Hier, puisque mon job est quand même loin d’être dégueu, j’étais invitée, avec Fab, à découvrir le premier épisode de Narcos, la nouvelle série Netflix, dans un lieu tenu secret pour plus de suspense. Un chauffeur passe nous prendre, nous dépose pas si loin de la rédac (avec une petite pause honnêteté parce que ce zozo de patron a fait tomber des billets de 5€ de sa poche et que le taxi a eu la gentillesse de les lui rendre), et c’est en compagnie de quelques dizaines de personnes (journalistes, blogueurs, communicant•e•s) que nous avons savouré cette nouveauté dans des conditions ma foi loin d’être inhumaines.
Oui, il y avait des mojitos et du guacamole. ÉVIDEMMENT.
https://youtu.be/7MWj3tDiTwg
Pablo Escobar, started from the bottom now we here
Le pilote de Narcos nous montre l’ascension fulgurante de Pablo Escobar, trafiquant d’un peu tout ce qui passe, vers le sommet de la pègre colombienne. Profitant d’un coup de filet à grande échelle ayant court-circuité le trafic de cocaïne au Chili, il devient le roi de la poudre blanche et joue quitte ou double : cette drogue, qui se vend 10$ le gramme à Bogotá ou Santiago, combien vaudrait-elle à Miami, chez les gringos de l’autre côté de la mer ?
Une fortune.
Utilisant ses canaux de contrebande déjà bien rodés et graissant la patte de tous les policiers bossant entre ses labos clandestins planqués dans la jungle et le point de départ de la cocaïne vers les États-Unis, Pablo Escobar devient richissime extrêmement vite. Il a la mainmise sur LA drogue que tout Miami s’arrache, et les autorités américaines mettent du temps à repérer le problème, trop obsédées qu’elles sont par la guerre contre la marijuana…
Pablo Escobar révolutionne le trafic de drogues en faisant circuler des dizaines de « mules », chargées de cocaïne (avalée dans des sachets, planquée dans des mallettes à double fond, dans les poches d’une veste façon prestidigitateur…), au nez et à la barbe des forces de l’ordre. À Miami, les rues s’embrasent, car avec la drogue vient l’argent et, surtout, la violence : d’un kilo d’herbe par-ci par-là, les autorités passent à des dizaines de kilos de cocaïne saisis par jour, sans se douter que ce n’est qu’une poussière dans l’océan produit par les associés d’Escobar.
Le décor est posé, les personnages aussi : le pilote de Narcos est très dense, mais donne le ton d’une série qui s’annonce haletante, violente, et pouvant rendre aussi accro que cette poudre blanche responsable de tant de maux.
Narcos, objet de télé moderne et efficace
Ça va peut-être vous paraître absurde, mais pour moi, le point positif n°1 de Narcos, c’est que les hispanophones parlent espagnol entre eux. Quand Escobar échange avec des hommes de main ou sa femme, quand un policier américain prévient ses collègues colombiens, quand les militaires tentent de stopper un convoi débordant de produits de contrebande, ils parlent… leur langue !
¡Salud!
C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Bien des séries et films mettent de côté la diversité des langues au prétexte qu’il est difficile de trouver de bons acteurs non-anglophones ou que le public ne serait pas réceptif aux sous-titres. Narcos est la preuve que tout ça, c’est faux ! L’espagnol arrive toujours de façon logique et fluide, aide à l’immersion et au réalisme ; de plus, comme en France l’anglais est aussi une langue étrangère, ce n’est pas comme si on avait la moitié de la série sans sous-titres et le reste avec.
Le casting de Narcos est également aux petits oignons. J’ai aimé le fait que les producteurs ne rendent pas les personnages « sexy » juste pour coller à une norme télévisuelle étrange. Si Wagner Moura, tout comme le Pablo Escobar qu’il incarne, n’est pas dépourvu de charme, il est aussi inquiétant avec ses paupières lourdes et sa petite moustache, assume un début de bedaine et sue comme tout le monde lorsqu’il crapahute dans la jungle.
Si Wagner Moura a joué dans des films brésiliens à succès comme Tropa de Elite (où il incarnait, ironie du sort, un personnage très impliqué dans la lutte contre les stupéfiants) et qu’on a pu apercevoir Boyd Holbrook (en bas à droite sur l’image), qui incarne l’agent des stups courant après Escobar, dans Gone Girl, la vraie attente niveau casting dans Narcos pesait sur Pedro Pascal, formidable Oberyn Martell dans la saison 4 de Game of Thrones qui avait su s’attirer les faveurs du public en une poignée d’épisodes seulement. Ce que j’ai bien aimé, c’est que la série ne met pas en avant cet acteur dont on attendait pourtant impatiemment de revoir la bouille : dans le pilote, il apparaît à peine deux minutes.
La star de Narcos, c’est Pablo Escobar, et Pablo Escobar, c’est Wagner Moura. Attendez-vous donc à son omniprésence menaçante…
Pablo Escobar est (presque) au coin de votre rue
Cette soirée n’était pas seulement l’occasion de siroter un Cuba Libre tout en regardant Netflix en bonne compagnie. L’agence Darewin, qui l’a organisée, nous avait réservé une petite surprise…
Vous vous souvenez des billets de 5€ que Fab avait fait tomber dans le taxi par un moment d’étourderie ? Ils n’étaient pas à lui. Le chauffeur a fait le même coup à tou•te•s les invité•e•s, et on nous a encouragé•e•s à les tirer de notre poche pour les prendre en photo avec notre téléphone en utilisant le flash. Surprise surprise !
Le hashtag #NARCOS apparaît en lettres blanches sur le billet, et pour cause : selon une statistique tout à fait sérieuse, la moitié des billets en circulation sur le territoire français contiendraient des traces de cocaïne. Cet habile coup marketing permet de se rendre compte que l’histoire de Pablo Escobar, il y a des dizaines d’années, à l’autre bout du monde, continue à vivre… au fond de nos poches.
https://youtu.be/ANtMOuBTNaM
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Je ne sais pas si je regarderais, car en Colombie, une "telenovela" a été faite sur Pablo Escobar (de très bonne qualité je trouve !) c'est "Escobar : El patrón del mal" avec Andrés Parra dans le rôle de Pablo Escobar, et le gros point positif de la série c'est que ce sont des victimes indirectes d'Escobar, les producteurs ont des membres de leur familles qui se sont fait tués et/ou séquestrés, ce qui donne à mon sens plus de crédibilité à la série.
par curiosité je regarderais certainement 2/3 épisodes mais je m'arrêterais là, je trouve ça si malheureux de s'arrêter a Escobar quand on parle de la Colombie...
Des personnes de ma famille sont d'origine colombienne, ont de la famille en Colombie aussi et ce sont des gens adorables, sans compter le pays qui est juste magnifique.
Quand on me parle de la Colombie, je pense a Gabo, Shakira mais aussi le carnaval de Barranquilla par exemple.