Lorsqu’elles ont commencé à organiser leur mariage, ces Rockies ne s’attendaient pas à devoir revoir leurs plans quelques mois ou semaines avant le jour J à cause d’une épidémie de coronavirus.
Voici leurs témoignages, entre frustration d’avoir dû décaler un événement tant attendu, et soulagement d’avoir pris la meilleure décision pour leur couple (et leur santé mentale).
Se marier aux temps du confinement, de l’optimisme au doute
Suite à l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, le 16 mars dernier, les futures mariées, qui dans certains cas préparent leur grand jour depuis plusieurs années, n’ont pas tout de suite pensé que le confinement pourrait avoir une incidence sur leur organisation.
C’est le cas d’Elodie, qui devait se marier le 1 août 2020 :
Lorsque l’épidémie a commencé en France, nous ne pensions pas du tout que l’organisation du mariage serait impactée. Début mars, nous imaginions que tout serait derrière nous, ou au mois d’avril dans le pire des cas.
Même chose pour Lucile, une Rockie dont le mariage était prévu le 6 juin 2020 :
Lorsque le confinement a été annoncé, il me semblait encore impossible que le mariage ne puisse pas avoir lieu, j’étais complètement dans le déni. Et décaler notre grand jour me paraissait insurmontable.
Mais l’annonce du prolongement du confinement le 27 mars par Edouard Philippe commence à semer le doute.
Zoé, qui préparait son mariage en métropole depuis la Guadeloupe, a rapidement déchanté :
À l’annonce du confinement, on reste confiants : le mois d’août est encore loin, et si nous sommes toujours « en guerre » à ce moment-là, on aura d’autres soucis en tête que le mariage.
On continue la préparation, on pense que ça ne durera pas. On se dit que la situation ne peut pas continuer comme ça, sinon le monde ne se relèvera pas. Mais le mois d’avril arrive, et avec lui l’espoir s’en va.
De son côté, Elodie a senti l’angoisse monter au fil des semaines :
Au début, nous étions optimistes concernant le mariage, même si nous avions intégré le fait que mon EVJF et l’EVG de mon fiancé auraient peut être lieu plus tard. Puis, au fur et à mesure des annonces du gouvernement, le stress est monté de mon côté.
De nature anxieuse, j’aime que tout soit organisé à l’avance et là, je n’arrivais pas du tout à imaginer la suite et à me projeter jusqu’au jour J. Fin avril, je dormais très mal et pour la première fois de ma vie, j’ai fait une crise d’eczéma. L’organisation du mariage devenait plus un casse-tête qu’un beau moment…
Même chose pour Anouk, qui devait se marier le 11 juillet :
Le début du confinement a été très angoissant car le peu d’informations que nous avions ne nous permettait pas de nous projeter.
Nous nous sommes mis en tête que le gouvernement autoriserait les rassemblements jusqu’à 100 personnes, alors on a commencé à réduire notre longue liste de convives, même si cela nous arrachait le cœur de devoir décommander des gens.
Lorsque le gouvernement a annoncé que les rassemblements étaient autorisés seulement jusqu’à 10 personnes au minimum jusqu’au 2 juin, cela a été la douche froide.
Il nous est paru irréaliste de continuer à croire que seulement quelques semaines après le 2 juin, nous pourrions nous réunir à 100 personnes.
Reporter son mariage à cause de l’épidémie de Covid-19
Au fil des semaines et des interventions du gouvernement, la possibilité de réunir ses proches pour célébrer l’amour dans la joie et la bonne humeur s’est réduite comme une peau de chagrin.
Les mariés du printemps-été 2020 ont donc été obligés de prendre une décision difficile : reporter leur union à une date ultérieure.
Une décision qu’Enora n’avait pas du tout envisagé :
Au début du confinement, on ne pensait vraiment pas qu’on allait devoir annuler le mariage, et il nous a fallu plusieurs semaines pour accepter l’idée et réaliser qu’on n’aurait pas le choix. On a pleuré des litres de larmes !
Après plus de 6 mois de préparation, ça a été dur de « prendre la décision », même si elle ne dépendait pas vraiment de nous. Dès qu’on a compris qu’on allait devoir reporter, on a décidé de tout faire pour se marier à la même période l’an prochain.
Même chose pour Reina, qui voulait garder espoir malgré les mauvaises nouvelles :
Au tout début du confinement, nous étions évidemment très inquiets pour notre mariage, qui devait avoir lieu le 30 mai, mais on se disait qu’il pouvait se passer énormément de choses en deux mois, alors on s’est donné jusqu’à fin avril pour prendre une décision. Ça a été extrêmement difficile moralement, car même si on essayait de garder espoir, on n’y croyait pas du tout.
À un moment, à cause de l’épidémie et d’imprévus logistiques relatifs à la fête, je me sentais tellement mal que je voulais tout annuler, aller signer les papiers à la mairie et c’est tout. Au final, début avril, on a pris la décision de reporter à l’année prochaine.
Pour Zoé, ce sont les probables répercussions sur l’ambiance de son mariage qui l’ont poussé à reporter :
Avec mon fiancé, nous étions sur la même longueur d’onde : même s’il s’avérait que les mariages pourraient avoir lieu en août, nous n’avions pas envie d’un demi-mariage qui ne ressemblerait en rien à l’idée que nous nous en étions faite.
Nous ne voulions pas angoisser pour nos proches les plus âgés, nous ne voulions pas de personnes masquées qui n’oseraient pas nous embrasser.
Nous voulions des invités libres, heureux, qui profiteraient à fond de notre journée sans inquiétude, sans contrainte.
Enfin, pour de nombreuses Rockies, dont Stéphanie, qui devait se marier en Belgique le 22 août prochain, les risques sanitaires ont lourdement pesé dans la balance :
Cela va faire un petit mois que nous avons décidé de reporter notre mariage en avril 2021. Ça a été une décision difficile à prendre mais nous ne pouvions pas supporter l’idée que des membres de notre famille ou des amis à la santé plus fragile, des personnes à risque, puissent être exposés au danger lors de notre fête.
S’entendre avec ses prestataires et fixer une nouvelle date
Une fois la décision prise de reporter le mariage, les futurs mariés ont dû faire face à une nouvelle épreuve : contacter tous leurs prestataires (salle, traiteur, photographe etc.) pour fixer une nouvelle date.
Pour Lucile, tout s’est très bien passé :
Pour notre salle, la prochaine date disponible tombait le 7 novembre 2020, alors j’ai demandé à tous les prestataires de mettre une option sur cette journée.
Ils ont tous accepté sauf le DJ, qui m’a dit qu’il préférait ne pas fonctionner de cette façon car il ne pouvait pas « accorder le privilège de réserver deux dates à tous les mariages qu’il devait animer », ce que je comprends complètement.
L’autre possibilité aurait été de faire cela en comité très restreint (10 personnes, prêtre et mariés inclus) mais ce n’était pas notre souhait.
J’ai confirmé la nouvelle date auprès de tous les prestataires, y compris le DJ qui était encore disponible. Pour l’anecdote, c’est même lui qui est revenu vers moi.
Même chose pour Reina, qui a aussi été très arrangeante de son côté :
Au niveau des prestataires, presque tout le monde a été adorable. La plupart ont accepté de reporter sans problème et seul le traiteur nous a indiqué que leur tarifs seraient plus élevés puisqu’ils les haussent chaque année.
On avait conscience que cette période serait très difficile pour les prestataires, particulièrement les indépendants (photographe, vidéaste, coordinatrice jour J, maquilleuse/coiffeuse…), donc on leur a aussi proposé de les payer en 2020, soit avec un an d’avance, afin de lisser leurs revenus.
Mais d’autres Rockies ont parfois dû faire face à des réactions quelque peu inattendues.
C’est le cas d’Enora, qui ne s’attendait pas à devoir négocier autant pour reprogrammer son mariage :
Dès qu’on a compris qu’on allait devoir reporter, on a commencé à contacter nos prestataires pour tâter le terrain. La moitié d’entre eux a été compréhensive mais les autres ont tout de suite dit que « ça allait être vraiment compliqué de décaler à l’an prochain, car vous comprenez, on ne peut pas se permettre de faire une année blanche ».
Certains ont même dit qu’il y aurait sûrement une majoration si on décalait d’un an… J’ai été vraiment chamboulée par ces réactions.
En parallèle, on s’est rapproché d’une avocate pour identifier nos droits par rapport aux prestataires, et des contrats signés avec eux.
Ça a totalement gâché le plaisir de planifier notre mariage… On ne voulait pas rentrer dans un rapport de force, mais on avait déjà avancé pas mal d’argent, et on voulait se couvrir au maximum.
On a fini par trouver un accord avec tout le monde et on se mariera donc le 8 mai 2021. C’était important pour nous de trouver une solution avec chacun d’entre eux, car on les avait choisis avec soin !
Certaines futures mariées, comme Anouk, ont même dû faire des concessions de taille afin de pouvoir se marier comme elles le souhaitaient :
Un report à la fin de l’été 2020 nous paraissait trop incertain au niveau sanitaire pour l’envisager sereinement. Nous avons alors contacté les propriétaires du lieu où nous devions célébrer notre union.
Celui-ci étant très demandé, tous les week-ends de l’été 2021 étaient déjà réservés! Nous avons donc décidé de fêter cela en semaine, à défaut de mieux.
Même chose pour Manon, qui rêvait d’un mariage estival mais qui, finalement, dira « oui » cet automne :
Nous n’avions pas prévu de nous marier en automne et ce mariage là sera bien différent de celui prévu initialement, mais est ce que c’est ça qui est vraiment important ? L’important après tout c’est de pouvoir se marier, rassembler nos proches et célébrer tout ça ensemble.
Tous nos prestataires nous ont suivi et ont fait preuve d’une grande compréhension, ce qui fait chaud au cœur dans des moments difficiles comme ceux-là.
Même la mairie a accepté de reporter notre cérémonie sans avoir à refaire tous les papiers (eh oui quand on vit à l’étranger et que le conjoint est étranger, la liste des pièces à fournir est longue comme le bras…) !
Bref, ce sont des petites choses qui font plaisir, j’ai vraiment senti une vraie solidarité qui s’est mise en place ces dernières semaines.
Le soulagement après la décision de reporter le mariage
La nouvelle date enfin fixée, les Rockies qui ont témoigné ont toutes exprimé leur soulagement.
Malgré la tristesse de ne pas se marier cette année, Manon vit plutôt bien la situation :
Comment on se sent après avoir reporté notre mariage il y a maintenant un mois? Eh bien, à ma grande surprise, plutôt bien ! Tout était préférable à cette longue attente stressante.
Mon Pinterest a maintenant un nouvel onglet « mariage d’automne », les invités sont soulagés et nous aussi d’avoir enfin pris une décision.
Bien sûr, à la date initialement prévue de notre mariage, nous essaierons d’être bien entourés pour ne pas trop déprimer… et regarder la pluie tomber car oui, on a décidé qu’il pleuvra ce jour là !
Tout comme Lucile qui, malgré le report de son mariage, mesure sa chance :
Décaler la date nous a libéré d’un immense poids. Pendant le confinement, j’ai pu réaliser la chance que j’avais d’avoir un appartement spacieux et calme dans lequel je peux télétravailler sans enfants dans les pattes (n’en déplaise à ma belle-mère, le confinement n’a pas éveillé en moi de désir immédiat de maternité).
Je pense que nous aurons forcément un petit coup de blues le 6 juin, surtout si la météo est au beau fixe. Mais pour nous remonter le moral, nous avons déjà prévu une rencontre avec notre prêtre célébrant ce jour-là.
Optimiste, Zoé voit même un côté positif à cet imprévu de taille :
Nous avons une année de plus pour préparer ce jour J, et nous comptons mettre les bouchées doubles pour qu’il soit encore plus beau que prévu. Plus de temps pour économiser, pour peaufiner notre organisation, pour créer notre propre déco…
Aujourd’hui on arrive à se concentrer sur les bons côtés, et il n’y a pas de nostalgie, ni de regrets. Il paraît qu’il ne faut pas blâmer une contrariété, et, en ce moment, c’est assez facile de relativiser.
Nous aurons notre grand mariage, et le fait d’avoir dû le décaler lui donne un petit plus qui rendra la fête encore plus folle, c’est certain.
Même chose pour Stéphanie, qui se mariera au printemps prochain :
Depuis qu’on a fixé la nouvelle date, on décompte à nouveau les mois et on réfléchit à plein de nouvelles choses. Personnellement ce qui m’a beaucoup aidé, ça a été de faire une liste de tous les points positifs du report (si si, il y en a toujours).
Aujourd’hui, quand je pense à mon mariage, je ressens de la tristesse mais aussi beaucoup de soulagement et d’impatience.
Se souvenir du passé et envisager le futur avec confiance
Dans les témoignages que j’ai reçus, j’ai ressenti beaucoup de frustration mais aussi une grande envie de passer à autre chose et de positiver.
Pour conclure son texte, Lucile a repris une citation pleine de sagesse de Jean-Paul II :
Souvenez-vous du passé avec gratitude, vivez le présent avec enthousiasme et envisagez le futur avec confiance.
Je souhaite à toutes les petites fiancées de la garder en tête jusqu’au jour tant attendu de leur mariage. Et pour celles qui n’ont pas encore pris de décision définitive (Valentine et Lucie, je pense à vous), j’espère que vous trouverez rapidement celle qui vous permettra d’avancer.
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
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On a hâte de vous lire !
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