, comme si je n’avais jamais valu la peine que tu poses les yeux sur moi. 

Alors qu’au fond, la vérité, c’est plutôt que tu n’étais rien sans moi, ni sans toutes les autres qui m’ont précédé et succédé. Sans notre regard pour te renvoyer ton charme et ton intelligence, il ne reste  vraiment plus grand chose de toi.  

En fait, cette lettre, ce serait sans doute pas une bonne chose que tu la lises, parce que je sais à quel point tu vis à travers ce que tu inspires aux autres, ce que tu suscites chez eux émotionnellement. Même la haine, ça te satisferait, je l’ai senti, parce que ça prouve qu’on ressent quelque chose de fort pour toi, et ça te donne de la consistance et du pouvoir.  

Mais le fait est que si je l’écris cette lettre, c’est pas un cadeau pour toi, au final c’est un cadeau pour moi. Pour mettre ENFIN un point final à ce long truc laborieux et sans avenir qu’on peut à peine appeler une relation. 

Et aussi, j’ai un peu envie de crier au monde entier que t’es un vrai connard. Même si tes amis le savent, en vérité, et que certains peuvent m’écouter parler de notre rapport sexuel pas trop consenti sans  remettre un instant en question le fait que tu sois un de leurs potes de beuverie les plus proches depuis des années. Mais après tout, il paraît qu’il faut dissocier l’œuvre de l’artiste, pas vrai ? 

Grâce à toi, j’ai appris, de la manière forte, qu’il ne faut jamais, ô grand jamais, laisser une plus grande place à l’autre qu’à soi-même. 

Aujourd’hui, je ne sais même plus exactement ce que je ressens pour toi. Le souvenir de t’avoir aimé,  l’incompréhension, la pitié, la colère, l’exaspération, les chocs, les espoirs avortés, se muent tous dans  une très grande lassitude. Je suis si fatiguée de t’avoir aimé, et si fatiguée d’en avoir chié. Et  maintenant, je le dis, c’est fini. 

Je sais qu’au moment où je voulais y croire, tu as été un très beau rêve, une très belle façade, un décor  de théâtre, une chimère en carton, mal dégrossi.  

Alors, qu’est-ce que je te souhaite à présent ? 

Pitié, de te remettre en question, de te prendre une claque dans la gueule, et d’arrêter de te comporter comme un abruti. 

Signé, 

Une de celles qui (bien heureusement) n’est pas la femme de ta vie.

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Crédits

Ce que j’aurais dû dire à mon ex est un podcast de Madmoizelle édité et présenté par Aïda Djoupa. Réalisation, musique et édition : Mathis Grosos. Rédaction en chef : Mymy Haegel. Direction de la rédaction : Mélanie Wanga. Direction générale : Marine Normand.

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