Live now
Live now
Masquer
photo-habits
Daronne

Mon enfant aime les vêtements moches, je le laisse faire ?

L’existence est pleine de désillusions : on s’imagine que sa vie de famille va ressembler à une publicité Saint James et on se retrouve flanquée d’Elsa, Reine des licornes.

L’enfant développe très tôt un sens du style que je qualifierais de… très personnel et de difficile d’accès. J’ai répertorié pour vous ses 4 principales caractéristiques.

Le petit enfant se joue de la météo

Le vêtement a été créé pour entraver l’enfant et son rapport au monde. Du moins, si on en croit l’enfant en question. Bien sûr, elle ne formule pas la chose aussi clairement et l’échange se résume à un :

« – Met ton manteau ma puce chérie, il fait froid, tu vas ENCORE tomber malade…
NAAAAAAAAAAAAAAAAANNNNNNNN.
– Je te préviens si tu ne mets pas ton manteau je … Je quoi ? Aucune idée. De toutes façons je n’ai pas le temps de finir ma phrase que le NAAAAAAANNNNNNN reprend de plus belle.
– J’ai pas froid, m’informe la mini-créature bleue qui claque des dents et qui décidément ne correspond pas à l’idée qu’on se fait de quelqu’un qui n’a pas froid. »

Comme j’ai déjà passé beaucoup trop d’heures de ma vie à patienter aux urgences en compagnie de ma mini-spécialiste ès bronchiolites, je ne plie pas. 

6 heures plus tard, je suis enfin prête à quitter le domicile, accompagnée d’une enfant qui a consenti à enfiler deux manteaux l’un sur l’autre et des bottes dont on peut penser qu’elles composent la même paire à condition de ne pas les regarder de trop près.

enfantpluie
(© Unsplash/Ben Wicks)

Le petit enfant a des goûts chelous

Bien sûr, l’enfant préférerait passer sa vie à poil mais si j’insiste, elle accepte de porter des habits, tant que ceux-ci sont hideux et possiblement estampillés de personnages de dessins animés.

Je me sens très seule dans mon combat contre l’immondice vestimentaire. Les étals des magasins et mon thread Vinted pullulent d’articles qui me permettent de déduire que le designer de fringues pour enfants est au créateur de mode ce que le professeur de théâtre est à l’acteur hollywoodien : une personne qui aurait adoré réussir, mais qui n’avait pas suffisamment de talent pour ça (on rigole bien sûr). 

L’attitude vestimentaire de mon enfant ne se contente pas de me crever les yeux, elle menace aussi ma réputation. Lorsque nous croisons un autre parent de la crèche dans la rue, je suis partagée entre l’envie d’enseigner à ma progéniture qu’il ne faut jamais se soucier du regard des autres et l’envie de hurler au monde entier : NON CE N’EST PAS MOI QUI AI CHOISI CE BONNET PAT PATROUILLE, C’EST ELLE QUI M’A FORCÉE.

Le petit enfant n’est pas très genderneutral

Au début, l’enfant est bébé et c’est très simple : je l’habille comme je veux et lui, il s’en fout. Parfois, une dame âgée me dit que ma petite fille est mignonne, car mon héritier porte la combinaison colorée de sa sœur au même âge. Comme rien ne ressemble plus à un bébé femelle qu’un bébé mâle et que je ne suis pas là pour refaire l’éducation d’une personne qui a 2,5 fois mon âge, je dis merci et je me barre fissa au cas où mon interlocutrice souhaiterait poursuivre la conversation.

Ensuite, l’enfant grandit, on ne peut plus reculer son entrée en collectivité éternellement et là, c’est le drame. En atteste ma fille qui n’avait pas foutu un demi-orteil sur le sol de la crèche qu’elle était déjà fan de rose et de robes de princesse. En soi, le rose ne me dérange pas. Ou plus précisément, j’adore le rose. Le problème, c’est que les robes pour petites filles ne sont absolument pas adaptées à la pratique intensive de roulades et de course tout terrain, aka le divertissement suprême quand on a 4 ans.

pexels-photo-habit-1
(© Pexels/Rodnae productions)

Le petit enfant est crasseux

Le vêtement pour enfant a une espérance de vie d’environ 10 minutes. Ce qui est environ 5 fois moins que le temps que je viens de passer à convaincre sa propriétaire de bien vouloir l’enfiler. 

À peine habillée, mon engeance se rue dehors en hurlant. Aussi agile soit-elle, sa petite taille la rend particulièrement vulnérable aux aspérités de l’espace urbain. Une feuille morte glissante ou une poignée de graviers plus tard, je retrouve ma fille gisant dans une flaque d’eau noire. Je fais semblant de ne pas remarquer que la flaque funeste se trouve pile en face de notre porte d’entrée et qu’il serait encore possible de retourner se changer. À part perdre encore une éternité, cela ne change rien à notre futur proche : trempée ou bien au sec, nous sommes en novembre et ma fille tombera malade quoi qu’il arrive. 

Quand je vois l’attrait de ma fille pour les choses qui tachent, je me dis que la vie est plutôt bien fichue. Si j’avais pu la vêtir de vêtements à mon goût je n’aurais pas résisté à l’envie de la tenir éloignée de tout ce qui ressemble de prêt ou de loin à un feutre ou à du chocolat, soit les deux choses qu’elle aime le plus au monde.

Je ne suis pas trop regardante sur les traces, il m’en faut beaucoup pour décréter qu’un habit mérite de se transformer en pyjama. Mais lorsque ça arrive, mon peu de considération pour l’habit en question rend la séparation beaucoup moins déchirante (vous l’avez ?).

À lire aussi : Entre bébés-sandwichs et belles initiatives, que penser des mères influenceuses d’Instagram ?

Image en une : Unsplash/NoorVasquez


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

7
Avatar de shigurette
30 novembre 2021 à 14h11
shigurette
Contenu spoiler caché.
2
Voir les 7 commentaires

Plus de contenus Daronne

Source : Pexels / Vlada Karpovich
Daronne

« Je n’aurais jamais imaginé avorter en ayant déjà eu des enfants »

Source : Gabriel Attal / Capture d'écran BFM TV
Daronne

Classement Pisa : ce qu’il faut retenir des mesures annoncées par Gabriel Attal pour relever le niveau des élèves

6
mariah-carey-noel
Musique

Drame : Mariah Carey a été détrônée dans le top des chansons de Noël par une autre chanteuse

3
Source : Monkey Business Images
Chère Daronne

Help ! Lors d’une crise de ma fille, je lui ai balancé que le père Noël n’existait pas

9
Source : Getty Images
Conseils parentalité

Cette simple phrase pourrait aider à calmer les colères des enfants (et des parents)

5
Un bébé dans les bras de son parent, Kristina Paukshtite de Pexels // Source : Kristina Paukshtite de Pexels
Daronne

Des parents LGBTQI+ se mobilisent pour sauver la maternité des Lilas

Source : Pexel
Parentalité

Comment la Californie éduque ses enfants contre les fake news

DAEDF_LOUISE_ADRIEN_UNE_V
D'amour et d'eau fraiche

Louise et Adrien, un PACS à 550 € : « Je ne voulais pas de fête, pas de monde, pas de célébration ! »

5
Source : Getty images
Daronne

ENQUÊTE : est-ce que cette chanson de Noël pour chiens fonctionne vraiment ?

Source : Estefaniavizcaino
Food

La recette facile de la mousse de marrons, pour se mettre dans l’ambiance de Noël

Pour les meufs qui gèrent