Si l’on n’a pas forcément toutes et tous une tante biologique, on connaît forcément une figure féminine aussi gênante qu’attachante qu’on pourrait surnommer « tantine ». Et justement, celle-ci devient la nouvelle muse mode de l’auntiecore, des podiums à TikTok.
L’ère des tantines a sonné. Si l’expression ne vous est pas familière, c’est sûrement parce que vous n’avez pas vous-même de tante aussi gênante qu’attachante, aussi bien par son comportement que par son style vestimentaire — qui semble toujours bloqué à une époque à la fois proche et lointaine…
Mention spéciale si vous venez d’une famille de personnes immigrées et que vos tantes arborent souvent certains détails de vos cultures d’origine. Ou pour le dire plus grossièrement mais affectueusement : si elles ont un peu une dégaine de blédarde.
Ce sont les tantines. Et elles sont parfaites.
Avoir une dégaine de tantine peut-il devenir une tendance mode ?
Plutôt qu’une énième nouvelle tendance ou micro-esthétique, l’allure de tantine correspond plutôt à une anti-mode, en réalité.
À l’image du jean mom ou des dad shoes, il s’agit plutôt de célébrer la banalité de nos aînées peu soucieuses de s’habiller en vogue. Sauf que les tantines, avec lesquelles on n’a pas forcément de lien biologique, tiennent certes de figure parentale, mais avec une aura de cool décalé supplémentaire !
C’est ce que relève d’ailleurs i-D au sujet de ce qu’il surnomme l’auntiecore :
« Une tantine peut être n’importe qui, vraiment — votre meilleure amie, la bonne amie de votre mère, votre maman drag-queen, votre collègue plus âgée, etc. Être une tante ou un oncle est une poursuite spirituelle, un style de vie, une ambiance. »
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C’est un peu Noël avant l’heure : des lots variés à découvrir sur le site ou les réseaux sociaux. Pour toi ou pour gâter tes proches, c’est l’occasion parfaite de préparer tes fêtes en beauté !
Des petits lutins nous soufflent à l’oreille qu’il y en aura pour tous les goûts. On peut déjà vous révéler certaines marques en avant-première : REVLON, Simone Pérèle, Sodastream, Maison GYL.
Pourquoi l’auntiecore résonne particulièrement chez les personnes racisées
Le média britannique relève aussi une dimension également valable en France : combien les tantines, tatas, et tontons comptent chez les personnes familles racisées.
Car dans les parcours d’immigration, l’entraide importe tellement qu’on peut en venir à considérer certaines personnes comme des membres de sa famille, d’autant plus qu’on peut parfois être amené à les héberger ou vice-versa. On peut même finir par appeler « tata » ou « tonton » n’importe quelle personne plus âgée que soi, qui appartient à sa culture d’origine, comme un titre de respect et d’affection. Et donc, par extension, parler de « tantine » pour désigner n’importe quelle femme plus âgée, proche de sa culture.
C’est aussi parce que peu de personnes nous ressemblent quand on est une personne racisée évoluant dans un environnement majoritairement blanc que les figures de tantines peuvent apparaître encore plus précieuses pour sa construction identitaire, son estime de soi, car une source inestimable de représentation.
L’auntiecore encapsule tout ça à la fois : ce sentiment d’étrange familiarité avec des figures aînées qu’on ne connaît parfois qu’à moitié, et qui nous rappelle pourtant chez nous, par leur façon de mêler des codes contemporain d’un pays d’accueil à des gimmicks stylistiques d’un lieu d’origine figé dans le passé.
Tant pis si cette allure nous vieillit en paraissant démodée : c’est justement ce qui la rend si attachante.
Les designers racisés, à la pointe de l’auntiecore
Sur les podiums, l’aunticore peut notamment se percevoir à travers le travail du créateur asio-américian Peter Do qui réinterprète notamment l’áo dài, tenue traditionnelle vietnamienne : une robe hautement fendue sur les hanches portée sur un pantalon.
La créatrice britannique Priya Ahluwalia fusionne quant à elle des codes de Nollywood et de Bollywood pour un résultat qui raconte beaucoup des flux migratoires au Royaume-Uni, et des dégaines des tantines qu’on peut y croiser.
Le créateur afro-américain Christopher John Rogers a également expliqué combien les tenues de messe de ses tantes, alors sur leur 31 tous les dimanches, ont pu l’inspirer, rappelant au passage combien cela peut résulter d’une forme d’injonction à l’exemplarité quand on est une personne racisée — ce que ne savent que trop bien les tantines, bien souvent particulièrement apprêtées.
En France, les tantines inspirent sûrement une marque comme Omôl, de la créatrice franco-camerounaise Nathalie Chebou Moth, avec ses robes qui mélangent les imprimés et ses sacs-à-main tout en perles avec une petite anse.
Devenir la tantine dont on aurait pu avoir besoin
En d’autres termes, l’aunticore consiste à célébrer ses cultures d’origine, y compris dans ce qui peut « faire blédard », et surtout miser sur le confort et la sophistication personnelle, plutôt que de chasser toutes les micro-tendances comme un ado en quête de personnalité.
C’est presque une anti-tendance, tant elle s’éloigne du jeunisme et du cycle toujours plus rapide des vogues de l’industrie.
C’est donc le moment d’aller fouiller dans les dressings de nos mères et tantes spirituelles, afin de devenir soi-même la tantine dont on aurait tant eu besoin. Mention spéciale aux chaussures orthopédiques, au carré de soie ou châle, et aux lunettes de soleil pour parfaire sa dégaine de tantine aussi gênante qu’attachante !
Ce qui est bien c'est qu'avec la nouvelle politique (non), vu que je refuse les cookies, c'est que je ne vois plus rien dans les articles Si vous croyez que je vais accepter de vendre mes données à absolument tout le monde juste pour voir un post instagram, c'est mort Dommage Anthony, l'article est super intéressant
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