Pendant que les mecs hétéro éjaculent pratiquement à chaque rapport (mais subissent la pression de la performance), les meufs sont coincées entre le dilemme de la vierge et la putain, et une fille de 15 ans sur 4 ignore qu’elle possède un clitoris.
Un projet de documentaire sur le plaisir féminin entend lever les tabous pour rétablir l’égalité face à la sexualité.
Mystère et boule d’orgasme, un docu pour lever les tabous
Alors que le sexe est entouré de normes et de préjugés qui pèsent sur la liberté de chacune et chacun, Aïcha a eu l’idée d’un film pour « remettre en question ce qu’on nous a toujours suggéré, montré, appris ».
Dans son documentaire bientôt achevé, intitulé Mystère et boule d’orgasme, la jeune femme de 22 ans a rassemblé une trentaine d’interviews pour mettre en lumière la diversité des réalités liées au plaisir.
« Je voulais montrer tous les points de vue, dire qu’il n’y a pas UNE solution, une norme.
J’ai envie qu’à travers ces témoignages très différents, les gens se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils apprennent des choses qui changeront leur vision de leurs rapports sexuels.»
C’est ma petite pierre à l’édifice de changer les mentalités. »
Le sexe, un tabou universel
Aïcha est étudiante en audiovisuelle et a toujours eu envie de réaliser des films.
L’idée de ce docu est venue de sa prise de conscience du fossé entre les représentations du désir et du plaisir féminin et la réalité des femmes
En quittant son Maroc natal pour la France il y a 5 ans, elle a réalisé que le tabou autour du plaisir féminin était universel :
« Le plaisir féminin est tabou dans le monde, mais au Maroc, c’est carrément la femme qui est tabou.
Je pensais la France moderne, ouverte. C’est vrai, mais au sujet du sexe cette inégalité femmes-hommes persiste.
Ça m’a vraiment donné l’occasion de constater l’ampleur du problème. »
Difficile de savoir si c’est l’absence d’éducation sexuelle qui a mené au tabou, ou inversement, mais pour Aïcha, seule une éducation sexuelle égalitaire pourra briser ce cercle vicieux.
Pour une éducation sexuelle égalitaire
Sans aller vers la tyrannie de l’orgasme, la réalisatrice de Mystère et boule d’orgasme aimerait qu’autant d’importance soit donnée au plaisir féminin et au plaisir masculin :
« On devrait nous apprendre le fonctionnement des appareils génitaux féminins et masculins de la même manière. Si tout le monde savait à quoi ressemble un clitoris, ce serait déjà une énorme avancée.
Le concept de virginité pose aussi problème : on lui accorde trop d’importance parce qu’on donne trop d’importance à la pénétration, comme si c’était la seule forme de sexualité possible. »
Aïcha rêve d’un futur égalitaire dans lequel chacune et chacun pourra vivre sa sexualité comme il le voudra, sans pression, être libre d’obtenir son plaisir comme il ou elle l’entend.
Son conseil aux madmoiZelles :
« Ne pas hésiter à se découvrir soi-même, et ne pas attendre de l’autre qu’il t’apprenne des choses sur toi-même.
Si c’est le cas c’est bien, mais c’est important de faire ses propres expériences, d’observer sa vulve, de se masturber, d’en parler avec d’autres personnes, de collecter des points de vue différents… »
Soutiens la sortie de Mystère et boule d’orgasme !
Aïcha a commencé à écrire Mystère et boule d’orgasme il y a 1 an et demi et le tournage, qui dure depuis 8 mois, touche bientôt à sa fin.
Mais le projet a besoin de toi pour voir le jour !
Pour soutenir ce documentaire, tu peux participer ici au crowdfunding qui financera la dernière vague de tournage, la post-production du film, sa diffusion dans les festivals et les projections.
Et toi, comment imagines-tu l’égalité femmes-hommes au lit ?
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Les Commentaires
on lui trop d’importance parce qu’on donne trop d’importance à la pénétration,