Moins d’une semaine après son discours poignant aux César, la comédienne Judith Godrèche a été reçue ce jeudi matin par la délégation aux droits des femmes du Sénat pour échanger au sujet des violences sexuelles dans le milieu du cinéma. L’actrice, s’était confiée en décembre dernier dans le magazine ELLE sur les agressions sexuelles et viols qu’elle affirme avoir subis alors qu’elle était encore adolescente et a porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon dans ce cadre. Sa parole courageuse a déclenché ces dernières semaines une nouvelle vague de témoignages sur les violences dans le cinéma. Que retenir de son intervention au Sénat ? On fait le point.
Demander la mise en place une commission d’enquête
Judith Godrèche a demandé aux sénateurs que soit mise en place « une commission d’enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans le cinéma ». La comédienne a précisé avoir reçu 4 500 témoignages de victimes sur une adresse électronique qu’elle avait créée à cet effet.
Réclamer un référent neutre sur les tournages avec un mineur
Autre requête, l’actrice a insisté sur l’importance d’ « imposer un référent neutre sur les tournages avec un mineur, un référent qui n’est pas payé par la production, qui est formé ». Puisant dans sa propre expérience, Judith Godrèche a rappelé qu’un enfant ne devrait « jamais être laissé seul sur un tournage », et qu’il faudrait « un système de contrôle plus efficace ». Il lui semble essentiel de prévoir en outre « un coach d’intimité et un coach de jeu », puisque « ça fait peur quand on est une jeune actrice ou un jeune acteur de se retrouver dans une scène où on vous crie dessus ».
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Demander la mise en retrait du président du CNC
Consciente que cela n’est pas uniquement du ressort des sénateurs, la comédienne a demandé « le retrait » de Dominique Boutonnat de ses fonctions à la présidence du Centre national de la cinématographie (CNC). Ce dernier est mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol sur son filleul de 21 ans. Son cas n’a pas encore été jugé, mais les associations féministes réclament sa démission.
La comédienne a fustigé cette « institution dans laquelle se rendent les producteurs en rigolant car ils vont faire une formation contre les violences sexuelles dans une institution où le président est accusé de violences sexuelles ».
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