Pour un pique nique de printemps, quoi de plus pratique qu’une boîte à bento remplie par ses soins. Ces petites boîtes à déjeuner d’origine japonaise font progressivement leur place sur le marché français. Pratiques, modulables, faciles à laver et à ranger, elles se déclinent en nombre de variations qui s’adapteront à tous les styles de vie, de la petite boîte kawai au sobre écrin noir à plusieurs compartiments.
Parfaitement adapté pour contenir un repas froid, on emmène son bentô pour pique-niquer sans risquer de tâcher son sac en toile écru. On le remplit selon ses goûts et son appétit, façon traditionnelle ou fusion food, préparation minutieuse ou restes de la veille. On peut trouver de nombreuses inspirations sur des blogs entièrement consacrés aux bentôs. Quelques exemples de repas vite faits, bien faits pour un déjeuner ensoleillé.
Le bentô chirashi saumon
Dans le compartiment du bas : chirashi saumon à gauche, natto à droite
Dans le compartiment du haut : salade de crudités à gauche, cups d’accompagnements sur lit de pousses d’épinard à droite
Premier élément, et la base de tout bentô : le riz. Ici, on prépare un (ersatz de) chirashi, on utilisera donc du riz à sushi. Ce riz particulier est souvent appelé « riz rond », de par sa forme, ben, ronde, mais pas trop non plus, je ne sais pas si vous avez déjà observé un sushi, mais les grains présentent une morphologie ovoïde. On trouve ce riz dans pas mal de supermarchés et épiceries asiatiques. Son mode de cuisson est différent des types de riz qu’on a l’habitude de cuisiner. Ce riz se lave plusieurs fois avant la cuisson, en frottant bien, et se laisse reposer dans son eau une vingtaine de minutes avant la cuisson. Personnellement, j’utilise un petit rice-cooker micro-ondables, l’engin le plus simple au monde, qui a l’avantage de faire également office de doseur – bon investissement si vous consommez régulièrement du riz et que vous aimez cuisiner les légumes à la vapeur (ou le reste si ça vous fait plaisir). C’est notamment grâce à lui que j’ai appris que les dosages pour du riz « normal quoi », du riz « à sushi » et du riz « d’un type tellement chelou que personne n’a encore vu d’utilité à lui trouver une traduction » sont totallement différents. Pour une cuisson à l’ancienne, laissez bouillir dans une casserole un volume équivalent de riz et d’eau pendant trois minutes, puis baissez le feu et laisser cuire à couvert pendant 25 minutes. Surtout, jamais, sous aucun prétexte, n’enlevez jamais le couvercle pendant la cuisson.
Bref, une fois votre riz cuit, laissez le reposer. Vous pouvez alors le parfumer avec une préparation à base de vinaigre de riz (pour deux personnes : 1 cuillerée à soupe) et de mirin (alcool sucré), ou à défaut de sucre (1/2 cuillerée à soupe). Faites chauffer ce mélange dans une petite casserole sans le faire bouillir, puis versez le doucement sur le riz refroidi en mélangeant sans tourner de façon à ne pas casser les grains.
Pour réaliser un chirashi saumon, le premier prérequis est de savoir découper le saumon, art qui demande des années de pratique. N’ayant pas pour vocation de devenir maître sushi, nous nous contenterons d’un chirashi approximatif – qui ne sera probablement pas moins bon que celui de Planet Sushirama, le traiteur sino-japonais du coin où les serveurs ont l’accent vietnamien. De toutes façons, vous l’aurez compris, le principe du bentô appliqué à notre mode de vie européen est celui d’un repas personnel, dans le sens personnalisé, adapté. On prendra donc le plus grand soin à découper des tranches parallépipédiques de saumon décongelé au frigo la veille, ni trop épaisses, ni trop fines (de toutes façons à partir d’un moment on en arrive à se couper les doigts, ce qui n’est pas recommandé), sans prétendre à imiter le geste rigoureux et la dextérité du maître sushi.
On peut également réaliser l’opération avec un autre type de poisson, un poisson blanc par exemple.
Une fois les tranches préparées, on les dépose minutieusement sur le riz désormais refroidi.
La calotte sphérique vert forêt en haut à droite de mon chirashi, c’est une rondelle de citron vert, très sympa pour parfumer le saumon cru. On peut aussi emporter une petite fiolet de sauce de soja, si l’on préfère.
Dans le petit compartiment de droite, vous pouvez voir une préparation pour natto. Qu’est ce que le natto ? Ce sont des graines de soja fermentées, avec une consistance gluante, qu’on mange avec des condiments et parfois mélangé à des légumes (poireau) voire du poisson, traditionnellement consommé au petit-déjeuner. Mes collègues ont comparé ça à « des couilles de chameau », preuve qu’ils n’ont jamais vu un chameau. On trouve du natto surgelé dans des épiceries asiatiques. C’est ce type de préparation que j’ai utilisé. Sous le film plastique, ce sont les graines, et les deux petits sachets au dessus, c’est la moutarde et la sauce de soja, qu’on verse sur les graines avant de tourner avec les baguettes de manière à former une émulsion gluante. Le goût est très particulier, personnellement j’adore, mais je comprends qu’on puisse détester.
Dans le compartiment du haut, à gauche, on trouve une petite salade de crudités tout ce qu’il y a de plus banal : carottes et concombres, comme à la cantine. A droite, sur un lit de pousses d’épinard, trois petites coupelles d’accompagnement. Le lapin contient du gingembre confit rose, celui qu’on te sert avec tes sushi chez Planet Shushirama; le chat et l’ours contiennent des graines d’edamame, sortes de gros haricots verts à coque dure et filandreuse dont on extrait les graines, très utilisé en apéritif.
Le bentô aux oeufs rigolos
Dans le compartiment du bas : oeuf mollet poisson, oeuf mollet voiture, riz, petit poussin de vinaigre de riz
Dans le compartiment du haut : quartiers de poire, salade de blanc de poulet et légumes verts, petit lapin de sauce de soja
Oh mais qu’est-ce que c’est que ces choses blanches et globuleuses en bas qui ressemblent fort à des objets de la vie courante qui n’ont pourtant pas cette consistance (ni cette taille) ? Et bien ce sont des oeufs. Oui, des oeufs, qui ont pris cette forme amusante grâce à des moules à oeufs. L’utilisation des moules à oeufs est très simple : faites cuire vos oeufs comme ça vous chante tant que c’est dans la coquille (et un minimum de consistance aussi), enlevez délicatement la coquille, placez l’oeuf dans le moule, fermez le et laissez le tremper dans l’eau froide pendant une dizaine de minutes. Ouvrez le moule et sortez l’oeuf avec précaution : voilà, vous avez votre petit poisson et votre petite automobile. On en trouve de plusieurs formes, ours, chat, coeur, étoile… Et on peut également s’en servir pour confectionner de petits onigiris (boules compactes de riz à sushi). Entre les deux oeufs, vous remarquerez le petit séparateur « chat derrière une barrière »‘ rose, parce que oui, entre les deux bentos, j’ai reçu ma commande en direct du japon avec toutes ces jolies choses inutiles dedans.
A droite, du riz tout ce qu’il y a de plus banal, avec de petits pandas à piquer partout (phrase à répéter deux cent fois chaque soir pour éviter les ridules labiales), ainsi qu’une petite fiole contenant du vinaigre de riz, pour parfumer le riz froid.
En haut, à gauche, ce sont des poires tout ce qu’il y a de plus banal, encore une fois. Traditionnellement, les bentôs contiennent peu ou pas de dessert, mais encore une fois on s’arrange comme on veut. Vous remarquerez que le petit panda fait l’équilibriste. A droite, une salade composée très simple, constituée de blancs de poulets, de haricots verts et de courgettes, arrosée d’un filet de citron et s’apprétant à être arrosée de sauce de soja (cf dans le petit lapin). Exemple typique de réutilisation de restes du diner de la veille. Voilà donc deux exemples de bentôs, à vous d’imaginer les votres.
Quelques bonnes adresses :
– www.bentoandco.com : commande au Japon de bentôs et accessoires, contient également des sections informatives sur les bentôs
– www.satsuki.fr : épicerie japonaise en ligne
A Paris :
– workshop Issé, 11 rue Saint Augustin, 2ème arrd (métro Quatre Septembre, Pyramides)
– épicerie fine japonaise, vente de bentôs et accessoires de cuisine de qualité
– Kyoko, 46 rue des petits champs, 2ème arrd (métro Pyramides) – supérette japonaise, nombreux produits
– Komikku, 61, rue des Petits-Champs, 1er arrd (métro Pyramides) – magasin de mangas et merchandising qui vend aussi quelques bentôs et accessoires, dont les moules à oeufs et le rice cooker micro-ondables. Plus cher qu’en import du Japon (normal), sympa pour les fans de merchandising (boîtes Totoro, Hello Kitty…), de bon conseil
– Ju-Ji Ya, 46 rue St Anne, 2ème arrd (métro Pyramides) – derrière le restaurant rapide (très bons bentôs à emporter ou consommer sur place d’ailleurs), une supérette de produits japonais. A l’avantage d’être ouvert jusqu’à 10h, comme son nom le laisse deviner
– ACE Opéra, 42 rue St Augustin, 2ème arrd (métro Opéra), épicerie coréenne et japonaise très bien achalandée
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Les Commentaires
et aussi: j'ai vu qu'il y en avait sur etsy, quelqu'un en a déjà commandé?