En France, la diffusion de contenus pornographique sans l’accord de la personne représentée constitue un délit. Cette pratique illicite surnommée revenge porn fait de plus en plus parler d’elle, notamment grâce à des associations comme Stop Fisha, qui tente de prévenir et juguler les dégâts ciblant principalement les femmes, parfois mineures. Si l’on dispose de peu de chiffres dans l’Hexagone pour mieux quantifier et qualifier l’ampleur du phénomène, le Royaume-Uni, grâce à sa ligne d’assistance téléphonique dédiée, vient de révéler des chiffres alarmants, rapportés par le média britannique Stylist.
La sextorsion et le revenge porn augmentent au Royaume-Uni ?
Les pratiques de sextorsion, c’est-à-dire faire chanter une victime en la menaçant de dévoiler du contenu sexuel intime comme des photos dénudées voire des vidéos, représente désormais le crime le plus signalé avec 1124 cas en 2021 contre 593 en 2020, avec 88% des cas impliquant une victime masculine.
Globalement, la diffusion non-consentie d’images et vidéos intimes a même augmenté de 40%, passant de 3146 cas en 2020 à 4406 en 2021, recense également la ligne d’assistance téléphonique contre la pornographie de vengeance. Le revenge porn sans tentative de sextorsion concerne pour le coup davantage la gent féminine : 4 victimes sur cinq sont des femmes, parmi le millier d’appel reçu au cours de l’année 2021 de la ligne téléphonique.
Des délits mieux connus et signalés, mais pas toujours punis ?
Parmi les victimes, 65% ont signalé ce délit à la police sans recevoir d’aide en retour. Un autre tiers des cas rapportent avoir lâché l’affaire faute d’avoir suffisamment confiance en la police et en la garantie de leur anonymat, même une fois la personne suspecte identifiée.
Stylist rapporte également une autre étude du service de cybersécurité Kaspersky qui révélait que 24% des Britanniques ont déjà partagé des contenus dénudés, voire explicites, auprès de personnes qu’elles n’avaient jamais rencontrées. Depuis la pandémie, la tendance irait plutôt à l’augmentation de ce genre de cas de figure, les rencontres en ligne étant devenues plus habituelles.
D’après les recherches de Kaspersky sur les applications de rencontre, 1 personne sur 6 admet avoir été doxée (doxer quelqu’un signifie tenter de lui nuire en ligne en exploitant ses informations personnelles) après avoir partagé ce genre de contenu pouvant devenir compromettant lorsqu’il tombe entre de mauvaises mains.
Que faire si l’on est victime de revenge porn ?
Rappelons donc que ce n’est jamais de la faute des victimes, et qu’il s’agit d’un délit. « Le revenge porn ou vengeance pornographique se caractérise par un contenu sexuellement explicite qui est publiquement partagé en ligne sans le consentement de la personne apparaissant sur le contenu, dans le but de se venger », définit le gouvernement français :
« Depuis la loi du 7 octobre 2016, les documents ou enregistrements présentant un caractère sexuel obtenus avec le consentement de la personne intéressée nécessitent son accord préalable avant leur diffusion. À défaut, la loi qualifie la pratique de délit. Les peines prévues sont de deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende. »
Si cela vous arrive, vous pouvez également faire appel à plusieurs services nationaux et associations comme :
- StopFisha
- Le tchat de l’association En avant toute(s)
- le Fil santé jeunes en composant le 0800 235 236 ou sur leur tchat
- Le secrétariat d’Etat chargé de l’enfance et des familles et l’association e-Enfance ont lancé le 3018, le nouveau numéro national pour protéger les mineurs contre les violences numériques.
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Crédit photo de Une : pexels-ono-kosuki-6000060
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