Un soutien public face à la hausse inquiétante de la myopie
La myopie progresse rapidement, notamment chez les jeunes. En France, près d’un enfant sur quatre est concerné dès l’école primaire. Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme : trop d’écrans, pas assez de lumière naturelle, une fatigue visuelle qui s’installe tôt et peut s’aggraver à long terme.
Dans ce contexte, la décision de l’Assurance maladie de rembourser partiellement certains verres correcteurs de freination, comme les MiyoSmart de la marque japonaise Hoya, prend tout son sens. Ce n’est pas une révolution, mais c’est un tournant important dans la manière dont on peut aujourd’hui prévenir une dégradation durable de la vue chez les plus jeunes.
Une technologie qui freine l’évolution de la myopie
Les verres MiyoSmart ne se limitent pas à corriger la vision. Leur conception vise à ralentir l’évolution de la myopie en modifiant la manière dont la lumière est distribuée sur la rétine. Cela permettrait, selon les études cliniques, de réduire la progression de la myopie jusqu’à 60 %.

Conçus pour les enfants de 5 à 16 ans, ces verres représentent un outil complémentaire à une bonne hygiène visuelle, mais leur coût freinait jusqu’ici leur accessibilité.
Un remboursement partiel, avec des conditions précises
Le remboursement de la Sécurité sociale s’élèvera à 44,28 € par verre. Le prix moyen d’un verre MiyoSmart avoisine 147,60 € TTC, ce qui laisse un reste à charge d’environ 100 € par verre si la mutuelle ne prend pas le relais.
Pour être éligible :
- L’enfant doit avoir entre 5 et 16 ans ;
- La prescription doit être rédigée par un ophtalmologiste, datée de moins de 6 mois, et comporter un code LPP spécifique (nécessaire au remboursement) ;
- Le devis fourni par l’opticien doit proposer une monture « classe A » (panier 100 % Santé) et respecter les critères fixés par l’Assurance maladie.
Les parents doivent donc vérifier ces éléments en amont, au risque sinon de ne bénéficier d’aucun remboursement.
Un protocole de suivi régulier et encadré
Ce remboursement s’accompagne d’un protocole précis. Il ne s’agit pas d’un traitement ponctuel, mais d’un suivi dans la durée, qui conditionne son efficacité. Voici ce qu’il faut prévoir :
- À J+15 après la première remise des lunettes : un rendez-vous chez l’opticien pour s’assurer que l’enfant les porte bien et qu’il n’y a pas d’effet secondaire (vision floue, inconfort, etc.) ;
- Tous les 3 mois : une visite de contrôle chez l’opticien pour réajuster si nécessaire et évaluer la régularité du port ;
- Tous les 6 mois : une consultation avec l’ophtalmologiste, incluant un examen avec dilatation des pupilles (cycloplégie), pour mesurer objectivement l’évolution de la myopie.
Ce protocole n’est pas une formalité. Il est indispensable pour garantir que les verres remplissent bien leur rôle. Pour les familles, cela suppose un engagement dans la durée, mais qui peut porter ses fruits.
Un pas en avant pour démocratiser la prévention visuelle
Ce dispositif ne supprimera pas la myopie, et il ne se substitue ni aux balades en plein air ni à une gestion raisonnée du temps d’écran. Mais il ouvre un accès élargi à une forme de prévention jusque-là réservée à quelques-uns. En s’appuyant sur un parcours de soins structuré, il rend la technologie MiyoSmart plus accessible, tout en responsabilisant les parents et les professionnels sur le suivi.
Un pas utile, à condition que l’information circule bien – et que le système, dans la pratique, reste lisible et équitable pour toutes les familles.
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