C’est la rentrée ! Je dis pas ça pour vous foutre les boules hein, c’est juste un fait. À la limite, c’est un petit reminder, au cas où t’aurais oublié. On sait jamais. Ça peut arriver.
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Moi, la rentrée, ça m’impacte pas trop vu que j’ai arrêté l’école il y a cinq ans. J’ai plus la petite boule au ventre et le mélange d’inquiétude et d’excitation quant à la composition de la classe, les profs qu’on va avoir et nos futurs emplois du temps.
Mais chaque fois, ça me rappelle plein de souvenirs. À ce moment de l’année, plus qu’à n’importe quel autre, je me rappelle de l’odeur des salles de sport — mélange de senteurs de pieds et d’effluves de matelas en plastique — et des protège-cahiers, et de quelques moments très marquants, voire traumatisants.
La rentrée, ça me rappelle plein de souvenirs.
J’ai eu envie de revenir sur quelques-uns d’entre eux, et sur ce qu’ils m’avaient apporté, parce que finalement c’est pas plus mal de leur trouver une utilité.
Quand j’ai été punie parce que j’avais été trop méchante
Maternelle, grande section. Je me sens un peu comme la reine du pétrole, parce que trois de mes camarades de classe sont amoureux de moi, parce que tout le monde c’est mon copain et que la timidité et les complexes ne m’ont pas encore rattrapée.
Je suis, globalement, la petite fille la plus heureuse de la Terre. Et comme beaucoup d’enfants joyeux et sans complexe, j’ai un petit côté péteux. Je me la raconte un peu, je vous le dis tout de go.
Et parfois, j’ai des pics où je me prends pour une sorte de Regina George des bacs à sable (sauf que dans mon école maternelle, ils étaient remplacés par des gros pneus de tracteur. Je me prenais donc pour la Regina George des pneus de tracteur, ce qui sonne quand même moins bien).
Moi quand je me rappelle que je me la suis racontée.
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À tel point qu’un jour, forte de cette confiance un peu trop aiguë, je deviens méchante avec une de mes copines de classe, toute mignonne, chou, timide et un peu fragile (je me suis attaquée à la plus faible quoi. Pas classe du tout).
Si je ne me souviens pas la raison pour laquelle j’ai été méchante, je sais comment je l’ai été : je lui ai très mal parlé.
À tel point qu’un jour, forte de cette confiance un peu trop aiguë, je deviens méchante avec une de mes copines de classe.
La maîtresse m’a entendue, m’a franchement grondée en m’expliquant que ça se faisait pas, et m’a envoyée au coin. Ça a suffi : dans la foulée, je me suis excusée auprès de ma copine et j’ai plus jamais recommencé.
Ce que ça m’a appris : j’sais pas si c’est des manières pédagogiques acceptées maintenant, d’envoyer au coin, mais ça m’a mis du plomb dans l’aile.
J’ai compris que c’était pas parce que mes parents n’étaient pas là que je pouvais me permettre d’être perfide, et que la méchanceté bah c’était pas bien. En d’autres termes : c’est pas gentil d’être méchant.
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Quand ma prof principale m’a détestée plus fort que Kanye hait Taylor
Quatrième, je suis en vie de classe avec ma prof d’anglais, qui est aussi ma prof principale.
En cours, je suis une ado tout à fait normale. Parfois j’ai besoin de papoter, mais j’écoute suffisamment pour tout prendre en note, pour avoir envie de participer mais ne pas trop oser à cause de ma timidité… Rien de bien folichon.
À savoir tout de même qu’au repos, mon visage arbore une bitchy resting face qui, aujourd’hui, me donne l’air d’être bougonne mais qui, à l’adolescence, donnait l’impression à tous mes profs que j’étais l’insolence même. Ça m’a posé deux ou trois fois quelques petits problèmes.
Classe de quatrième donc, il est environ 17h, c’est la dernière heure de cours. Dehors il fait déjà nuit et je papote pendant la vie de classe avec ma meilleure copine. C’est pas bien, j’avoue. Même si on a commencé à 8h, qu’on est claquées et forcément un peu énervées et excitées par la perspective de sortir du collège, c’est pas bien.
(À PEU PRÈS) moi et ma bitchy resting face quand j’en ai marre des cours
Forcément, on finit par se faire engueuler par la prof. Enfin, surtout moi, parce qu’elle peut pas me supporter mais adore ma pote (qui n’était pas dans son champ de vision). Je rougis de gêne, tout en souriant un peu jaune de l’injustice de la situation (genre, elle croyait que je parlais toute seule ou comment ça se passe ?).
C’en était trop pour cette prof à qui ça ne suffisait plus de m’envoyer un regard noir en faisant un triangle avec ses sourcils quand je passais devant elle en rentrant dans la classe ou que je la croisais dans les couloirs.
Cette fois-ci, elle ajouta la parole aux fusils de ses yeux et m’adressa un « si j’étais ta mère, ça ferait un moment que je t’aurais giflée » qui me passa l’envie de sourire (même jaune) et de la respecter.
« Si j’étais ta mère, ça ferait un moment que je t’aurais giflée. »
J’veux pas faire ma fragile, mais ça m’a fait un choc. Mais ce que j’en ai appris, c’est qu’on ne peut vraiment pas être aimée de tout le monde.
C’est toujours en process, comme on dit, mais ça a été mon premier électrochoc de type « ah ouais. On peut me détester et me le faire savoir de manière injuste. Bon. Faisons avec ».
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Quand j’ai pété sur mon prof de sport (oui)
Terminale, j’ai 17 ans et en sport, on fait de l’escalade. À l’époque, je déteste le sport, et surtout, j’ai le vertige. Alors à chaque cours d’EPS, je m’arrange pour ne pas avoir le temps de monter. Sauf que, bah y a pas à chier, à un moment il faut bien être notée… Et là, y a pas d’échappatoire.
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Ultime demi-heure du dernier cours, je peux plus lutter : j’enfile mon baudrier, le prof reste à côté de la personne qui m’assure pour me donner confiance — c’est sympa, même si j’ai pas peur de tomber ; c’est quand je suis contre le mur, une prise dans chaque main et sous chaque pied, que je n’arrive pas à bouger.
Bon an mal an, à moitié en larmes et tout, prête à supporter de pas avoir la moyenne, j’ai envie de laisser tomber. Le prof réussit à me convaincre et je touche la barre tout là-haut là-haut. VICTOIRE !
Sauf que là, faut redescendre. Lâcher les prises et donner des coups de pied pour se décoller du mur auquel je m’accroche en tremblant.
Prête à supporter de pas avoir la moyenne, j’ai envie de laisser tomber.
C’est trop pour moi. Je finis par lâcher et me laisser tomber comme un poids mort.
Arrivée en bas, je suis accueillie par le prof. Sauf que, trop d’émotions, trop de peur, trop de trucs à penser d’un coup, et tandis que je suis au niveau de sa tête, je, j’ai…
La chute et le suspense.
…Un gaz.
J’ai rien à rajouter à ça. Ceci étant dit, ce que j’en ai appris, c’est qu’il faut pas négliger les choix qu’on fait en début d’année : parce que oui, j’aurais pu éviter de faire escalade au second trimestre. Que oui, je savais déjà que j’avais le vertige. Mais j’ai voulu être dans le groupe des copines, et ça aura causé ma perte.
Sur cette note pleine de délicatesse, laissez-moi vous souhaiter une bonne première semaine de cours !
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