Une sensibilité auditive quasi identique entre hommes et femmes
Des chercheurs de l’Université d’Aarhus (Danemark) ont mené une étude parue début 2025 dans la revue Emotion pour vérifier si les femmes sont biologiquement plus réactives aux pleurs nocturnes des bébés.
Dans une première expérience, 142 adultes sans enfants ont dormi à domicile pendant que des sons — plaintes de bébé ou alarmes — étaient diffusés à divers niveaux sonores.
Résultat : les femmes se réveillaient environ 14 % plus souvent que les hommes seulement à cause des sons très faibles (33‑44 dB), équivalents à un murmure. À des volumes plus élevés, la réactivité des deux sexes était identique.
La réalité nocturne : les mères trois fois plus sollicitées
Une deuxième étude a porté sur 117 couples de nouveaux parents, qui ont noté leurs réveils nocturnes pendant une semaine.
Les femmes se sont révélées trois fois plus souvent actives que les hommes pour répondre aux pleurs de l’enfant. Dans seulement 23 % des couples, le partage était équilibré. Ce contraste flagrant ne pouvait s’expliquer par la légère différence sensorielle identifiée dans la première phase de l’étude.
Des causes avant tout sociales, pas biologiques
Le fossé entre mères et pères dans les soins nocturnes, selon les auteurs, relève davantage de la construction sociale que du biologique. Plusieurs facteurs s’entrecroisent :
- Le congé de maternité est presque toujours pris avant le congé de paternité, offrant aux mères davantage d’expérience en soins précoces.
- L’allaitement nocturne encourage fréquemment les mères à intervenir tandis que les pères dorment.
- Enfin, les normes et attentes envers les mères les placent généralement en première ligne pour les soins de nuit, renforçant un cercle de charge mentale et de réflexes « attendus ».
Simulations contre réalité : l’écart reste énorme
Les chercheurs ont également simulé des nuits avec un bébé (4 à 5 événements nocturnes), en attribuant aléatoirement les réveils selon les sensibilités observées.
Dans ces modèles, les femmes ne prenaient en charge que 57 % des interventions nocturnes. Or dans la réalité, les mères assumaient environ 76 % des soins nocturnes : un écart significatif que la simulation ne reproduisait pas.
Ce que les parents doivent retenir
Pour les parents, cette étude délivre plusieurs pistes utiles :
- Distinguer mythe et réalité : les femmes ne sont pas « programmées » pour entendre bébé plus que les hommes.
- Rééquilibrer la charge : encourager une implication plus active des pères dès les débuts.
- Repenser les routines nocturnes : instaurer des gestes partagés comme le change, le réconfort ou le biberon, même si la mère allaite.
- Soulager la charge mentale : organiser les tours de nuit pour prévenir l’épuisement maternel et les tensions conjugales, qui surviennent souvent à cause du manque de sommeil disproportionné vécu par les mères.
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