Les barman/barmaid ne sont pas là que pour nous servir à boire, mais aussi pour agir s’ils/elles sont témoins d’agressions ou harcèlement. C’est en tout cas l’idée derrière l’action Safe Bars (bars sans danger) montée par le collectif Action For Safe Spaces à Washington D.C et relayé par HelloGiggles.
Le principe est de proposer une formation pour savoir reconnaître ces situations et apprendre à réagir.
La formation est destinée au personnel et aux propriétaires de bars vendant de l’alcool. Jessica Raven, directrice exécutive du collectif à l’origine du projet a expliqué au magazine A Plus ce choix.
« Nous nous concentrons sur les établissements qui vendent de l’alcool parce que si l’alcool n’est pas une raison pour valider une agression sexuelle, les agresseurs peuvent l’utiliser comme un piège ou une excuse dans près de 50% des cas…
Cela place le personnel des bars dans une position unique d’intervenant•e potentiel•le. »
À lire aussi : Mon viol, l’alcool, la fête, ce secret et moi
Cette action est loin d’être une première : elle se base sur le succès de programmes similaires qui ont eu lieu à Boston ainsi qu’en Arizona.
Reconnaître une agression n’est pas forcément évident
Alors, comment fait-on pour apprendre à reconnaître ce genre de situations ? Jessica Raven précise.
« On apprend de manière théorique à assurer la sécurité et intervenir pour stopper une agression ou du harcèlement sexuel, et ensuite on travaille avec le personnel de façon pratique.
Je pense que la chose la plus importante que nous enseignons est de savoir lire le langage du corps et de reconnaître les signes subtils qui montre qu’une personne peut se sentir mal à l’aise ou en danger. »
Une formation qui porte déjà ses fruits : un article sur le site du collectif raconte comment un barman a su réagir alors qu’une femme semblait se faire embêter par un type au comptoir. Il a profité du départ du gars aux toilettes pour lui proposer de passer par la porte arrière du bar et l’aider à trouver un taxi pour rentrer en sécurité.
La solidarité, notre force
Une solidarité qui fait plaisir à voir. Alors qu’on entend encore trop souvent que les victimes auraient pu/dû agir différemment, pensons autrement : bien entendu que la faute est toujours celle de l’agresseur… Mais les témoins de la scène peuvent eux et elles aussi permettre de changer les choses !
Ça se joue souvent sur des subtilités : observez le monde et quand quelque chose nous semble louche, intervenez. Si on agit, le pire qui puisse se passer est qu’on nous dise qu’on a mal lu une situation. Si on agit pas, les risques sont bien plus élevés.
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Et aussi extrêmement affolant quand le reste du staff a partagé ses histoires les plus sordides, comme ces mecs qui commandaient des shooters d'eau pendant qu'ils filaient de la vodka aux nanas avec qui ils étaient... Horrible.
Il me semble même qu'à Wellington certains etablissements étaient estampillés "non au harcèlement sexuel", ce qui assurait que toutes les plaintes rapportées au staff par les client-e-s seraient suivies du renvoi de la personne fautive. Faudrait que je retrouve des infos là dessus.
Édit : J'ai retrouvé une interview de Fiona McNamara qui est à la tête de l'organisation chargée de la lutte contre les agressions sexuelles à propos du programme, si ça intéresse quelqu'un : https://www.tvnz.co.nz/one-news/new-zealand/wellington-setting-up-safe-havens-6104179.html