L’Afghanistan est-il en train d’interdire la vente de moyens de contraception ?

Nouveau coup de massue pour les droits des femmes en Afghanistan. Selon le média local Rukhshana, les Talibans auraient ordonné en toute discrétion que les pharmacies et autres drogueries cessent de vendre des moyens de contraception dans les provinces de Kaboul et de Balkh. Si l’information n’a pas encore été officiellement confirmée par les talibans via le ministère de la Santé Publique, ce ne serait qu’une question de temps selon le média.

Rukhshana a par ailleurs récolté de nombreux témoignages révélant que certaines sage-femmes auraient arrêté de fournir des pilules contraceptives à leurs patientes, sous la pression des Talibans.

Explosion du prix des pilules sur le marché noir

Conséquence directe de cette mesure, le prix de la contraception aurait doublé sur le marché noir, rendant son accès encore plus difficile. Shamim, mère de quatre enfants interviewée par Rukhshana, raconte ainsi comment, après cinq ans de pilule, elle n’arrive plus à s’en procurer depuis quelques semaines : « Impossible d’en trouver dans de nombreuses pharmacies de Kaboul. Les pharmaciens m’ont dit que c’était interdit, donc les ventes se font maintenant en secret et de fait, les prix ont explosé ».

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Un taux record de mortalité maternelle

Cette mesure signe un retour en arrière pour le pays qui, comme le rappelle le média, avait élargi son accès à la contraception ces dernières années, grâce au travail du gouvernement précédent et des organisations internationales sur le terrain. Des pilules gratuites étaient même distribuées dans certains centres médicaux régulés par l’État, afin de lutter contre la mortalité maternelle.

Le dernier rapport de l’UNFPA (2022) montre en effet que l’Afghanistan a le taux de mortalité maternelle le plus élevé d’Asie, avec 638 décès lors de l’accouchement pour 100 000 mères, contre 394 avant la prise de pouvoir des Talibans en août 2021.

Cette mesure, si elle venait à être confirmée par le gouvernement en place, s’ajouterait donc à la longue liste des interdictions qui pèsent sur les femmes afghanes depuis la prise de pouvoir des Talibans.

Crédit Image de Une : Reproductive Health Supplies Coalition

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