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Un garçon et une fille sur une balançoire dans un parc pour enfants // Source : pexels-norma-mortenson
Société

Les filles s’empêchent de vivre dès le plus jeune âge pour échapper aux moqueries sexistes

À quel point les enfants reproduisent-ils des stéréotypes sans s’en rendre compte ? Et surtout quelles sont les conséquences sur eux ? Une enquête a interrogé des enfants et ados entre 7 et 15 ans pour connaître leur ressenti sur les préjugés et les injonctions qu’ils subissent.

À quel âge les filles commencent-elles à faire l’expérience du sexisme ?

L’éditeur de presse jeunesse Milan a commandé une enquête auprès de l’institut CSA pour voir comment les enfants et adolescents sont exposés au sexisme : 1 016 enfants et adolescents âgés entre 7 et 15 ans ont été interrogés pour tenter de cerner leur expérience des stéréotypes de genre.

L’impact du sexisme sur les filles ? Ça commence très tôt !

Les filles sont plus réceptives au sexisme qui les entoure. À la question « as-tu déjà été victime ou témoin de moqueries liées au fait d’être une fille ou un garçon ? », elles sont un quart des 7-10 ans (27%) à répondre oui, et un tiers des 11-15 ans (35%) à répondre oui, contre 16% chez les garçons, dans les deux tranches d’âge.

En tout, « près d’un quart des 7-15 ans déclare avoir déjà été victime de moqueries sexistes », estime l’enquête.

Et ces manifestations de sexisme ont un impact : entre 11 et 15 ans, 33% des filles affirment qu’elles se sont déjà empêchées d’agir ou ont changé leur comportement par peur d’être moquées.

Voir que dès l’enfance, les filles prennent conscience qu’assurer sa sécurité et son bien-être passe par l’autocensure n’a finalement pas grand-chose de surprenant.

C’est notamment dans la cour de récréation, « lieu sensible » selon l’enquête de l’institut CSA, ainsi que lors des activités en dehors des cours, que ce ressenti est plus fort : si dans la cellule familiale ou dans la salle de classe, les 7-15 ont un sentiment global d’être traités de la même manière, c’est dans les moments de pause et de jeux entre pairs que survient aussi l’impression que garçons et filles ne sont pas traités de la même manière.

Doit-on en déduire que la présence d’adultes vient atténuer les sentiments d’inégalités entre les filles et les garçons ? Sachant que les enseignants comme les parents eux-mêmes ne sont pas exempts de stéréotypes et peuvent agir de façon différente en fonction du genre des élèves, ce serait probablement faire un raccourci.

pexels-pavel-danilyuk-stereotypes de genre enquete csa milan
Pavel Danilyuk via Pexels

Faire « ce que l’on veut » quand on est une fille ou un garçon

Chez les 7-10 ans, filles comme garçons pensent en grande majorité que l’on peut s’habiller comme on veut, jouer aux jeux et faire les activités qu’on veut, que l’on soit une fille ou un garçon : ils et elles sont 83% à être d’accord avec cette affirmation.

Mais passé 10 ans, on est dans un autre état d’esprit : seulement 69% des garçons et 65% des filles pensent que l’on peut faire ce que l’on a envie quel que soit son genre.

28% des 11-15 ans pensent en outre que l’on est plus libre de faire ce que l’ont veut quand on est un garçon.

Des jeux, des façons d’être ou de s’habiller continuent d’être associées à un genre ou l’autre. Chez les 7-10 ans, seulement 6 garçons sur 10 pensent que l’on peut porter du rose ou jouer à la poupée quand on est un garçon. Pleurer ou avoir les cheveux longs est globalement bien accepté.

Les clichés chez les filles semblent moins forts : jouer au foot ou avec des petites voitures n’est pas mal vu. Reste que un quart des filles interrogées estiment qu’elles ne peuvent pas ne pas faire attention à leur apparence.

Comme l’explique Amandine Hancewicz de l’association Parents et Féministes dans notre grand bilan du quinquennat Macron sur les enjeux qui touchent à la parentalité, l’école reste un bastion du sexisme. Malgré une volonté de lutter contre les stéréotypes de genre dans l’Éducation nationale, il y a encore du boulot, et il faudra non seulement s’attaquer aux programmes scolaires, mais aussi « prendre conscience d’où se niche le sexisme dans les interactions ».

À lire aussi : Le petit garçon qui voulait une poupée, le marketing genré et le danger des stéréotypes

Crédit photo : Norma Mortenson via Pexels


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Les Commentaires

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Avatar de hellopapimequepasa
14 mars 2022 à 16h03
hellopapimequepasa
quand j'était collège j'ai déja entendu des filles me dire que si je m'habillait mieux et que je prennais plus soin de moi je me ferai des amie.Je me suis mise a porter des soutif uniquement car les adultes et les filles de mon âge autours de moi ont insister (je me souviens d'une mono qui m'avait dis "les garçon aime bien ça"alors que j'avais 13ans)je me rasait que très peu et du coup je me mettait en jean et t chirt qui couvrait les aiselles en pleine été et les seule remarque que j'avais c'est "mais si les poils te dérange,tu peux t'épiler"ne pas le faire était inconcevable..et dans les magasine a destination de fille ado pareil.On te parlais épilation et sou tif sans dire a aucun moment que c'était possible de s'en passer..quand ça parlais de prendre soin de soi il y avait toujours un passage sur l'apparence physique.je sais pas si ça a changer maintenant. Les magasines pour filles ne sont pas exempt de sexisme et de normativité. J'ai ouvert un julie (qui vient de milan)sur l'amour...a aucun moment n'est mentionné la possibilité d'être lesbienne ou même de ne jamais tomber amoureuse!
et dire que pendant longtemps je pensais avoir été épargner par le sexisme..
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