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Déclic

Joséphine, 22 ans : « Concernant mon féminisme, je me demande souvent si je suis dans l’excès »

Dans Déclic, des personnes nous racontent leur prise de conscience féministe et ce que cela a changé pour elles. Aujourd’hui, Joséphine raconte comment ses rapports familiaux ont été bouleversés suite à son éveil militant.
  • Prénom : Joséphine
  • Âge : 22 ans
  • Occupation : Étudiante
  • Lieu de vie : à la campagne en Belgique

Comment décririez-vous votre rapport au féminisme ?

Le féminisme est une valeur centrale de ma vie. La plupart du temps, c’est un rapport positif, je suis vigilante sur les sujets en lien avec l’égalité homme-femme et me dis qu’un jour nous obtiendrons cette égalité. Mais ce peut être aussi nocif, dans le sens où j’ai parfois l’impression de me battre contre du vent.

Avez-vous grandi dans un milieu féministe ?

Non. À la maison, ça a toujours été ma maman qui gère presque tout. Je remarque que plus je grandis, plus cela m’agace et je ne peux pas m’empêcher de le dire. 

Après, je considère tout de même que ma maman est féministe, mais qu’un changement à 50 ans est parfois plus difficile à opérer qu’à 20 ans. Ce qui peut expliquer sa manière d’agir.

Mon féminisme est parfois source de friction à la maison. Comme je le disais, je n’hésite plus à tenir tête à mon père, et ma mère a tendance à le défendre, ce qui peut conduire à certaines tensions.  

À quand remonte votre déclic féministe ?

Je devais être en 4ᵉ secondaire, quand j’avais 15 ou 16 ans. Je me rappelle un moment précis, en 5e secondaire (équivalent d’une classe de première dans le système scolaire français, ndlr) où le débat des poils est venu s’installer en classe. Ce n’était pas à l’initiative de la professeure. Des garçons ont expliqué qu’ils trouvaient cela sale, alors qu’eux ne se rasent pas. Dans ces moments-là, nous comprenons que le combat féministe a toujours sa place aujourd’hui. 

Comment le féminisme infuse-t-il votre vie aujourd’hui ?

Mes amis garçons, même s’ils ne le disent pas, ont une part d’eux qui est féministe. Je suis en couple depuis bientôt cinq ans, et la personne avec laquelle je partage ma vie me soutient et partage mes valeurs. Je pense que, sans le vouloir, on a tendance à s’entourer de gens qui nous ressemblent. 

Lorsque je dois prendre une décision, je veille à ce que celle-ci soit en adéquation avec mes valeurs. J’ai aussi posé certaines limites dans ma famille. Je ne fais plus rien à la place de mon père, par exemple.

La boîte à outils féministe de Joséphine
  • Les deux tomes de Culottées. Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent, une bande dessinée signée Pénélope Bagieu.
  • Les deux tomes de Mythes et Meufs signés Blanche Sabbah.
  • Le Mook La Déferlante

Évoluez-vous aujourd’hui dans des cercles féministes ?

Pas à proprement parler. Mais, j’aime lire des choses sur le sujet et analyser des films pour voir leur positionnement (qui est parfois inconscient) sur la question. La majorité de mon entourage est sensible à cette question. Et ceux qui ne le sont pas, sont majoritairement des hommes.

Avez-vous l’impression d’être arrivée au bout de votre éveil féministe ?

Non, mon éveil se poursuit chaque jour. Je me remets très souvent en question sur le sujet. Je me demande : « est-ce que je suis dans l’excès ? ». Cette question est celle qui revient le plus souvent dans ma tête, et à laquelle je n’ai pas toujours la réponse…

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Les Commentaires

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Avatar de Elfianni
10 mars 2024 à 21h03
Elfianni
Je ne suis pas de la même génération car j'ai la quarantaine, mais je suis de tout coeur avec les plus jeunes qui font bouger les choses. On vous fera toujours croire que vous êtes dans l'excès, que vous "faites chier", car comme je l'ai un jour lu, "Pour ceux qui ont tous les privilèges, l'égalité est une injustice".
Parler féminisme avec les gens de mon âge, surtout les hommes, j'ai l'impression que ça les agace fortement. Ils trouvent que j'exagère ou préfèrent ne pas réfléchir à ces questions car cela les met face à une image qu'ils n'aiment pas, ou bien leurs seuls arguments contre les miens est "roooh, pfff", bref tout sauf des mots.
J'espère que Joséphine ne lâchera rien, et qu'un jour, ce qui est considéré aujourd'hui comme des exagération sera considéré comme normal.
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